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CHAPITRE 3

Chapter 3

Quitter les planètes matérielles

Liberation from Material Planets

Les jñānīs et les yogīs sont généralement des impersonnalistes, et même s’ils accèdent à une forme de libération temporaire en se fondant dans le rayonnement impersonnel, dans « l’atmosphère spirituelle », le Śrīmad-Bhāgavatam ne considère pas leur connaissance comme pure. Par des pénitences, l’ascèse et la méditation, ils peuvent s’élever au niveau du Suprême et de l’Absolu, mais comme nous l’avons déjà expliqué, ils devront choir à nouveau dans l’univers matériel du fait qu’ils n’ont pas considéré avec sérieux les attributs personnels de Kṛṣṇa. En effet, à moins d’adorer les pieds pareils-au-lotus de Kṛṣṇa, on doit inévitablement retomber sur le plan matériel. L’idéal consiste à dire : « Ô Seigneur, je suis Ton serviteur éternel. Laisse-moi je T’en prie, Te servir d’une manière ou d’une autre. » On qualifie Kṛṣṇa d’ajitaḥ, « Celui que nul ne peut conquérir », car personne ne peut vaincre Dieu. Mais selon le Śrīmad-Bhāgavatam, quiconque désire servir le Seigneur Le conquiert aisément. Le même texte recommande également de renoncer à toute tentative futile de mesurer l’Absolu. Nous ne pouvons même pas déterminer les limites de l’espace, que dire dès lors de l’Absolu.

Notre infime connaissance ne nous permet pas d’évaluer la grandeur de Dieu, la Personne Suprême ; celui qui arrive à cette conclusion est considéré comme intelligent par les Écritures védiques. Il faut plutôt parvenir à comprendre, avec soumission, que l’être vivant ne représente en définitive, qu’un élément très insignifiant de l’univers. Renonçant à toute tentative de saisir l’Absolu par une connaissance limitée ou par le biais de la spéculation intellectuelle, nous devons faire preuve de soumission et écouter les enseignements ayant trait au Suprême en les recevant d’une source autorisée, telle la Bhagavad-gītā ou d’une âme réalisée.

The jñānīs and yogīs are generally impersonalists, and although they attain the temporary form of liberation by merging into the impersonal effulgence, the spiritual sky, according to Śrīmad-Bhāgavatam their knowledge is not considered pure. By penances, austerities, and meditations they can rise up to the platform of the Supreme Absolute, but as has been explained, they again fall down to the material world, because they have not taken Kṛṣṇa’s personal features seriously. Unless one worships the lotus feet of Kṛṣṇa, he again has to descend to the material platform. The ideal attitude should be, “I am Your eternal servitor. Please let me somehow engage in Your service.” Kṛṣṇa is called ajitaḥ – unconquerable – for no one can conquer God, but according to Śrīmad-Bhāgavatam, one with this attitude easily conquers the Supreme. Śrīmad-Bhāgavatam also recommends that we give up this futile process to measure the Supreme. We cannot even measure the limitations of space, what to speak of the Supreme. It is not possible to measure the length and breadth of Kṛṣṇa by one’s minuscule knowledge, and one who arrives at this conclusion is considered intelligent by Vedic literature. One should come to understand, submissively, that he is a very insignificant segment of the universe. Abandoning the endeavor to understand the Supreme by limited knowledge or mental speculation, we should become submissive and hear of the Supreme through authoritative sources such as the Bhagavad-gītā or through the lips of a realized soul.

Dans la Bhagavad-gītā, c’est Śrī Kṛṣṇa, Dieu Lui-même, qui instruit Arjuna. Et Arjuna établit de cette manière la façon dont il faut procéder pour saisir l’Absolu, c’est-à-dire par une écoute soumise. Il nous appartient donc à notre tour d’entendre la Bhagavad-gītā des lèvres d’Arjuna ou de son représentant authentique, le maître spirituel. Puis après l’écoute il s’avère nécessaire de mettre quotidiennement en pratique le savoir acquis. « Mon cher Seigneur, nul ne peut Te mettre sous sa domination, prient les dévots,  mais par ce procédé de l’écoute, Te voilà conquis. » Dieu est invincible, mais Il se laisse conquérir par les dévots qui renoncent à la spéculation intellectuelle pour prêter l’oreille aux enseignements de sources autorisées.

