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CHAPTER 90

QUATRE-VINGT-DIXIÈME CHAPITRE

Summary Description of Lord Kṛṣṇa’s Pastimes

Description sommaire des Divertissements de Śrī Kṛṣṇa

After returning from the spiritual kingdom, which he was able to visit personally with Kṛṣṇa, Arjuna was very much astonished. He thought to himself that although he was only an ordinary living entity, by the grace of Kṛṣṇa it had been possible for him to see the spiritual world. Not only had he seen the spiritual world, but he had also personally seen the original Mahā-viṣṇu, the cause of the material creation. It is said that Kṛṣṇa never goes out of Vṛndāvana: vṛndāvanaṁ parityajya pādam ekaṁ na gacchati. Kṛṣṇa is supreme in Mathurā, He is more supreme in Dvārakā, and He is most supreme in Vṛndāvana. Kṛṣṇa’s pastimes in Dvārakā are displayed by His Vāsudeva portion, yet there is no difference between the Vāsudeva portion manifested in Mathurā and Dvārakā and the original manifestation of Kṛṣṇa in Vṛndāvana. In the beginning of this book we have discussed that when Kṛṣṇa appears, all His incarnations, plenary portions and portions of the plenary portions come with Him. Thus some of His different pastimes are manifested not by the original Kṛṣṇa Himself but by His expansions.

De retour à Dvārakā, Arjuna se montra fort étonné de son périple dans le monde spirituel en compagnie de Kṛṣṇa. Seule la grâce de Kṛṣṇa, pensait-il, lui avait permis de s’y rendre personnellement. Car, somme toute, il n’était qu’un être ordinaire. Et non seulement avait-il vu le monde spirituel ; mais également, et de ses propres yeux, le Mahā-Viṣṇu originel, la Cause de la création matérielle. Il est dit que Kṛṣṇa ne quitte jamais Vṛndāvana : vṛndāvanaṁ parityajya na pādam ekaṁ na gacchati. Kṛṣṇa est suprême à Mathurā ; Il l’est davantage à Dvārakā, mais c’est à Vṛndāvana qu’Il l’est le plus. Les Divertissements de Kṛṣṇa à Dvārakā sont le fait de Son émanation Vāsudeva, et pourtant rien ne distingue l’émanation Vāsudeva, manifestée à Mathurā et à Dvārakā, de la manifestation originelle de Kṛṣṇa à Vṛndāvana. Nous avons vu au début de ce livre que lorsque Kṛṣṇa apparaît dans ce monde, toutes Ses manifestations – émanations plénières et émanations des émanations plénières – viennent avec Lui. Ainsi, certains de Ses Divertissements ne sont pas révélés par Kṛṣṇa Lui-même, le Kṛṣṇa originel, mais par Ses diverses émanations et par les émanations de Ses émanations plénières.

Why Arjuna was puzzled by Kṛṣṇa’s going to see Kāraṇārṇava-śāyī Viṣṇu in the spiritual world is fully discussed in the commentaries of Śrīla Viśvanātha Cakravartī Ṭhākura, as follows. It is understood from the speech of Mahā-viṣṇu that He was very eager to see Kṛṣṇa. It may be said, however, that since Mahā-viṣṇu took away the brāhmaṇa’s sons, He must certainly have gone to Dvārakā to do so. Therefore, why did He not see Kṛṣṇa there? A possible answer is that unless Kṛṣṇa gives His permission, He cannot be seen even by Mahā-viṣṇu lying in the Causal Ocean of the spiritual world. Thus Mahā-viṣṇu took away the brāhmaṇa’s sons one after another just after their births so that Kṛṣṇa would come personally to the Causal Ocean to retrieve them, and then Mahā-viṣṇu would be able to see Him there. If that is so, the next question is this: Why would Mahā-viṣṇu come to Dvārakā personally if He were not able to see Kṛṣṇa? Why did He not send some of His associates to take away the sons of the brāhmaṇa? A possible answer is that it is very difficult to put any of the citizens of Dvārakā into trouble in the presence of Kṛṣṇa. Therefore, because it was not possible for any of Mahā-viṣṇu’s associates to take away the brāhmaṇa’s sons, He personally came to take them.

Voilà pourquoi le fait que Kṛṣṇa soit allé voir Kāraṇārṇavaśāyī Viṣṇu dans le monde spirituel rendait Arjuna fort perplexe. Or, cette question se trouve fort bien éclaircie dans le commentaire de Śrīla Viśvanātha Cakravartī Ṭhākura.

