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SOIXANTE-ET-ONZIÈME CHAPITRE

Śrī Kṛṣṇa dans la ville d’Indraprastha

En présence du grand sage Nārada et de tous les autres compagnons de Śrī Kṛṣṇa, Uddhava considéra la situation, et conclut : « Cher Seigneur, tout d’abord, le grand sage Nārada Muni T’a imploré de Te rendre à Hastināpura (aussi appelée Indraprastha) afin de satisfaire le roi Yudhiṣṭhira, Ton cousin, qui se prépare à accomplir le grand sacrifice du nom de rājasūya. Je pense donc que Ta Grâce devrait sans tarder S’y rendre pour aider le roi dans cette grande aventure. Toutefois, bien qu’il soit tout à fait approprié d’accepter en premier l’invitation du sage Nārada, il est en même temps de Ton devoir, ô Seigneur, de protéger les âmes soumises. Or, ces deux buts peuvent être atteints si nous comprenons la situation dans son ensemble. À moins de remporter la victoire sur tous les rois, et de conquérir les royaumes situés dans toutes les directions, nul ne peut accomplir le sacrifice rājasūya. En d’autres mots, le roi Yudhiṣṭhira ne peut entreprendre ce grand sacrifice sans d’abord imposer la défaite au belliqueux Jarāsandha. Ainsi, afin d’atteindre ensemble les deux buts, il nous faut d’abord anéantir Jarāsandha. Je pense que si d’une manière ou d’une autre nous pouvons le vaincre, nous parviendrons du même coup à toutes nos fins. Les rois emprisonnés seront relâchés, et avec grand plaisir nous connaîtrons la joie de voir répandu Ton renom spirituel pour les avoir sauvés des griffes de Jarāsandha.

« Mais le roi Jarāsandha n’est point un homme ordinaire. Il s’est avéré un obstacle d’importance même pour d’illustres guerriers : sa puissance corporelle égale celle de dix mille éléphants ! S’il est quelqu’un qui puisse vaincre ce roi, ce ne peut être que Bhīmasena, car il jouit de la même puissance. Le mieux serait donc que Bhīmasena s’engage dans un combat singulier avec le roi. Car ainsi serait évitée la vaine mort de nombreux soldats. En vérité, il serait fort malaisé de conquérir Jarāsandha en présence de ses akṣauhiṇīs, de ses divisions guerrières. Préférons donc adopter une politique plus favorable à la situation présente. Nous savons Jarāsandha fort dévoué aux brāhmaṇas, et disposé à leur faire des dons charitables ; jamais il ne néglige une seule de leurs requêtes. Je pense donc que Bhīmasena devrait l’approcher déguisé en brāhmaṇa, et implorer de lui la charité pour ensuite s’engager dans un duel avec lui. Et afin d’assurer la victoire à Bhīmasena, je pense que Ta Grâce devrait l’accompagner. En effet, si Tu Te trouves présent lors de la lutte, je suis certain que Bhīmasena en sortira victorieux, car Ta simple présence rend possible l’impossible ; ainsi, grâce à Ton influence, Brahmā peut créer cet univers et Śiva le détruire.

« En vérité, c’est Toi qui crées et détruis la manifestation cosmique tout entière ; Brahmā et Śiva n’en sont que les causes superficielles, apparentes. La création et la destruction sont en fait les actes de l’invisible facteur temps, lequel n’est autre que Ta représentation impersonnelle. Toute chose se voit dominer par ce facteur temps. Et si à travers Brahmā et Śiva cette manifestation invisible de Toi peut accomplir des merveilles, comment Ta présence personnelle ne permettrait-elle pas à Bhīmasena de conquérir Jarāsandha ? Cher Seigneur, une fois Jarāsandha mort, les épouses de tous les rois prisonniers tressailliront d’une joie telle à la vue de Ta miséricorde envers leurs époux, qu’elles se mettront toutes à chanter Tes gloires. Elles connaîtront la satisfaction des gopīs lorsqu’elles furent arrachées des griffes de Śaṅkhacūḍa. Tous les grands sages, Gajendra – le roi des éléphants –, Sītā – la déesse de la fortune –, et même Ton père et Ta mère, tous furent délivrés par l’effet de Ta grâce immotivée. Nous-mêmes avons été ainsi libérés, et chantons à présent sans fin les gloires sublimes de Tes Actes.

« Je pense donc que si l’on s’occupe d’abord de mettre à mort Jarāsandha, nombre d’autres problèmes se verront du même coup résolus. En ce qui concerne le sacrifice rājasūya préparé à Hastināpura, que ce soit en raison des actes pieux des rois emprisonnés ou des actes impies de Jarāsandha, il aura définitivement lieu.

« Mon Seigneur, il semble donc que Tu doives aussi Te rendre en Personne à Hastināpura pour participer au grand sacrifice, pour que, par la même occasion, soient vaincus les rois démoniaques, tels Śiśupāla et Jarāsandha, et affranchis de leur joug les rois pieux retenus captifs, et qu’enfin puisse être accompli l’illustre rājasūya-yajña. Voilà pourquoi je pense que Ta Grâce doit prendre sans tarder la route d’Hastināpura. »

Toute l’assemblée apprécia les conseils d’Uddhava, et jugea que le voyage de Kṛṣṇa à Hastināpura serait bénéfique à tous égards. Le grand sage Nārada, les aînés de la dynastie Yadu, et le Seigneur Lui-même, Śrī Kṛṣṇa, Dieu en Personne, appuyèrent tous les dires d’Uddhava. Śrī Kṛṣṇa demanda la permission de partir pour Hastināpura à Son père Vasudeva et à Son grand-père Ugrasena ; puis, Il donna l’ordre à Ses serviteurs, Dāruka et Jaitra, de préparer le voyage. Śrī Kṛṣṇa fit alors Ses adieux à Śrī Balarāma et au roi des Yadus, Ugrasena, et après S’être fait devancer de Ses reines et de leurs enfants ainsi que de tous leurs bagages, Il prit place sur Son char, dont l’étendard portait l’effigie de Garuḍa.

Avant le départ de la procession, Śrī Kṛṣṇa combla le grand sage Nārada par l’offrande de divers articles propres à la vénération d’un haut personnage. Nāradajī aurait voulu se prosterner aux pieds pareils-au-lotus de Kṛṣṇa, mais puisque le Seigneur jouait le rôle d’un être humain, il se contenta de Lui offrir ses respects dans son for intérieur ; puis, fixant à jamais en son cœur la sublime Forme du Seigneur, il quitta le palais d’assemblée par la voie des airs. Notons ici que d’ordinaire, Nārada ne foule jamais la surface du globe : il se déplace plutôt dans l’espace.

Après le départ du sage, Śrī Kṛṣṇa S’adressa au messager des rois captifs : Il lui rappela qu’ils n’avaient rien à craindre, que fort bientôt Il prendrait soin d’assurer la mort du roi de Magadha, Jarāsandha. Ainsi, le Seigneur formula Ses vœux de bonne fortune pour tous les rois emprisonnés ainsi que leur messager. Ce dernier, fort de cette assurance, s’en retourna auprès d’eux et leur transmit la bonne nouvelle, celle de la proche visite de Kṛṣṇa. Les rois sentirent la joie les envahir et se mirent à attendre avec force impatience l’arrivée du Seigneur.

Le char de Śrī Kṛṣṇa, escorté de nombreux autres, prend la route, avec les éléphants, la cavalerie, l’infanterie et autres entourages royaux. Bugles, tambours, trompettes, cornets, cors et conques produisent alors ensemble un son puissant, et porteur d’heureux augure, qui vole dans toutes les directions. Les 16 108 reines, avec à leur tête la déesse de la fortune, Rukmiṇī-devī, l’épouse modèle de Śrī Kṛṣṇa, suivent toutes le Seigneur, accompagnées de leurs fils respectifs. Vêtues de riches habits, parées d’ornements divers, leur corps oint de pulpe de santal, une guirlande de fleurs parfumées à leur cou, elles voyagent sur des palanquins finement décorés de soie, de drapeaux, de garnitures d’or, et suivent leur prestigieux Époux, Śrī Kṛṣṇa. Les soldats d’infanterie portent boucliers, sabres et lances ; ils agissent comme gardes du corps des reines de Dvārakā. À l’arrière de la colonne, suivent les épouses et les enfants de tous les autres membres de l’escorte ; de nombreuses courtisanes accompagnent également le convoi. Les multiples bêtes de somme – bœufs, buffles, ânes et mules – portent les accessoires de campement, la literie, les tapis de sol… Les femmes, à l’arrière, sont assises sur d’autres palanquins, à dos de chameaux. Agrémentent ce défilé panoramique les éclats de voix des voyageurs et un vaste déploiement de fanions aux couleurs variées, d’ombrelles et d’éventails, d’armes diverses, d’étoffes, de parures et de couvre-chefs. La caravane, ondulant sous les rayons du soleil, rappelle l’océan, avec ses hautes vagues et ses grands sélaciens.

C’est ainsi que progresse vers Hastināpura (la Nouvelle-Delhi) la suite de Śrī Kṛṣṇa, traversant l’un après l’autre les royaumes d’Ānarta (la province du Gujarat), de Sauvīra (Surat), le grand désert du Rājasthān, puis Kurukṣetra. Entre ces royaumes, nombre de montagnes, de rivières, de villes et de villages, de pâturages et de mines à ciel ouvert. Le convoi, dans sa marche, traverse donc tous ces lieux. Sur la route d’Hastināpura, le Seigneur traverse deux fleuves : la Dṛṣadvatī et la Sarasvatī. Puis Il passe par la province de Pañcāla et celle de Matsya. C’est ainsi qu’Il parvient enfin à Indraprastha.

De voir et d’entendre Dieu, la Personne Suprême, Śrī Kṛṣṇa, n’est point chose commune. Voilà pourquoi lorsque le roi Yudhiṣṭhira apprend que Śrī Kṛṣṇa est déjà aux portes d’Hastināpura, la capitale de son royaume, il en conçoit une joie telle, une extase si profonde, que tous ses poils se dressent sur son corps ; il sort aussitôt de la ville afin de Le recevoir comme il convient. Il ordonne qu’on fasse résonner divers instruments et qu’on entonne différents chants ; et les brāhmaṇas érudits se mettent à réciter d’une voix forte les hymnes des Vedas. Śrī Kṛṣṇa est connu sous le Nom de Hṛṣīkeśa, le Maître des sens, et le roi Yudhiṣṭhira s’avance vers Lui pour L’accueillir de l’exacte manière dont les sens entrent au contact de la conscience vitale. Le roi Yudhiṣṭhira, cousin aîné de Kṛṣṇa, Lui porte tout naturellement une grande affection ; dès qu’il L’aperçoit, son cœur s’emplit d’une dilection et d’un amour pénétrants. Car de nombreux jours se sont écoulés sans qu’il ait vu le Seigneur : il se dit fortuné à l’extrême de Le voir présent devant lui. Et mû par un sentiment profond, le roi étreint Śrī Kṛṣṇa à maintes et maintes reprises.

La Forme éternelle de Śrī Kṛṣṇa, c’est aussi l’éternelle résidence de la déesse de la fortune. Et dès que le roi Yudhiṣṭhira eût étreint le Seigneur, il se vit affranchi de toute la souillure de l’existence matérielle. Il ressentit aussitôt une félicité toute spirituelle et se fondit dans un océan de bonheur. Des larmes coulaient de ses yeux, et son corps tremblait, tant il éprouvait d’extase. Il oublia tout à fait qu’il vivait dans le monde matériel. Puis Bhīmasena, le second des Pāṇḍavas, sourit et étreint à son tour Śrī Kṛṣṇa, pensant à Lui comme à son cousin maternel : lui aussi se fond dans une profonde extase, et lui aussi se voit à tel point comblé par cette extase que s’efface de sa mémoire son existence au sein de la matière. Puis, Śrī Kṛṣṇa en Personne étreint les trois autres Pāṇḍavas : Arjuna, Nakula et Sahadeva. Les yeux des trois frères s’inondent de larmes, et Arjuna, ami intime du Seigneur, Le serre encore et encore contre lui. Les deux cadets, après que Śrī Kṛṣṇa les a étreints, se prosternent à Ses pieds pareils-au-lotus et Lui offre leurs respects. Śrī Kṛṣṇa présente ensuite Son hommage aux brāhmaṇas présents pour l’occasion ainsi qu’aux membres aînés de la dynastie Kuru, tels Bhīṣma, Droṇa et Dhṛtarāṣṭra. De nombreux rois, venus de diverses provinces – Kuru, Sṛñjaya, Kekaya… – se trouvent également présents, et Śrī Kṛṣṇa échange vœux et respects avec Leurs Majestés. Les conteurs professionnels, tels les sūtas, māgadhas and vandīs, accompagnés par les brāhmaṇas, entreprennent alors d’offrir leurs respectueuses prières au Seigneur. Les artistes et les musiciens, Gandharvas et autres, ainsi que les bouffons du roi, font vibrer leurs tambours, timbales, conques, vīṇās, bugles et mṛdaṅgas. Ils déploient également leur art de la danse pour le plaisir du Seigneur. Ainsi, Dieu, la Personne Suprême, dont le renom est universel, pénètre dans la grande cité d’Hastināpura, qui tout entière resplendit d’opulence. Alors que Śrī Kṛṣṇa pénètre dans la ville, les citoyens échangent entre eux divers propos à la gloire du Seigneur, louant Son Nom sublime, Ses Attributs et Sa Forme, spirituels et absolus.

Les routes, rues et avenues d’Hastināpura avaient toutes été aspergées d’eau parfumée à travers les trompes d’éléphants ivres. En divers lieux de la ville, drapeaux et festons multicolores décoraient les maisons et les rues. Aux carrefours importants avaient été bâtis des portails aux décorations d’or, portails aux pieds desquels, de chaque côté, on avait placé des cruches d’eau, dorées elles aussi. Ces splendides ornements glorifiaient l’opulence de la ville. Tous les citoyens participaient à la grande cérémonie ; ils s’assemblèrent ici et là, par groupes, vêtus d’habits nouveaux aux couleurs flamboyantes, ornés de parures, de guirlandes de fleurs, et oints de parfums odorants. Chaque maison se trouvait illuminée par des centaines et des milliers de lampes placées dans les différents recoins des corniches, des murs, des colonnes, des socles et des architraves, et de loin leur lumière donnait l’image du festival qui a nom Dīpāvalī (ce festival est observé le premier de l’an du calendrier hindou). Dans les maisons mêmes brûlait un délicieux encens, dont les volutes s’échappaient par les fenêtres, créant une atmosphère fort agréable. Sur le toit de chaque demeure flottaient des fanions, et les cruches d’eau en or qu’on y avait posées brillaient avec grand éclat.

Śrī Kṛṣṇa pénètre ainsi dans la cité des Pāṇḍavas, prenant plaisir à la merveilleuse atmosphère qui y règne, et y évolue d’un rythme lent. Lorsque les jeunes filles, dans chaque maisonnée, apprennent que Śrī Kṛṣṇa, le seul objet digne de contemplation, défile dans les rues, elles se montrent fort impatientes de Le voir, Lui, personnage au renom universel. Dans leur course hâtive pour voir le Seigneur, leurs cheveux se défont et leur sari bien drapé devient lâche. Elles abandonnent leurs devoirs ménagers, et celles qui se trouvent allongées au lit en compagnie de leur époux les quittent aussitôt pour descendre dans la rue et voir Śrī Kṛṣṇa.

La procession d’éléphants, de chevaux, de chars et de soldats d’infanterie se trouvait entourée d’une vaste foule ; certains, incapables de bien voir, montèrent sur les toits des maisons. De contempler Śrī Kṛṣṇa, escorté de Ses milliers d’épouses, leur apportait grand plaisir. Ils se mirent à jeter en pluie des fleurs sur la procession et à étreindre Śrī Kṛṣṇa en pensée, Lui offrant une chaude réception. Dès qu’ils L’aperçurent au milieu de Ses nombreuses reines, telle la pleine lune parmi de multiples luminaires, ils se mirent à échanger entre eux divers propos.

Une jeune fille dit à une autre : « Ma chère amie, il est bien difficile d’imaginer quels actes de vertu ont pu accomplir ces reines pour ainsi jouir à chaque instant du visage souriant et des regards amoureux de Śrī Kṛṣṇa. »

Alors que le Seigneur passe dans les rues, il arrive qu’ici et là, certains parmi les riches citoyens de la ville, respectables et affranchis de tout acte coupable, présentent au Seigneur des articles de bon augure en guise d’accueil dans la ville. Ils Lui portent ainsi leur adoration tels Ses humbles serviteurs.

Lorsque Śrī Kṛṣṇa pénètre dans le palais, les dames de la cour se voient submergées d’affection à la seule vue du Seigneur. Elles Le reçoivent aussitôt, les yeux brillants, en Lui exprimant leur amour et leur affection ; Śrī Kṛṣṇa, souriant, accepte leurs sentiments et leurs gestes d’accueil. Lorsque Kuntī, mère des Pāṇḍavas, aperçoit son Neveu Śrī Kṛṣṇa, le Seigneur Suprême, elle se sent déborder d’amour et de tendresse. Dans l’instant, elle se lève de son divan et se présente devant Lui avec sa belle-fille, Draupadī ; et pleine d’amour maternel et d’affection, elle étreint le Seigneur. Comme il fait entrer Kṛṣṇa dans le palais, le roi Yudhiṣṭhira se trouve si confus dans sa jubilation qu’il oublie pratiquement ce qu’il doit faire à ce moment-là pour recevoir Śrī Kṛṣṇa et Le vénérer comme il convient. Le Seigneur offre avec charme Ses respects et Son hommage à Kuntī et aux dames aînées du palais. Sa jeune sœur, Subhadrā, se trouve également là, au côté de Draupadī, et toutes deux offrent leur hommage respectueux aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur. Sur un signe de sa belle-mère, Draupadī apporte des étoffes, des parures et des guirlandes, qu’elle offre en geste d’accueil aux reines Rukmiṇī, Satyabhāmā, Bhadrā, Jāmbavatī, Kālindī, Mitravindā, Lakṣmaṇā et à la dévouée Satyā. Ces reines de Śrī Kṛṣṇa, les principales, sont les premières à être accueillies, mais les autres se voient également offrir par la suite une réception digne d’elles. Le roi Yudhiṣṭhira fait le nécessaire en vue du repos de Śrī Kṛṣṇa et veille encore à ce que tous ceux qui L’ont accompagné, Ses reines, soldats, ministres et secrétaires, se trouvent confortablement logés. Il s’est également assuré, au niveau de la réception, que chaque jour de leur visite soit marqué par des attractions différentes.

C’est à cette époque que Śrī Kṛṣṇa, assisté d’Arjuna, permit à Agni, le deva du feu, de dévorer la forêt Khāṇḍava, ceci afin de le satisfaire. Au cours de cet incendie, Kṛṣṇa sauva des flammes le démon Mayāsura, qui se cachait dans les bois. Mayāsura se sentit dès lors obligé envers les Pāṇḍavas et Śrī Kṛṣṇa, et il érigea pour eux un merveilleux palais d’assemblée dans la ville d’Hastināpura. Kṛṣṇa, désireux de satisfaire le roi Yudhiṣṭhira, demeura dans la cité pendant plusieurs mois. Durant Son séjour, Il aima à errer ici et là. Il Se plaisait, accompagné d’Arjuna, à conduire des chars, et de nombreux soldats et guerriers les suivaient.

Ainsi s’achèvent les enseignements de Bhaktivedanta  pour le soixante-et-onzième chapitre du Livre de Kṛṣṇa, intitulé:  « Śrī Kṛṣṇa dans la ville d’Indraprastha ».