In the Bhagavad-gītā Arjuna is hearing about God from the lips of Śrī Kṛṣṇa Himself. In this way Arjuna set the criterion for understanding the Supreme by submissive hearing. It is our position to hear the Bhagavad-gītā from the lips of Arjuna or his bona fide representative, the spiritual master. After hearing, it is necessary to practice this acquired knowledge in daily life. “My dear Lord, You are unconquerable,” the devotee prays, “but by this process, by hearing, You are conquered.” God is unconquerable, but He is conquered by the devotee who abandons mental speculation and listens to authoritative sources.

Selon la Brahma-saṁhitā, il existe deux voies permettant d’acquérir la connaissance : celle dite « ascendante » et celle dite « descendante ». La méthode ascendante consiste à s’élever grâce à la connaissance acquise par soi-même. Celui qui emprunte cette voie pense : « Peu importe les maîtres ou les livres. Je vais acquérir le savoir par moi-même, par la méditation, la philosophie, etc. Ainsi vais-je comprendre Dieu. » L’autre méthode, la voie descendante, fait appel aux enseignements d’autorités spirituelles. Or, la Brahma-saṁhitā stipule que celui qui emprunte la voie ascendante, voyagerait-il à la vitesse du mental ou du vent pendant des millions d’années, restera toujours sans savoir. Pour lui, le sujet demeurera vague et inconcevable. Pourtant, ce sujet se trouve clairement expliqué dans la Bhagavad-gītā : ananya-cetāḥ. Kṛṣṇa nous enjoint de toujours penser à Lui sans dévier de la voie du service de dévotion et en toute soumission. Pour quiconque L’adore de cette manière, tasyāhaṁ sulabhaḥ, « Je suis facilement accessible ». Voilà comment il faut procéder. Si quelqu’un travaille pour Kṛṣṇa vingt-quatre heures par jour, Kṛṣṇa ne peut l’oublier. En s’abandonnant à Lui, on attire Son attention. Mon guru-mahārāja Bhaktisiddhānta Sarasvatī aimait à dire : « N’essayez pas de voir Dieu. Croyez-vous que Dieu doit venir Se tenir devant nous comme un serviteur, simplement parce que nous voulons Le voir ? Ce n’est pas là la voie de l’abandon. Nous devons plutôt L’obliger par notre amour et notre dévotion. »

According to the Brahma-saṁhitā there are two ways of acquiring knowledge – the ascending process and the descending process. By the ascending process one is elevated by knowledge acquired by himself. In this way one thinks, “I don’t care for any authorities or books. I will attain knowledge myself by meditation, philosophy, etc. In this way I will understand God.” The other process, the descending process, involves receiving knowledge from higher authorities. The Brahma-saṁhitā states that if one takes to the ascending process and travels at the speed of mind and wind for millions of years, he will still end up not knowing. For him, the subject matter will remain elusive and inconceivable. But that subject matter is given in the Bhagavad-gītā: ananya-cetāḥ. Kṛṣṇa says to meditate on Him without deviation from the path of devotional service in submission. For one who worships Him in this way – tasyāhaṁ sulabhaḥ: “I become easily available.” This is the process: if one works for Kṛṣṇa twenty-four hours a day, Kṛṣṇa cannot forget him. By becoming submissive, he can attract the attention of God. As Guru Mahārāja Bhaktisiddhānta Sarasvatī used to say, “Don’t try to see God. Is God to come and stand before us like a servant just because we want to see Him? That is not the submissive way. We have to oblige Him by our love and service.”

La juste méthode pour approcher Kṛṣṇa a été donnée à l’humanité par Śrī Caitanya Mahāprabhu. Son premier disciple, Rūpa Gosvāmī, sut apprécier Son enseignement. Rūpa Gosvāmī occupait un poste de ministre au sein du gouvernement musulman, mais il démissionna pour se faire disciple de Caitanya Mahāprabhu. Quand il rencontra Mahāprabhu pour la première fois, il s’approcha de lui en récitant le verset suivant :