Aux dires de Mahā-Viṣṇu, il découle à l’évidence que Celui-ci avait un désir intense de voir Kṛṣṇa. Certains objecteront toutefois que pour ravir les fils du brāhmaṇa, Mahā-Viṣṇu avait certainement dû Se rendre à Dvārakā. N’y avait-Il pas vu Kṛṣṇa ? À cela nous répondons que même Viṣṇu, qui repose sur l’Océan Causal du monde spirituel n’aurait pu voir Kṛṣṇa, à moins que Celui-ci ne le Lui permette. Aussi, Mahā-Viṣṇu avait-Il enlevé les fils du brāhmaṇa l’un après l’autre dès leur naissance, de sorte que Kṛṣṇa vienne Lui-même les chercher, ce qui Lui permettrait de pouvoir enfin Le contempler. Mais une autre objection surgit à l’esprit : pourquoi Mahā-Viṣṇu serait-Il Lui-même venu à Dvārakā s’Il n’était pas en mesure de voir Kṛṣṇa ? Pourquoi n’a-t-Il pas envoyé certains de Ses compagnons enlever les fils du brāhmaṇa ? C’est qu’en présence de Kṛṣṇa, il s’avère très difficile de mettre ne serait-ce qu’un seul des citoyens de Dvārakā en difficulté. Voilà pourquoi aucun des compagnons de Mahā-Viṣṇu n’aurait pu enlever les fils du brāhmaṇa ; aussi dut-Il S’en charger Lui-même.

Another question may also be raised: The Lord is known as brahmaṇya-deva, the worshipable Deity of the brāhmaṇas, so why was He inclined to put a brāhmaṇa into such a terrible condition of lamentation over one son after another until the tenth son was taken away? The answer is that Lord Mahā-viṣṇu was so eager to see Kṛṣṇa that He did not hesitate even to give trouble to a brāhmaṇa. Although giving trouble to a brāhmaṇa is a forbidden act, Lord Viṣṇu was prepared to do anything in order to see Kṛṣṇa – He was so eager to see Him. After losing each of his sons, the brāhmaṇa would come to the gate of the palace and accuse the king of not being able to give the brāhmaṇas protection and of thus being unfit to sit on the royal throne. It was Mahā-viṣṇu’s plan that the brāhmaṇa would accuse the kṣatriyas and Kṛṣṇa, and Kṛṣṇa would be obliged to come see Him to take back the brāhmaṇa’s sons.

Mais alors, puisque Dieu, la Personne Suprême, est qualifié de brahmaṇya-deva, le Seigneur et Maître des brāhmaṇas, pourquoi plonger un brāhmaṇa dans la désolation en enlevant ses fils, l’un après l’autre, jusqu’au neuvième ? Comprenons que Viṣṇu avait un tel désir de contempler Kṛṣṇa qu’Il n’hésita pas à tourmenter même un brāhmaṇa pour parvenir à Ses fins. Bien qu’il soit interdit de faire du tort à un brāhmaṇa, Viṣṇu était prêt à faire n’importe quoi pour voir Kṛṣṇa. Telle était l’ardeur de Son désir. Mahā-Viṣṇu savait qu’à chaque fois qu’un de ses fils mourrait, le brāhmaṇa se présenterait à la porte du palais pour accuser le roi de n’être pas capable d’assurer la protection des brāhmaṇas, ce qui enlève toute qualité pour siéger sur le trône royal. Mahā-Viṣṇu avait également prévu que le brāhmaṇa accuserait les kṣatriyas, dont Kṛṣṇa qui serait ainsi obligé de venir à Lui pour reprendre les fils du brāhmaṇa.

Still another question may be raised: If Mahā-viṣṇu cannot see Kṛṣṇa, then how was Kṛṣṇa obliged to come before Him after all to take back the sons of the brāhmaṇa? The answer is that Lord Kṛṣṇa went to see Lord Mahā-viṣṇu not exactly to take back the sons of the brāhmaṇa but only for Arjuna’s sake. His friendship with Arjuna was so intimate that when Arjuna prepared himself to die by entering a fire, Kṛṣṇa wanted to give him complete protection. Arjuna, however, would not desist from entering the fire unless the sons of the brāhmaṇa were brought back. Therefore Kṛṣṇa promised him, “I shall bring back the brāhmaṇa’s sons. Do not try to commit suicide.”

Néanmoins, une autre question peut encore être soulevée : si Mahā-Viṣṇu ne peut voir Kṛṣṇa à moins que Celui-ci ne le consente, pourquoi Kṛṣṇa Se vit-Il obligé d’aller voir Mahā-Viṣṇu pour retrouver les fils du brāhmaṇa ? Sachons que si Kṛṣṇa Se rendit auprès de Mahā-Viṣṇu, ce n’était pas exactement afin de ramener les fils du brāhmaṇa, mais bien uniquement par amitié pour Arjuna. Il lui était si intimement lié que lorsque Arjuna résolut de mettre fin à ses jours en se jetant dans les flammes, Kṛṣṇa voulut lui accorder Sa protection. Arjuna, toutefois, ne renoncerait à sa décision à moins que ne soient ramenés les fils du brāhmaṇa ; aussi Kṛṣṇa lui promit-Il : « J’irai chercher les fils du brāhmaṇa. Ne t’enlève point la vie. »

If Lord Kṛṣṇa were going to see Lord Viṣṇu only to reclaim the sons of the brāhmaṇa, then He would not have waited until the tenth son was taken. But when the tenth son was taken away by Lord Mahā-viṣṇu, and when Arjuna was therefore ready to enter the fire because his promise was going to prove false, that serious situation made Lord Kṛṣṇa decide to go with Arjuna to see Mahā-viṣṇu. It is said that Arjuna is an empowered incarnation of Nara-Nārāyaṇa. He is even sometimes called Nara-Nārāyaṇa. The Nara-Nārāyaṇa incarnation is one of Lord Viṣṇu’s plenary expansions. Therefore, when Kṛṣṇa and Arjuna went to see Lord Viṣṇu, it is to be understood that Arjuna visited in his Nara-Nārāyaṇa capacity, just as Kṛṣṇa, when He displayed His pastimes in Dvārakā, acted in His Vāsudeva capacity.

Si Kṛṣṇa n’avait dû Se rendre auprès de Viṣṇu qu’à seule fin de récupérer les fils du brāhmaṇa, Il n’aurait certes pas attendu jusqu’au neuvième enlèvement. Mais lorsque Mahā-Viṣṇu eut emporté le neuvième fils, Arjuna voulut se jeter dans les flammes pour avoir manqué à sa promesse ; et c’est la gravité de cette situation qui amena Śrī Kṛṣṇa à décider d’aller voir Mahā-Viṣṇu avec Arjuna. Il est dit qu’Arjuna est doté de la puissance divine de Nara-Nārāyaṇa et lui-même parfois se voit attribué le Nom de Nara-Nārāyaṇa. Or, cette manifestation Nara-Nārāyaṇa est également l’une des émanations plénières de Śrī Viṣṇu. Ainsi lorsque Kṛṣṇa et Arjuna allèrent voir Śrī Viṣṇu, comprenons qu’Arjuna manifesta sa qualité de Nara-Nārāyaṇa, tout comme lorsque Kṛṣṇa manifeste Ses Divertissements à Dvārakā, Il agit en Sa qualité de Vāsudeva.

After visiting the spiritual world, Arjuna concluded that whatever opulence anyone can show within the material or spiritual worlds is all a gift of Lord Kṛṣṇa. Lord Kṛṣṇa is manifested in various forms, as viṣṇu-tattva and jīva-tattva, or, in other words, as svāṁśa and vibhinnāṁśa. Viṣṇu-tattva is known as svāṁśa, and jīva-tattva is known as vibhinnāṁśa. He can, therefore, display Himself by His different transcendental pastimes, in the portion of either svāṁśa or vibhinnāṁśa, as He likes, but still He remains the original Supreme Personality of Godhead.

Après avoir visité le monde spirituel, Arjuna réalisa qu’un atout de valeur quel qu’il soit, dans le monde matériel ou spirituel, ne représente jamais qu’un don de Śrī Kṛṣṇa. Kṛṣṇa Se manifeste en diverses formes en tant que Viṣṇu-tattva – ou svāṁśa – et jīva-tattva – ou vibhinnāṁśa. Il peut donc Se manifester à Sa guise à travers Ses multiples Divertissements absolus dans l’une ou l’autre de Ses émanations svāṁśa ou vibhinnāṁśa, mais n’en demeure pas moins Dieu, la Personne Suprême et Originelle.

The concluding portion of Kṛṣṇa’s pastimes is found in the ninetieth chapter of the Tenth Canto of Śrīmad-Bhāgavatam, and in this chapter Śukadeva Gosvāmī wanted to explain how Kṛṣṇa lived happily at Dvārakā with all opulences. Kṛṣṇa’s opulence of strength has already been displayed in His different pastimes, and now it will be shown how His residence at Dvārakā displayed His opulences of wealth and beauty. In this material world the opulences of wealth and beauty are considered the highest of all opulences, yet they are only a perverted reflection of these opulences in the spiritual world. Therefore, while Kṛṣṇa stayed on this planet as the Supreme Personality of Godhead, His opulences of wealth and beauty had no comparison within the three worlds. Kṛṣṇa enjoyed sixteen thousand beautiful wives, and it is most significant that He lived at Dvārakā as the only husband of these thousands of beautiful women. This is specifically stated – that He was the only husband of sixteen thousand wives. It is of course not unheard of in the history of the world that a powerful king would keep many hundreds of queens, but although such a king might be the only husband of so many wives, he could not enjoy all of them at one time. Lord Kṛṣṇa, however, enjoyed all of His sixteen thousand wives simultaneously.

Le quatre-vingt-dixième chapitre du dixième Chant du Śrīmad Bhagavatam conclut le récit des Divertissements de Kṛṣṇa et Śukadeva Gosvāmī voulut y expliquer comment Kṛṣṇa vécut dans le bonheur à Dvārakā en y manifestant toutes Ses excellences. Ses Divertissements variés ont déjà révélé l’excellence de Sa puissance et il sera maintenant montré comment Son séjour à Dvārakā manifesta l’excellence de Sa richesse et de Sa beauté. Dans l’Univers matériel, reflet dénaturé du monde spirituel, la richesse et la beauté passent pour les atouts suprêmes. C’est pourquoi lorsque Kṛṣṇa, la Personne Suprême, demeura sur la Terre, l’excellence de Sa richesse et de Sa beauté ne souffrait aucune comparaison dans les trois mondes. Kṛṣṇa vivait en compagnie de 16 000 épouses, toutes très belles, et le fait qu’Il fut à Dvārakā l’unique époux de ces milliers de femmes au charme fin revêt un sens profond. Certes, il n’est pas exceptionnel dans l’histoire du monde qu’un roi puissant ait eu plusieurs centaines de reines, mais bien qu’un roi ait pu épouser tant de femmes, il ne pouvait cependant goûter leur compagnie simultanément. Mais Kṛṣṇa jouissait simultanément de la compagnie de chacune de Ses 16 000 épouses.

Although it may be said that yogīs also can expand their bodies into many forms, the yogī’s expansion and Lord Kṛṣṇa’s expansion are not the same. Kṛṣṇa is therefore sometimes called Yogeśvara, the master of all yogīs. In the Vedic literature we find that the yogī Saubhari Muni expanded himself into eight. But that expansion was like a television expansion. The television image is manifested in millions of expansions, but those expansions cannot act differently; they are simply reflections of the original and can only act exactly as the original does. Kṛṣṇa’s expansion is not material, like the expansion of the television or the yogī. When Nārada visited the different palaces of Kṛṣṇa, he saw that Kṛṣṇa, in His different expansions, was variously engaged in each and every palace of the queens.

On pourra certes faire valoir que les yogīs possèdent également le pouvoir de se multiplier en de nombreuses formes, mais la puissance des yogīs et celle de Śrī Kṛṣṇa n’ont rien de comparable. Kṛṣṇa est parfois appelé Yogeśvara, le Maître de tous les yogīs. On peut lire dans les Écrit védiques que Saubhari Muni, un yogī, se multiplia en huit formes distinctes. Mais cette multiplication s’apparentait à celle d’une image reproduite par la télévision et pouvant ainsi paraître sur des millions d’écrans. Toutes ces formes ne peuvent agir différemment les unes des autres car elles ne sont qu’un simple reflet de l’original dont elles ne peuvent que reproduire exactement les mouvements. La multiplication de Kṛṣṇa en de nombreuses formes n’a rien de matériel comme celle de l’image télévisée ou du yogī. Lorsque Narada visita les divers palais des reines de Kṛṣṇa, il vit qu’en chacun d’eux, Kṛṣṇa Se livrait à des activités variées par diverses émanations de Lui-même.

It is also said that Kṛṣṇa lived in Dvārakā as the husband of the goddess of fortune. Queen Rukmiṇī is the goddess of fortune, and all the other queens are her expansions. So Kṛṣṇa, the chief of the Vṛṣṇi dynasty, enjoyed with the goddess of fortune in full opulence. The queens of Kṛṣṇa are described as permanently youthful and beautiful. Although Kṛṣṇa had grandchildren and great-grandchildren, neither Kṛṣṇa nor His queens looked older than sixteen or twenty years of age. The young queens were so beautiful that when they moved they appeared like lightning moving in the sky. They were always dressed with excellent ornaments and garments and were always engaged in sportive activities like dancing, singing or playing ball on the roofs of the palaces. The dancing and tennis playing of girls in the material world are perverted reflections of the original pastimes of the original Personality of Godhead, Kṛṣṇa, and His wives.

On apprend également que Kṛṣṇa vivait à Dvārakā en tant que l’Époux de la déesse de la fortune, que personnifie la reine Rukmiṇī, elle-même à l’origine de toutes les épouses de Kