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SOIXANTE-QUATORZIÈME CHAPITRE

CHAPTER 74

La libération de Śiśupāla

The Deliverance of Śiśupāla

Après avoir entendu les détails de la mise à mort de Jarāsandha, le roi Yudhiṣṭhira se sentit fort heureux, et prononça ces mots : « Mon cher Kṛṣṇa, ô Forme éternelle de félicité et de savoir, tous les hauts responsables des affaires de ce monde, et parmi eux Brahmā, Śiva et Indra, brûlent toujours d’impatience dans l’attente de recevoir et d’accomplir Tes ordres ; et chaque fois qu’ils ont l’heureuse fortune de recevoir de tels ordres, ils s’en saisissent aussitôt et les enferment dans leurs cœurs. Ô Kṛṣṇa, Tu es le Sans-limite, et bien qu’il nous arrive parfois de penser de nous-mêmes en tant que rois et maîtres du monde, bien que nous tirions vanité de nos malheureuses positions, notre cœur reste bien pauvre. En vérité, nous méritons d’être par Toi punis, mais la merveille est qu’au lieu de nous punir, Tu acceptes nos ordres avec tant de bonté et de miséricorde, et les accomplis si soigneusement ! D’aucuns se montrent fort surpris de voir Ta Grâce jouer le rôle d’un homme ordinaire, mais nous pouvons comprendre que Tu Te soumets à de telles activités à la manière d’un acteur de théâtre. Ta véritable position demeure à jamais prestigieuse, comme celle du soleil, qui toujours demeure à la même température, au moment de son lever comme de son coucher. Bien que nous ressentions une différence de température entre l’aube et le crépuscule, le soleil lui-même ne change jamais de température. Quant à Toi, ô Être Suprême, Tu demeures toujours spirituel et absolu, égal en toutes circonstances : jamais aucune condition matérielle ne peut Te combler ni troubler. Tu es le Brahman Suprême, Dieu, la Personne Souveraine et pour Toi, il n’est point de relativité. Ô cher Mādhava, jamais nul ne peut Te vaincre. Les distinctions matérielles, fondées sur les concepts de « moi » et de « mien » – « C’est moi », « c’est toi », « c’est à moi », « c’est à toi » –, sont toutes marquantes du fait de leur absence en Ta Personne. Ces distinctions trompeuses se révèlent dans l’existence de chaque être, même des animaux, mais ceux qui Te vouent une dévotion pure s’en trouvent libérés. Et si elles sont absentes en Tes dévots, comment pourraient-elles être présentes en Toi ? »

King Yudhiṣṭhira became very happy after hearing the details of the Jarāsandha episode, and he spoke as follows: “My dear Kṛṣṇa, O eternal form of bliss and knowledge, all the exalted directors of the affairs of this material world, including Lord Brahmā, Lord Śiva and King Indra, are always eager to receive and carry out orders from You, and whenever they are fortunate enough to receive such orders, they immediately take them and keep them on their heads. O Kṛṣṇa, You are unlimited, and although we sometimes think of ourselves as royal kings and rulers of the world and become puffed up over our paltry positions, we are very poor in heart. Actually, we are fit to be punished by You, but the wonder is that instead of punishing us You so kindly and mercifully accept our orders and carry them out properly. We are all very much surprised that Your Lordship can play the part of an ordinary human being, but we can understand that You are performing these activities just like a dramatic artist. Your real position is always exalted, exactly like that of the sun, which always remains at the same temperature during both the time of its rising and the time of its setting. Although we feel the difference in temperature between the rising and the setting sun, the temperature of the sun never changes. You are always transcendentally equipoised, neither pleased nor disturbed by any condition of material affairs. You are the Supreme Brahman, the Personality of Godhead, and for You there are no relativities. My dear Mādhava, You are never defeated by anyone. Material distinctions – ‘This is me,’ ‘This is you,’ ‘This is mine,’ ‘This is yours’ – are all conspicuous by dint of their absence in You. Such distinctions are visible in the lives of everyone, even the animals, but pure devotees are freed from these false distinctions. Since these distinctions are absent in Your devotees, they cannot possibly be present in You.”

Après avoir satisfait Kṛṣṇa par ces paroles, le roi Yudhiṣṭhira prépara l’accomplissement du sacrifice rājasūya. Il invita tous les brāhmaṇas qualifiés et les sages à y prendre part et leur assigna différentes responsabilités de prêtres dans l’arène sacrificielle. Il invita les brāhmaṇas et les sages les plus expérimentés, dont voici les noms : Kṛṣṇa-dvaipāyana Vyāsadeva, Bharadvāja, Sumantu, Gautama, Asita, Vasiṣṭha, Cyavana, Kaṇva, Maitreya, Kavaṣa, Trita, Viśvāmitra, Vāmadeva, Sumati, Jaimini, Kratu, Paila, Parāśara, Garga, Vaiśampāyana, Atharvā, Kaśyapa, Dhaumya, Paraśurāma, Śukrācārya, Āsuri, Vītihotra, Madhucchandā, Vīrasena et Akṛtavraṇa. Outre ces brāhmaṇas et sages, il invita de respectables anciens, tels Droṇācārya, Bhīṣma – l’aïeul des Kurus –, Kṛpācārya et Dhṛtarāṣṭra. Il invita également tous les fils de Dhṛtarāṣṭra, avec à leur tête Duryodhana, ainsi que l’illustre bhakta Vidura. Également invités à assister au grand sacrifice accompli par le roi Yudhiṣṭhira, les rois de différentes parties du monde ainsi que leurs ministres et secrétaires. Et les citoyens, brāhmaṇas érudits, kṣatriyas valeureux, vaiśyas aisés et fidèles śūdras, tous assistèrent à la cérémonie.

After satisfying Kṛṣṇa in this way, King Yudhiṣṭhira arranged to perform the Rājasūya sacrifice. He invited all the qualified brāhmaṇas and sages to take part and appointed them to different positions as priests in charge of the sacrificial arena. He invited the most expert brāhmaṇas and sages, whose names are as follows: Kṛṣṇa-dvaipāyana Vyāsadeva, Bharadvāja, Sumantu, Gautama, Asita, Vasiṣṭha, Cyavana, Kaṇva, Maitreya, Kavaṣa, Trita, Viśvāmitra, Vāmadeva, Sumati, Jaimini, Kratu, Paila, Parāśara, Garga, Vaiśampāyana, Atharvā, Kaśyapa, Dhaumya, Paraśurāma, Śukrācārya, Āsuri, Vītihotra, Madhucchandā, Vīrasena and Akṛtavraṇa. Besides all these brāhmaṇas and sages, he invited such respectable old men as Droṇācārya, Bhīṣma (the grandfather of the Kurus), Kṛpācārya and Dhṛtarāṣṭra. He also invited all the sons of Dhṛtarāṣṭra, headed by Duryodhana, and also the great devotee Vidura. Kings from different parts of the world, along with their ministers and secretaries, were also invited to see the great sacrifice performed by King Yudhiṣṭhira, and the citizens, comprising learned brāhmaṇas, chivalrous kṣatriyas, well-to-do vaiśyas and faithful śūdras, all visited the ceremony.

Les brāhmaṇas officiants et les sages responsables de la cérémonie sacrificielle bâtirent l’arène selon l’usage, à l’aide d’une pioche d’or, et en accord avec les rites védiques, initièrent le roi Yudhiṣṭhira en tant que l’auteur du grand sacrifice. De longues années auparavant, lorsque Varuṇa avait accompli un sacrifice similaire, tous les ustensiles avaient été façonnés avec de l’or. Et bien de même, lors du rājasūya-yajña de Mahārāja Yudhiṣṭhira, tous les ustensiles requis furent d’or.

The brāhmaṇa priests and sages in charge of the sacrificial ceremony constructed the sacrificial arena as usual with a plow of gold, and they initiated King Yudhiṣṭhira as the performer of the great sacrifice, in accordance with Vedic rituals. Long years earlier, when Varuṇa had performed a similar sacrifice, all the sacrificial utensils had been made of gold. Similarly, in the Rājasūya sacrifice of King Yudhiṣṭhira, all the utensils required for the sacrifice were golden.

Désireux de participer au grand sacrifice accompli par le roi, tous les grands devas, tels Brahmā, Śiva et Indra – le roi des planètes édéniques –, escortés de leur entourage respectif, ainsi que les deva-maîtres des systèmes planétaires supérieurs, comme Gandharvaloka, Siddhaloka, Janaloka, Tapaloka, Nāgaloka, Yakṣaloka, Rākṣasaloka, Pakṣiloka et Cāraṇaloka, sans oublier les rois célèbres et leurs reines, – tous répondirent à l’invitation du roi Yudhiṣṭhira. Tous les sages respectables, les rois et les devas assemblés sur le lieu du sacrifice furent unanimes à reconnaître que le roi Yudhiṣṭhira possédait toutes les qualités requises pour entreprendre l’accomplissement du rājasūya-yajña. La position du roi était parfaitement connue de tous : grand dévot de Śrī Kṛṣṇa, nulle entreprise n’était pour lui extraordinaire. Les brāhmaṇas érudits et les prêtres veillèrent à ce que le sacrifice soit accompli de l’exacte manière dont l’avait été, dans les temps passés, celui du deva Varuṇa. La coutume védique veut qu’à chaque sacrifice, les participants se voient offrir le jus de la plante qui a nom soma, et qui est une sorte d’élixir de vie. Le jour où fut extrait le jus du soma, le roi Yudhiṣṭhira, avec grand respect, reçut le prêtre qui avait été spécialement engagé afin de détecter toute erreur dans les procédures sacrificielles. C’est que les mantras védiques doivent être prononcés à la perfection, et chantés avec l’accent approprié ; si les prêtres occupés à ce chant commettent une erreur quelconque, « l’arbitre » corrige aussitôt la procédure en sorte que les rites se trouvent parfaitement accomplis. Car, absente la perfection dans son déroulement, un sacrifice ne peut porter les fruits désirés. Or, dans l’âge de Kali, point de brāhmaṇas ainsi érudits : tout sacrifice védique est donc interdit. Le seul que permettent et recommandent les śāstras est le chant du mantra Hare Kṛṣṇa.

Present by the invitation of King Yudhiṣṭhira to participate in the great sacrifice were all the exalted demigods, including Lord Brahmā, Lord Śiva and Indra, the king of heaven, accompanied by their associates, as well as the predominating deities of the higher planetary systems, including Gandharvaloka, Siddhaloka, Janaloka, Tapoloka, Nāgaloka, Yakṣaloka, Rākṣasaloka, Pakṣiloka and Cāraṇaloka, as well as famous kings and their queens. All the respectable sages, kings and demigods who assembled there agreed unanimously that King Yudhiṣṭhira was quite competent to take the responsibility of performing the Rājasūya sacrifice; no one was in disagreement on this fact. Everyone thoroughly knew the position of King Yudhiṣṭhira; because he was a great devotee of Lord Kṛṣṇa, no accomplishment was extraordinary for him. The learned brāhmaṇas and priests saw to it that the sacrifice by Mahārāja Yudhiṣṭhira was performed in exactly the same way as it had been in bygone ages by the demigod Varuṇa. According to the Vedic system, whenever there is an arrangement for sacrifice, the members participating are offered the juice of the soma plant, which is a kind of life-giving beverage. On the day for extracting the soma juice, King Yudhiṣṭhira very respectfully received the special priest who had been engaged to detect any mistake in the formalities of the sacrificial procedure. The idea is that the Vedic mantras must be enunciated perfectly and chanted with the proper accent; if the priests who are engaged in this business commit any mistake, the checker, or referee priest, immediately corrects the procedure, and thus the ritualistic performances are perfectly executed. Unless perfectly executed, a sacrifice cannot yield the desired result. In this Age of Kali there is no such learned brāhmaṇa or priest available; therefore, all such sacrifices are forbidden. The only sacrifice recommended in the śāstras is the chanting of the Hare Kṛṣṇa mantra.

Une autre procédure importante consiste à révérer en premier lieu le plus haut personnage de l’assemblée. Aussi, lorsque tous les préparatifs du sacrifice de Yudhiṣṭhira eurent été complétés, on commença à se demander qui devait être révéré le premier. Cette cérémonie particulière porte le nom d’Agra-pūjā. Agra signifie « premier », et pūjā « adoration. » Cet Agra-pūjā était comparable à l’élection d’un président. Tous les membres de l’assemblée sacrificielle étaient fort respectables ; certains proposèrent donc d’élire tel personnage comme étant le plus digne des premiers honneurs, tandis que d’autres penchaient plutôt vers tel ou tel autre.

Another important procedure is that the most exalted personality in the assembly of such a sacrificial ceremony is first offered worship. After all arrangements were made for Yudhiṣṭhira’s sacrifice, the next consideration was who should be worshiped first in the ceremony. This particular ceremony is called Agra-pūjā. Agra means “first,” and pūjā means “worship.” This Agra-pūjā is similar to the election of a president. In the sacrificial assembly, all the members were very exalted. Some proposed to elect one person as the perfect candidate for accepting Agra-pūjā, and others proposed someone else.

Nulle décision ne paraissant émerger des discussions, Sahadeva prit la parole en faveur de Śrī Kṛṣṇa. Il s’exclama : « Śrī Kṛṣṇa, le Meilleur des membres de la dynastie Yadu et le Protecteur de Ses dévots, est, dans toute cette assemblée, la personne la plus prestigieuse. Je pense donc qu’il n’y aura aucune objection à ce qu’on Lui fasse l’honneur des premières offrandes. Bien que des devas tels Brahmā, Śiva et Indra, roi des planètes édéniques, ainsi que de nombreuses autres personnalités marquantes soient présents dans cette assemblée, nul ne peut surpasser ni même égaler Kṛṣṇa en termes de temps, d’espace, de richesses, de puissance, de réputation, de sagesse et de renoncement, ou selon toute autre considération. Toute excellence se trouve originellement présente en Kṛṣṇa. De même qu’en l’âme individuelle réside le principe essentiel de la croissance du corps matériel, Śrī Kṛṣṇa représente l’Âme Suprême de l’entière manifestation cosmique. Toutes les formes de pratiques rituelles prescrites dans les Vedas – l’accomplissement de sacrifices, l’offrande d’oblations dans le feu, le chant d’hymnes védiques et la pratique du yoga des pouvoirs – ont pour but de réaliser Kṛṣṇa. Que l’on suive la voie des actes intéressés ou celle de la spéculation philosophique, la fin ultime reste et demeure Kṛṣṇa ; en bref, toute méthode authentique de réalisation spirituelle a pour but de connaître Kṛṣṇa. Ô nobles personnalités, il est superflu de s’étendre ici sur les gloires de Kṛṣṇa, puisque chacun d’entre vous connaît déjà le Brahman Suprême, Śrī Kṛṣṇa, pour qui n’existe nulle distinction matérielle entre le corps et l’âme, entre l’énergie et sa source, ou entre une partie du corps et une autre. Comme tous les êtres font partie intégrante de Kṛṣṇa, il n’y a aucune différence qualitative entre Lui et eux. Tout, le matériel comme le spirituel, procède des énergies de Kṛṣṇa. Ces énergies, on les compare à la chaleur et à la lumière du feu ; on ne saurait séparer ces propriétés de chaleur et de lumière du feu lui-même.

When the matter remained undecided, Sahadeva began to speak in favor of Lord Kṛṣṇa. He said, “Lord Kṛṣṇa, the best amongst the members of the Yadu dynasty and the protector of His devotees, is the most exalted personality in this assembly. Therefore I think that He should without any objection be offered the honor of being worshiped first. Although demigods such as Lord Brahmā, Lord Śiva, Indra and many other exalted personalities are present in this assembly, no one can be equal to or greater than Kṛṣṇa in terms of time, space, riches, strength, reputation, wisdom, renunciation or any other consideration. Anything considered an opulence is fully present in Kṛṣṇa. As an individual soul is the basic principle of the growth of his material body, Kṛṣṇa is the Supersoul of this cosmic manifestation. All Vedic ritualistic ceremonies, such as the performance of sacrifices, the offering of oblations into the fire, the chanting of the Vedic hymns and the practice of mystic yoga, are meant for realizing Kṛṣṇa. Whether one follows the path of fruitive activities or the path of philosophical speculation, the ultimate destination is Kṛṣṇa; all bona fide methods of self-realization are meant for understanding Kṛṣṇa. Ladies and gentlemen, it is superfluous to speak about Kṛṣṇa, because every one of you exalted personalities knows the Supreme Brahman, Lord Kṛṣṇa, for whom there are no material differences between body and soul, between energy and the energetic, or between one part of the body and another. Since everyone is part and parcel of Kṛṣṇa, there is no qualitative difference between Kṛṣṇa and all living entities. Everything is an emanation of Kṛṣṇa’s energies, material and spiritual. Kṛṣṇa’s energies are like the heat and light of fire; there is no difference between the qualities of heat and light and the fire itself.

« Kṛṣṇa peut également accomplir toute action de Son choix avec n’importe quelle partie de Son Corps. Nous ne pouvons exécuter un acte donné qu’à l’aide d’une partie spécifique de notre corps, mais chacune des parties de Son Corps a le pouvoir de servir le moindre de Ses desseins. Et parce que Son Corps spirituel et absolu regorge éternellement de connaissance et de félicité, Il ne subit pas les six transformations de la matière – naissance, croissance, stabilisation, prospérité, déclin et mort. Nulle énergie externe n’agit sur Lui : Il représente la Cause suprême de la création, du maintien et de la dissolution de tout ce qui est. Par la seule grâce de Kṛṣṇa, chacun se trouve engagé dans l’exercice de la piété, la poursuite des richesses, la satisfaction des sens et, finalement, la recherche de la libération hors de l’emprise de la matière. Ces quatre principes, ceux d’une existence progressive, ne peuvent être observés que par la miséricorde de Kṛṣṇa. Il doit donc Se voir offrir le premier les honneurs de ce grand sacrifice, et nul ne devrait diverger de cette opinion. De même qu’en arrosant la racine d’un arbre, les branches, brindilles, feuilles et fleurs s’en trouvent naturellement alimentées, et de même qu’en nourrissant l’estomac, l’assimilation des aliments profite à toutes les autres parties du corps, si nous offrons d’abord notre adoration à Kṛṣṇa, toutes les personnes ici réunies, et même les grands devas, se verront comblés. Quiconque possède des dispositions à la charité aura tout intérêt à ne faire de dons qu’à Kṛṣṇa, qui est l’Âme Suprême en chaque être, indépendamment de son corps ou de sa personnalité. En tant que l’Âme Suprême, Kṛṣṇa Se trouve présent dans le cœur de chacun, et si nous pouvons Le satisfaire, tous s’en trouveront naturellement satisfaits. »

“Also, Kṛṣṇa can do anything He likes with any part of His body. We can execute a particular action with the help of a particular part of our body, but He can do anything and everything with any part of His body. And because His transcendental body is full of knowledge and bliss in eternity, He doesn’t undergo the six kinds of material changes – birth, existence, growth, production, dwindling and vanishing. Unforced by any external energy, He is the supreme cause of the creation, maintenance and dissolution of everything that be. By the grace of Kṛṣṇa only, everyone is engaged in the practice of religion, the development of economic conditions, the satisfaction of the senses and, ultimately, the achievement of liberation from material bondage. These four principles of progressive life can be executed by the mercy of Kṛṣṇa only. He should therefore be offered the first worship in this great sacrifice, and no one should disagree. Just as by watering the root of a tree one automatically waters the branches, twigs, leaves and flowers, or as by supplying food to the stomach one automatically nourishes all parts of the body, so by offering the first worship to Kṛṣṇa we shall satisfy everyone present in this meeting, including the great demigods. If anyone is charitably disposed, it will be very good for him to give charity only to Kṛṣṇa, who is the Supersoul of everyone, regardless of his particular body or individual personality. Kṛṣṇa is present as the Supersoul in every living being, and if we can satisfy Him, then every living being will automatically be satisfied.”

Sahadeva avait la fortune de connaître les gloires de Kṛṣṇa, et après les avoir brièvement décrites, il se tut. Alors, tous les membres de cette grande assemblée sacrificielle applaudirent, et confirmèrent ses paroles de façon répétée en s’exclamant encore et encore : « Tout ce que tu as dit est en tous points parfait. » Le roi Yudhiṣṭhira, après avoir ainsi recueilli l’approbation de toutes les personnes présentes, notamment des brāhmaṇas et des sages érudits, adora Śrī Kṛṣṇa selon les règles prescrites dans les Vedas. Tout d’abord, le roi, avec ses frères, épouses, enfants, autres parents et ministres, lava les pieds pareils-au-lotus du Seigneur et aspergea de cette eau la tête des siens. Ensuite, on offrit à Kṛṣṇa diverses vêtures de soie jaune ainsi qu’un monceau de joyaux et de parures destinés à Son usage personnel.

Sahadeva was fortunate to know of the glories of Kṛṣṇa, and after describing them in brief, he stopped speaking. After this speech, all the members present in that great sacrificial assembly applauded, confirming his words continuously by saying, “Everything you have said is completely perfect. Everything you have said is completely perfect.” King Yudhiṣṭhira, after hearing the confirmation by all present, especially by the brāhmaṇas and learned sages, worshiped Lord Kṛṣṇa according to the regulative principles of the Vedic injunctions. First of all, King Yudhiṣṭhira, along with his brothers, wives, children, other relatives and ministers, washed the lotus feet of Lord Kṛṣṇa and sprinkled the water on their heads. After this, he offered Lord Kṛṣṇa various kinds of yellow silken garments and presented heaps of jewelry and ornaments before Him for His use.

Le roi Yudhiṣṭhira ressentit une telle extase en honorant Kṛṣṇa, l’unique Objet de son amour, que des larmes glissèrent de ses yeux, et l’empêchèrent contre son gré de bien voir Śrī Kṛṣṇa. Le Seigneur fut donc ainsi adoré par le roi Yudhiṣṭhira. À ce moment, tous les membres de l’assemblée se levèrent, les mains jointes, et se mirent à chanter : « Jaya ! Jaya ! Namaḥ ! Namaḥ ! » Alors que tous offraient ensemble leur hommage respectueux à Kṛṣṇa, des pluies de fleurs tombèrent du ciel.

King Yudhiṣṭhira felt such ecstasy by honoring Kṛṣṇa, his only lovable object, that tears glided down from his eyes, and although he wanted to see Lord Kṛṣṇa, he could not see Him very well. When Lord Kṛṣṇa was thus worshiped by King Yudhiṣṭhira, all the members present in the assembly stood up with folded hands and began to chant, “Jaya! Jaya! Namaḥ! Namaḥ!” All joined together to offer their respectful obeisances to Kṛṣṇa, and there were showers of flowers from the sky.

À cette réunion se trouvait également présent le roi Śiśupāla, un ennemi juré de Kṛṣṇa, et ce, pour plusieurs raisons, notamment depuis que le Seigneur Lui avait arraché sa promise, Rukmiṇī, au cours même de la cérémonie nuptiale qui devait consacrer leur union. Il ne pouvait donc tolérer de voir tant d’honneurs offerts à Kṛṣṇa, et d’entendre Ses Attributs ainsi loués. Au lieu d’en être heureux, il en conçut une vive colère. Quand tous se levèrent pour offrir leurs respects à Kṛṣṇa, Śiśupāla resta bien assis sur son siège ; mais au moment où la colère s’empara de lui, il se leva brusquement et, le bras en l’air, sans la moindre hésitation, se mit à parler avec véhémence contre le Seigneur. Il prononça ses mots de manière à ce que Kṛṣṇa puisse les entendre distinctement.

In that meeting, King Śiśupāla was also present. He was an avowed enemy of Kṛṣṇa for many reasons, especially because of Kṛṣṇa’s having stolen Rukmiṇī from his intended marriage ceremony. Therefore, he could not tolerate such honoring of Kṛṣṇa and glorification of His qualities. Instead of being happy to hear the glories of the Lord, he became very angry. When everyone offered respect to Kṛṣṇa by standing up, Śiśupāla remained in his seat, but as he became angrier at Kṛṣṇa’s being honored, he stood up suddenly, raised his hand and spoke very strongly and fearlessly against Lord Kṛṣṇa in such a way that Lord Kṛṣṇa could hear him distinctly.

Śiśupāla dit : « Vénérable assemblée, je peux aujourd’hui apprécier l’enseignement des Vedas selon lequel le temps représente le facteur prédominant par excellence. Malgré tous les efforts contraires, le facteur temps poursuit son dessein sans entrave. On peut bien, par exemple, s’efforcer au mieux de prolonger son existence, mais lorsque vient l’heure de la mort, nul n’a de parade à lui présenter. Je peux voir ici que malgré la présence de nombreuses personnalités de marque, le temps exerce une influence telle que tous se sont laissé fourvoyer par les dires d’un garçon qui bien sottement a parlé de Kṛṣṇa. Nombreux, dans cette assemblée, les sages érudits et les anciens, mais eux-mêmes ont pourtant accepté les dires du jeune insensé. Voilà qui prouve que par l’influence du temps, même l’intelligence d’aussi honorables personnes peut s’égarer. Je suis tout à fait d’accord pour dire que ces hauts personnages sont suffisamment compétents pour choisir une personnalité digne d’être la première vénérée, mais comment adhérer aux affirmations d’un jeune homme tel Sahadeva, qui glorifie Kṛṣṇa en termes si élogieux et propose qu’il reçoive, Lui, les premiers honneurs du sacrifice ? Je peux voir que cette assemblée regroupe plusieurs autorités, auteurs de multiples pénitences, rompus à de rudes austérités, et en possession d’une haute érudition. Leur savoir et leurs directives peuvent certes libérer de nombreuses victimes des griffes de l’existence matérielle. Sont également présents de grands ṛṣis, dont le savoir ne connaît point de limite, ainsi que maints brāhmaṇas et âmes réalisées. Je pense que n’importe lequel d’entre eux aurait pu être choisi pour recevoir le premier notre vénération, eux qui sont dignes même de l’adoration des grands devas, rois et empereurs. Je ne peux comprendre comment vous avez élu ce jeune pâtre, Kṛṣṇa, et négligé toutes ces grandes personnalités. Pour ma part, Kṛṣṇa ne vaut pas mieux qu’un corbeau – comment pourrait-il mériter les premiers honneurs de ce grand sacrifice ?

“Ladies and gentlemen, I can appreciate now the statement of the Vedas that, after all, time is the predominating factor. In spite of all endeavors to the contrary, the time element executes its own plan without opposition. For example, one may try his best to live, but when the time for death comes, no one can check it. I see here that although many stalwart personalities are present in this assembly, the influence of time is so strong that they have been misled by the statement of a boy who has foolishly spoken about Kṛṣṇa. Many learned sages and elderly persons are present, but still they have accepted the statement of a foolish boy. This means that by the influence of time even the intelligence of such honored persons as those present in this meeting can be misdirected. I fully agree with the respectable persons present here that they are competent to select the personality who can be worshiped first, but I cannot agree with the statement of a boy like Sahadeva, who has spoken so highly about Kṛṣṇa and has recommended that Kṛṣṇa is fit to accept the first worship in the sacrifice. I can see that in this meeting there are many personalities who have undergone great austerities, who are highly learned, and who have performed many penances. By their knowledge and direction, they can deliver many persons who are suffering from the pangs of material existence. There are great ṛṣis here whose knowledge has no bounds, as well as many self-realized persons and brāhmaṇas also, and therefore I think that any one of them could have been selected for the first worship because they are worshipable even by the great demigods, kings and emperors. I cannot understand how you have selected this cowherd boy, Kṛṣṇa, and have left aside all these great personalities. I think Kṛṣṇa to be no better than a crow – how can He be fit to accept the first worship in this great sacrifice?

Nous ne sommes pas même en mesure de certifier à quel varṇa appartient ce Kṛṣṇa, pas plus d’ailleurs que son devoir exact ! »

En vérité, Kṛṣṇa n’appartient à aucun varṇa, et aucun devoir non plus ne Lui incombe. Les Vedas expliquent que le Seigneur Suprême n’est contraint à aucune obligation. Ses énergies veillent en Son Nom à l’accomplissement de toute tâche.

“We cannot even ascertain which caste this Kṛṣṇa belongs to or what His actual occupational duty is.” Actually, Kṛṣṇa does not belong to any caste, nor does He have to perform any occupational duty. It is stated in the Vedas that the Supreme Lord has nothing to do as His prescribed duty. Whatever has to be done on His behalf is executed by His different energies.

Śiśupāla poursuivit : « Kṛṣṇa n’appartient nullement à une famille noble. Il est à tel point indépendant que nul ne connaît ses principes religieux. Il semble en fait les ignorer tous. Il agit toujours au gré de sa fantaisie, sans prêter la moindre attention aux injonctions védiques ou aux principes régulateurs de l’existence. Aussi se trouve-t-il dépourvu de toute qualité. » Śiśupāla fait indirectement l’éloge de Kṛṣṇa en affirmant qu’Il ne Se trouve soumis à aucune injonction védique. C’est bien la vérité, puisqu’Il est Dieu, la Personne Suprême. Et dire qu’Il n’a point de qualités signifie en fait qu’Il n’a aucune qualité matérielle. Enfin, en tant que Dieu, la Personne Suprême, Il agit certes en toute indépendance, sans Se soucier des conventions établies, ni de quelque principe social ou religieux que ce soit.

Śiśupāla continued, “Kṛṣṇa does not belong to a high family. He is so independent that no one knows His principles of religious life. Indeed, it appears that He is outside the jurisdiction of all religious principles. He always acts independently, not caring for the Vedic injunctions and regulative principles. Therefore He is devoid of all good qualities.” Śiśupāla indirectly praised Kṛṣṇa by saying that He is not within the jurisdiction of Vedic injunctions. This is true because He is the Supreme Personality of Godhead. That He has “no good qualities” (guṇaiḥ hīnaḥ) means that Kṛṣṇa has no material qualities, and because He is the Supreme Personality of Godhead, He acts independently, not caring for conventions in social or religious principles.

Et Śiśupāla reprend : « Dans ces circonstances, comment peut-il mériter les premiers honneurs ? L’insanité de Kṛṣṇa lui a fait, geste inqualifiable, quitter Mathurā, ville peuplée de dignes et respectables citoyens adhérant à la culture védique, pour se réfugier dans l’océan, où l’on ne parle même jamais des Vedas ! Au lieu de vivre au grand jour, il s’est construit une forteresse entourée d’eau et vit dans une atmosphère vide de tout échange sur le savoir védique. Et lorsqu’il quitte cette citadelle, ce n’est que pour accabler les citoyens, comme le ferait un hors-la-loi, un voleur ou un bandit. »

Śiśupāla continued, “Under these circumstances, how can He be fit to accept the first worship in the sacrifice? Kṛṣṇa is so foolish that He has left Mathurā, which is inhabited by highly elevated persons following the Vedic culture, and has taken shelter in the ocean, where there is not even talk of the Vedas. Instead of living openly, He has constructed a fort within the water and is living in a place where there is no discussion of Vedic knowledge. And whenever He comes out of the fort, He simply harasses the citizens like a dacoit, thief or rogue.”

Śiśupāla devint littéralement fou du fait que Kṛṣṇa ait été élu comme la plus respectable personne de toute l’assemblée, digne des premiers honneurs. Ses paroles dénotaient tant d’étourderie qu’à l’évidence, toute bonne fortune l’avait quitté. Sous le coup du malheur, Śiśupāla continua à insulter Kṛṣṇa, et le Seigneur l’écouta patiemment, sans protester. Les cris d’une bande de chacals ne sauraient importuner le lion, et de même, Śrī Kṛṣṇa, ne Se sentant nullement provoqué, demeura silencieux. Il ne répondit pas même à une seule des accusations formulées par Śiśupāla, mais tous les membres de l’assemblée, à l’exception de quelques-uns – qui partageaient l’opinion de Śiśupāla –, se trouvèrent fort agités, car il va du devoir de tout homme respectable de ne tolérer aucun outrage contre Dieu ou Son dévot. Certains, jugeant qu’ils ne pourraient prendre les mesures nécessaires pour châtier Śiśupāla, quittèrent l’assemblée en signe de protestation, couvrant de leurs mains leurs oreilles afin de ne point entendre davantage de blasphèmes, et condamnant l’attitude de Śiśupāla. Les Vedas stipulent qu’il faut aussitôt quitter tout lieu où l’on blasphème Dieu, la Personne Suprême. Celui qui manque à ce devoir perd le mérite de ses actes vertueux et se voit plongé dans des conditions inférieures d’existence.

Śiśupāla went crazy because of Kṛṣṇa’s being elected the supreme, first-worshiped person in that meeting, and he spoke so irresponsibly that it appeared he had lost all his good fortune. Being overcast with misfortune, Śiśupāla continued to insult Kṛṣṇa, and Lord Kṛṣṇa patiently heard him without protest. Just as a lion does not care when a flock of jackals howl, Lord Kṛṣṇa remained silent and unprovoked. Kṛṣṇa did not reply to even a single accusation made by Śiśupāla, but all the members present in the meeting, except for a few who agreed with Śiśupāla, were very much agitated because it is the duty of any respectable person not to tolerate blasphemy against God or His devotee. Some of them, who thought that they could not properly take action against Śiśupāla, left the assembly in protest, covering their ears with their hands in order not to hear further accusations. Thus they left the meeting, condemning the action of Śiśupāla. It is the Vedic injunction that whenever there is blasphemy of the Supreme Personality of Godhead, one must immediately leave. If he does not do so, he becomes bereft of his pious activities and is degraded to a lower condition of life.

Tous les rois présents, appartenant aux dynasties Kuru, Matsya, Kekaya et Sṛñjaya, furent pris d’une vive colère et s’emparèrent sur-le-champ de leurs sabres et de leurs boucliers afin de tuer Śiśupāla. Celui-ci était si bête qu’il n’en fut pas le moindrement troublé. Il ne voulait même pas considérer le pour et le contre de ses sottes paroles, et quand il vit tous les rois prêts à lui ôter la vie, plutôt que de s’arrêter, il s’empara lui aussi de son sabre et de son bouclier afin de les repousser. Lorsque Śrī Kṛṣṇa vit qu’une bataille allait s’engager dans l’arène du propice rājasūya-yajña, Il les apaisa personnellement. Dans Son infinie miséricorde, Il détermina de tuer Lui-même Śiśupāla. Alors que ce dernier bravait les rois qui s’apprêtaient à l’attaquer, Śrī Kṛṣṇa Se saisit de Son disque, tranchant comme un rasoir, et dans l’instant sépara la tête de Śiśupāla du reste de son corps.

All the kings present, belonging to the Kuru dynasty, Matsya dynasty, Kekaya dynasty and Sṛñjaya dynasty, were very angry and immediately took up their swords and shields to kill Śiśupāla, who was so foolish that he was not even slightly agitated, although all the kings present were ready to kill him. Śiśupāla did not care to think of the pros and cons of his foolish talking, and instead of stopping when he saw that all the kings were ready to kill him, he stood to fight with them and took up his sword and shield. When Lord Kṛṣṇa saw that they were going to fight in the arena of the auspicious Rājasūya-yajña, He personally pacified them. Out of His causeless mercy He Himself decided to kill Śiśupāla. When Śiśupāla was abusing the kings who were about to attack him, Lord Kṛṣṇa took up His disc, as sharp as the blade of a razor, and immediately separated Śiśupāla’s head from his body.

À la mort de Śiśupāla, une ovation s’éleva de la foule. Profitant de ce moment, les quelques rois qui avaient appuyé Śiśupāla, craignant pour leur vie, quittèrent en vitesse l’assemblée. Mais malgré tout, l’âme de Śiśupāla, ô combien fortunée, se fondit aussitôt dans le Corps de Śrī Kṛṣṇa, et ce, au vu de tous, à la façon d’un météore enflammé qui tombe à la surface du globe. Ceci rappelle à notre mémoire l’histoire de Jaya et Vijaya, qui, des planètes Vaikuṇṭhas, churent dans l’Univers matériel, maudits par les quatre Kumāras. Avant qu’ils ne retournent à Vaikuṇṭha, il avait été décidé que Jaya et Vijaya devraient prendre trois naissances consécutives en tant qu’ennemis mortels du Seigneur ; ce n’est qu’ensuite qu’ils pourraient réintégrer le monde spirituel et y servir à nouveau le Seigneur parmi Ses compagnons.

When Śiśupāla was thus killed, a great roar and howl went up from the crowd. Taking advantage of that disturbance, the few kings who were supporters of Śiśupāla quickly left the assembly out of fear for their lives. Then the fortunate Śiśupāla’s spirit soul immediately merged into the body of Lord Kṛṣṇa in the presence of all, exactly as a burning meteor falls to the surface of the globe. The merging of Śiśupāla’s soul into the transcendental body of Kṛṣṇa reminds us of the story of Jaya and Vijaya, who fell to the material world from the Vaikuṇṭha planets upon being cursed by the four Kumāras. For their return to the Vaikuṇṭha world, it was arranged that both Jaya and Vijaya, for three consecutive births, would act as deadly enemies of the Lord, and that at the end of these lives they would return to the Vaikuṇṭha world and serve the Lord as His associates.

Bien que Śiśupāla ait agi en ennemi de Kṛṣṇa, pas un seul instant il ne fut sans penser à Lui. Toujours, il gardait conscience de Kṛṣṇa, ce qui lui valut d’obtenir, dans un premier temps, la libération du nom de sāyujya-mukti – laquelle consiste à se fondre dans l’existence du Suprême –, puis, finalement, de retrouver sa position originelle de serviteur personnel du Seigneur. La Bhagavad-gītā le confirme : celui qui s’absorbe dans la pensée du Seigneur Suprême au moment de la mort rejoint, aussitôt après avoir quitté son corps matériel, le Royaume de Dieu.

Although Śiśupāla acted as the enemy of Kṛṣṇa, he was not for a single moment out of Kṛṣṇa consciousness. He was always absorbed in thought of Kṛṣṇa, and thus he first got the salvation of sāyujya-mukti, merging into the existence of the Supreme, and was finally reinstated in his original position of personal service. The Bhagavad-gītā corroborates the fact that one who is absorbed in the thought of the Supreme Lord at the time of death immediately enters the kingdom of God after quitting his material body.

Après la libération de Śiśupāla, le roi Yudhiṣṭhira récompensa tous les membres de l’assemblée sacrificielle. Il rémunéra à suffisance les prêtres et les sages érudits pour avoir dûment rempli leurs fonctions, puis après s’être acquitté de tous ces devoirs de routine, il fit des ablutions, lesquelles, lorsqu’ainsi prises à la clôture d’un sacrifice, portent le nom technique d’avabhṛtha.

After the salvation of Śiśupāla, King Yudhiṣṭhira rewarded all the members present in the sacrificial assembly. He generously remunerated the priests and learned sages for their engagement in the execution of the sacrifice, and after performing all this routine work, he took his bath. This bath at the end of the sacrifice is also technical. It is called the avabhṛtha bath.

Śrī Kṛṣṇa permit donc le succès du rājasūya-yajña organisé par le roi Yudhiṣṭhira ; puis, à la requête de Ses cousins et proches, Il demeura à Hastināpura pour quelques mois encore. Le roi Yudhiṣṭhira et ses frères auraient voulu que Śrī Kṛṣṇa ne quitte plus leur ville, mais le Seigneur obtint tout de même du roi la permission de retourner à Dvārakā. Ainsi, accompagné de Ses reines et ministres, Il reprit la route de Sa capitale.

Lord Kṛṣṇa thus enabled the performance of the Rājasūya-yajña arranged by King Yudhiṣṭhira to be successfully completed, and, being requested by His cousins and relatives, He remained in Hastināpura for a few months more. Although King Yudhiṣṭhira and his brothers were unwilling to have Lord Kṛṣṇa leave Hastināpura, Kṛṣṇa arranged to take permission from the king to return to Dvārakā, and thus He returned home along with His queens and ministers.

Le récit de la chute de Jaya et Vijaya dans l’Univers matériel se trouve dans le septième Chant du Śrīmad-Bhāgavatam. La mort de Śiśupāla a un lien direct avec cette histoire, mais l’enseignement le plus important à retirer de cet incident est que le Seigneur Suprême peut, de Sa position absolue, accorder à quiconque la libération, qu’il se comporte envers Lui en ennemi ou en ami. Dire, donc, que le Seigneur agit avec certains animé d’un sentiment d’amitié quand avec d’autres Il échange une relation inamicale relève certes d’une conception erronée. Ami ou Ennemi, Ses rapports avec les êtres se situent toujours au niveau absolu. Nulle distinction matérielle ne sépare en Lui ces deux attitudes.

The story of the fall of Jaya and Vijaya from the Vaikuṇṭha planets to the material world is described in the Seventh Canto of Śrīmad-Bhāgavatam. The killing of Śiśupāla has a direct link with that narration of Jaya and Vijaya, but the most important instruction we get from this incident is that the Supreme Personality of Godhead, being absolute, can give salvation to everyone, whether one acts as His enemy or as His friend. It is therefore a misconception that the Lord acts with someone in relationship of friend and with someone else in the relationship of enemy. His being an enemy or friend is always on the absolute platform. There is no material distinction.

Après s’être baigné, le roi Yudhiṣṭhira se tint au milieu des sages et des brāhmaṇas érudits ; il avait l’apparence du roi des planètes édéniques, resplendissant de beauté qu’il était. Yudhiṣṭhira récompensa largement tous les devas qui avaient participé au yajña, lesquels, fort satisfaits, prirent congé du roi en faisant l’éloge de ses hauts faits et en glorifiant Śrī Kṛṣṇa.

After King Yudhiṣṭhira took his bath at the conclusion of the sacrifice and stood in the midst of all the learned sages and brāhmaṇas, he seemed exactly like the king of heaven and thus looked very beautiful. King Yudhiṣṭhira generously rewarded all the demigods who participated in the yajña, and, being greatly satisfied, all of them left, praising the king’s activities and glorifying Lord Kṛṣṇa.

Lorsque Śukadeva Gosvāmī narra le récit de la mise à mort de Śiśupāla par Kṛṣṇa et rapporta le succès du sacrifice rājasūya, il souligna également qu’à la fin du yajña, une seule personne restait insatisfaite : Duryodhana. Celui-ci, en raison de sa vie pécheresse, avait une nature des plus envieuses ; et s’il naquit dans la dynastie des Kurus, c’est comme la personnification d’un mal chronique, destiné à détruire la famille tout entière.

When Śukadeva Gosvāmī narrated these incidents of Kṛṣṇa’s killing Śiśupāla and described the successful execution of the Rājasūya-yajña by Mahārāja Yudhiṣṭhira, he also pointed out that after the successful termination of the yajña only one person was unhappy. He was Duryodhana. Duryodhana by nature was very envious because of his sinful life, and he appeared in the dynasty of the Kurus like a chronic disease personified to destroy the whole family.

Śukadeva Gosvāmī assura Mahārāja Yudhiṣṭhira que les Divertissements du Seigneur – ici la mise à mort de Śiśupāla et de Jarāsandha, ainsi que la libération des rois captifs – appartiennent tous au niveau absolu, et que quiconque en écoute le récit des lèvres de personnes autorisées se verra aussitôt affranchi de toutes les suites de ses actes coupables.

Śukadeva Gosvāmī assured Mahārāja Parīkṣit that the pastimes of Lord Kṛṣṇa – the killing of Śiśupāla and Jarāsandha and the releasing of the imprisoned kings – are all transcendental vibrations and that anyone who hears these narrations from authorized persons will immediately be freed from all the reactions of the sinful activities of his life.

Ainsi s’achèvent les enseignements de Bhaktivedanta pour le soixante-quatorzième chapitre du Livre de Kṛṣṇa, intitulé: « La libération de Śiśupāla ».

Thus ends the Bhaktivedanta purport of the seventy-fourth chapter of Kṛṣṇa, “The Deliverance of Śiśupāla.”