The proper process for approaching Kṛṣṇa was given to humanity by Lord Caitanya Mahāprabhu, and Rūpa Gosvāmī, His first disciple, appreciated it. Rūpa Gosvāmī was a minister in the Muhammadan government, but he left the government to become a disciple of Caitanya Mahāprabhu. When he first went to see the Lord, Rūpa Gosvāmī approached Him with the following verse:

namo mahā-vadānyāya
kṛṣṇa-prema-pradāya te
kṛṣṇāya kṛṣṇa-caitanya-
nāmne gaura-tviṣe namaḥ
namo mahā-vadānyāya
kṛṣṇa-prema-pradāya te
kṛṣṇāya kṛṣṇa-caitanya-
nāmne gaura-tviṣe namaḥ

« Je rends mon hommage respectueux à Śrī Caitanya, lequel est plus magnanime qu’aucun autre avatāra, plus que Kṛṣṇa Lui-même, puisqu’il offrit par grâce ce que nul n’avait jamais offert avant lui : le pur amour de Kṛṣṇa. » (Śrī Caitanya-caritāmṛta, Madhya 19.53)

“I offer my respectful obeisances unto the Supreme Lord, Śrī Kṛṣṇa Caitanya, who is more magnanimous than any other avatāra, even Kṛṣṇa Himself, because He is bestowing freely what no one else has ever given – pure love of Kṛṣṇa.”

Ainsi Rūpa Gosvāmī glorifie-t-il Caitanya Mahāprabhu comme la personne la plus munificente, la plus charitable, pour avoir offert si gracieusement le plus précieux de tous les biens : l’amour de Dieu. Nous voulons tous Kṛṣṇa et toutes nos aspirations vont vers Lui. Car Kṛṣṇa est le plus attirant, le plus beau, le plus riche, le plus puissant et le plus érudit de tous les êtres. Et tels sont bien les objets de nos aspirations. Nous recherchons la beauté, la puissance, l’érudition, la prospérité. Or, Kṛṣṇa représente le réservoir de tous ces dons. En sorte que nous n’avons qu’à diriger notre attention vers Lui pour obtenir toutes choses, tout ce que nous pouvons désirer. Quel que soit le désir de notre cœur, il sera comblé par cette voie de la conscience de Kṛṣṇa.

Rūpa Gosvāmī called Caitanya Mahāprabhu “the most munificent, the most charitable personality,” because He was offering the most precious thing of all very cheaply – love of God. We all want Kṛṣṇa and are all hankering after Him. Kṛṣṇa is the most attractive, the most beautiful, the most opulent, the most powerful, and the most learned. That is the object of our hankering. We’re hankering after the beautiful, the powerful, the learned, the wealthy. Kṛṣṇa is the reservoir of all of this, so we need only turn our attention toward Him, and we will get everything. Everything – whatever we want. Whatever is our heart’s desire will be fulfilled by this process of Kṛṣṇa consciousness.

Pour celui qui meurt en pleine conscience de Kṛṣṇa, ainsi que nous l’avons vu auparavant, l’accès à Kṛṣṇaloka, la demeure suprême de Kṛṣṇa, est assuré. On peut maintenant se demander quel avantage il y a à se rendre sur cette planète, et Kṛṣṇa répond Lui-même à cette question :

For one who dies in Kṛṣṇa consciousness, as stated before, entrance into Kṛṣṇaloka, the supreme abode where Kṛṣṇa resides, is guaranteed. At this point one may ask what the advantage is in going to that planet, and Kṛṣṇa Himself answers,

mām upetya punar janma
duḥkhālayam aśāśvatam
nāpnuvanti mahātmānaḥ
saṁsiddhiṁ paramāṁ gatāḥ
mām upetya punar janma
duḥkhālayam aśāśvatam
nāpnuvanti mahātmānaḥ
saṁsiddhiṁ paramāṁ gatāḥ

« Quand ces grandes âmes, les bhakti-yogīs, M’ont atteint, jamais plus elles ne reviennent en ce monde transitoire où règne la souffrance, car elles sont parvenues à la plus haute perfection. » (Bhagavad-gītā, 8.15)

“After attaining Me, the great souls, who are yogīs in devotion, never return to this temporary world, which is full of miseries, because they have attained the highest perfection.” (Gītā 8.15)

Śrī Kṛṣṇa, le créateur, nous assure que l’univers matériel est duḥkhālayam, constellé de souffrances. Comment pourrions-nous donc le rendre confortable ? Est-il en effet possible d’y parvenir grâce aux prétendus progrès de la science ? Non, absolument pas. Quelles sont ces souffrances ? Ce sont, telles que mentionnées auparavant, la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Mais incapables que nous sommes d’y remédier, nous tentons de les ignorer. La science n’a nullement le pouvoir de nous débarrasser de ces souffrances qui nous accablent sans cesse. Au lieu de cela, elle nous distrait en nous entraînant dans la construction de vaisseaux spatiaux ou de bombes atomiques. Cependant, la Bhagavad-gītā nous fournit, elle, la solution à ces problèmes : si quelqu’un atteint le niveau où se trouve Śrī Kṛṣṇa, Dieu la Personne Suprême, il n’a plus à revenir sur cette terre de naissances et de morts. Nous devons nous efforcer de comprendre que le monde matériel baigne dans la souffrance. Pour comprendre cela il faut avoir atteint un certain niveau de conscience. Les chats, les chiens, les porcs, par exemple, ne peuvent pas comprendre que ce monde baigne dans la souffrance. On qualifie l’homme d’animal doué de raison, mais voilà qu’il use de sa raison pour servir ses tendances animales plutôt que de chercher à se libérer de sa condition misérable. Or, Kṛṣṇa établit clairement ici que quiconque vient à Lui n’aura plus jamais à renaître pour subir à nouveau ces maux. Les grandes âmes qui Le rejoignent ont atteint la plus haute perfection de l’existence, celle qui arrache l’être vivant aux souffrances de l’existence conditionnée.

This material world is certified by Śrī Kṛṣṇa, the creator, as duḥkhālayam – full of miseries. How then can we make it comfortable? Is it possible to make this world comfortable by the so-called advancement of science? No, this is not possible. As a result, we do not even wish to know what these miseries are. The miseries, as stated before, are birth, old age, disease, and death, and because we cannot make a solution to them, we try to set them aside. Science has no power to solve these miseries that are always giving us trouble. Instead, they divert our attention to the making of spaceships or atomic bombs. The solution to these problems is given here in the Bhagavad-gītā: if one attains to Kṛṣṇa’s platform he does not have to return again to this earth of birth and death. We should try to understand that this place is full of miseries. It takes a certain amount of developed consciousness to understand this. Cats and dogs and hogs cannot understand that they are suffering. Man is called a rational animal, but his rationality is being used to further his animalistic propensities instead of to find out how to get liberation from this miserable condition. Here Kṛṣṇa explicitly states that one who comes to Him will never be reborn to suffer miseries again. Those great souls who come to Him have attained the highest perfection of life, which alleviates the living entity from the suffering of conditioned existence.

L’un des traits qui distingue Śrī Kṛṣṇa d’un être ordinaire tient à ce qu’un être ordinaire ne peut se trouver qu’en un seul endroit à la fois, alors que Kṛṣṇa peut être partout dans l’univers au même moment, tout en vivant en même temps dans Sa propre demeure. La demeure de Kṛṣṇa dans le monde spirituel s’appelle Goloka Vṛndāvana. La ville de Vṛndāvana que l’on trouve en Inde est ce même lieu « descendu » ou manifesté sur terre. Lorsque Kṛṣṇa en Personne descend de Son royaume, de par Sa propre puissance interne, Son dhāma, ou Sa demeure, L’accompagne. En d’autres termes, quand Kṛṣṇa vient sur terre, c’est dans la ville de Vṛndāvana en Inde qu’Il Se manifeste ; mais Sa demeure Goloka Vṛndāvana reste éternellement présente dans la sphère transcendantale, dans le monde spirituel. Dans le verset que nous avons cité, Śrī Kṛṣṇa déclare que celui qui atteint Sa demeure dans le monde spirituel, n’aura plus jamais à renaître dans le monde matériel. On désigne une telle personne du nom de mahātmā, ou grande âme. Ce nom est généralement lié en Occident à la personne de Mahatma Gandhi, mais normalement le titre de mahātmā n’est pas décerné à un politicien. On l’attribue plutôt à un homme parvenu à un très haut niveau de conscience spirituelle, et qui peut retourner dans la demeure de Kṛṣṇa, Dieu la Personne Suprême. La perfection du mahātmā consiste à utiliser la forme humaine et les ressources de la nature pour s’extraire du cycle des morts et des renaissances.

One of the differences between Kṛṣṇa and an ordinary being is that an ordinary entity can be in only one place at a time, but Kṛṣṇa can be everywhere in the universe and yet also in His own abode, simultaneously. Kṛṣṇa’s abode in the transcendental kingdom is called Goloka Vṛndāvana. The Vṛndāvana in India is that same Vṛndāvana descended on this earth. When Kṛṣṇa descends Himself by His own internal potency, His dhāma, or abode, also descends. In other words, when Kṛṣṇa descends on this earth, He manifests Himself in that particular land. Despite this, Kṛṣṇa’s abode remains eternally in the transcendental sphere, in the Vaikuṇṭhas. In this verse Kṛṣṇa proclaims that one who comes to His abode in the Vaikuṇṭhas never has to take birth again in the material world. Such a person is called a mahātmā. The word mahātmā is generally heard in the West in connection with Mahatma Gandhi, but we should understand that mahātmā is not the title of a politician. Rather, mahātmā refers to the first-class Kṛṣṇa conscious man who is eligible to enter into the abode of Kṛṣṇa. The mahātmā’s perfection is this: to utilize the human form of life and the resources of nature to extricate himself from the cycle of birth and death.

Une personne intelligente sait qu’elle ne veut pas souffrir mais comprend que toutes sortes de souffrances l’accablent néanmoins, contre son gré. Comme nous l’avons vu précédemment, nous vivons constamment dans une condition pénible, due au mental ou au corps, à la nature ou aux autres êtres vivants. Ainsi sommes-nous sans fin accablés par divers maux. L’univers matériel est un lieu de souffrance, mais, si ce n’était à cause de la souffrance, comment viendrions-nous à la conscience de Kṛṣṇa ? Les maux de ce monde sont en vérité destinés à nous stimuler et nous aider à progresser vers un autre monde, le monde spirituel, jusqu’à la conscience de Kṛṣṇa. L’homme intelligent se demande pourquoi ces maux lui sont infligés de force. Malheureusement la civilisation moderne l’incite plutôt à dire : « Laissez-moi souffrir. Laissez-moi seulement noyer ma souffrance dans quelque enivrement. » Mais dès que l’ivresse a pris fin, voilà que les problèmes reviennent. Il n’est pas possible de trouver une solution aux maux de l’existence par des euphories artificielles. La conscience de Kṛṣṇa seule apporte la solution.

An intelligent person knows that he does not want miseries, but they are inflicted upon him by force. As stated before, we are always in a miserable condition due to this mind, body, natural disturbances, or other living entities. There is always some kind of misery inflicted upon us. This material world is meant for misery; unless the misery is there, we cannot come to Kṛṣṇa consciousness. Miseries are actually an impetus and help to elevate us to Kṛṣṇa consciousness. An intelligent man questions why these miseries are inflicted on him by force. However, modern civilization’s attitude is, “Let me suffer. Let me cover it by some intoxication, that’s all.” But as soon as the intoxication is over, the miseries return. It is not possible to make a solution to the miseries of life by artificial intoxication. The solution is made by Kṛṣṇa consciousness.

On pourrait faire remarquer que si les dévots de Kṛṣṇa s’efforcent d’accéder à la planète de Kṛṣṇa, nombreux sont ceux qui cherchent à se rendre sur la lune. N’est-ce pas là un objectif tout aussi parfait ? La tendance à voyager vers d’autres planètes existe toujours en l’être vivant, qui est d’ailleurs désigné par le mot sarva-gata, signifiant « celui qui veut aller partout ». Il est en effet de la nature de l’être vivant de voyager. Le désir d’aller sur la lune n’est pas chose nouvelle. Beaucoup de yogīs cherchent aussi à accéder aux planètes supérieures comme la lune. Mais dans la Bhagavad-gītā, Kṛṣṇa prévient que cela ne sera d’aucune utilité :

One may point out that although the devotees of Kṛṣṇa are trying to enter Kṛṣṇa’s planet, everyone else is interested in going to the moon. Isn’t going to the moon also perfection? The tendency to travel to other planets is always present in the living entity. One name for the living entity is sarva-gata, which means “one who wants to travel everywhere.” Travel is part of the nature of the living entity. The desire to go to the moon is not a new thing. The yogīs also are interested in entering the higher planets, but in the Bhagavad-gītā (8.16) Kṛṣṇa points out that this will not be of any help.

ābrahma-bhuvanāl lokāḥ
punar āvartino ’rjuna
mām upetya tu kaunteya
punar janma na vidyate
ābrahma-bhuvanāl lokāḥ
punar āvartino ’rjuna
mām upetya tu kaunteya
punar janma na vidyate

« Ô fils de Kuntī, toutes les planètes de l’univers, de la plus évoluée à la plus basse, sont des lieux de souffrance où se succèdent la naissance et la mort. Mais il n’est plus de renaissance pour l’âme qui atteint Mon royaume. » (Bhagavad-gītā, 8.16)

“From the highest planet in the material world down to the lowest, all are places of misery wherein repeated birth and death take place. But one who attains to My abode, O son of Kuntī, never takes birth again.”

L’univers se divise en systèmes planétaires supérieur, intermédiaire et inférieur. La terre fait partie du système planétaire intermédiaire. Or, Śrī Kṛṣṇa, Dieu la Personne Suprême, nous apprend que même si l’on atteint la plus haute planète entre toutes, appelée Brahmaloka, on y trouvera toujours la répétition de la naissance et de la mort. Des êtres vivants peuplent en grand nombre les autres planètes de l’univers. Ne croyons pas que nous sommes les seuls habitants de l’univers et que toutes les autres planètes sont inoccupées. Notre expérience nous permet de constater qu’aucun endroit sur terre n’est vide d’êtres vivants. Si nous creusons profondément dans la terre, nous trouvons des vers ; si nous nous enfonçons dans l’eau, nous y trouvons des animaux aquatiques, et si nous nous tournons vers le ciel, nous découvrons des oiseaux. Comment dès lors peut-on arriver à la conclusion que les autres planètes n’hébergent pas d’êtres vivants ? Mais Kṛṣṇa nous prévient que même si nous accédons à ces autres planètes où vivent de grands devas, nous serons toujours assujettis à la mort. Il précise par contre qu’en atteignant Sa planète, Kṛṣṇaloka, l’on n’a plus à renaître.

The universe is divided into higher, middle, and lower planetary systems. The earth is considered to be a member of the middle planetary system. Kṛṣṇa points out that even if one enters into the highest planet of all, called Brahmaloka, there is still repetition of birth and death. Other planets in the universe are full of living entities. We should not think that we are here and that all the other planets are vacant. From experience we can see that no place on earth is vacant of living entities. If we dig deep down into the earth, we find worms; if we go deep into the water, we find aquatics; if we go into the sky, we find so many birds. How is it possible to conclude that other planets have no living entities? But Kṛṣṇa points out that even if we enter into those planets where great demigods reside, we will still be subjected to death. Again, Kṛṣṇa repeats that upon reaching His planet, one need not take birth again.

Nous devons donc nous montrer très sérieux pour ce qui est de retrouver notre vie éternelle, toute de connaissance et de félicité. Nous avons oublié que là réside véritablement le but de notre existence, notre véritable intérêt. Pourquoi l’avons-nous oublié ? Nous avons simplement été piégés par le scintillement de la matière, par les gratte-ciel, les grandes usines et les jeux politiques, et ce, même si nous savons que quelle que soit la hauteur des gratte-ciel que nous construisons, jamais nous n’y pourrons vivre indéfiniment. Nous ne devons pas gâcher notre énergie à édifier de puissantes industries et de grandes villes, celles-ci n’ayant pour effet que de nous enchaîner davantage à la nature matérielle ; notre énergie doit plutôt nous servir à développer notre conscience de Kṛṣṇa, en vue d’acquérir un corps spirituel par lequel nous pourrons accéder à la planète de Kṛṣṇa. La conscience de Kṛṣṇa n’est pas une formule religieuse ou une simple récréation spirituelle ; elle représente ce qu’il y a de plus important dans l’être vivant.

We should be very serious about attaining our eternal life full of bliss and knowledge. We have forgotten that this is actually our aim of life, our real self-interest. Why have we forgotten? We have simply been entrapped by the material glitter, by skyscrapers, big factories, and political play, although we know that however big we build skyscrapers, we will not be able to live here indefinitely. We should not spoil our energy in building mighty industries and cities to further entrap ourselves in material nature; rather, our energy should be used to develop Kṛṣṇa consciousness, in order to attain a spiritual body whereby we may enter into Kṛṣṇa’s planet. Kṛṣṇa consciousness is not a religious formula or some spiritual recreation; it is the most important part of the living entity.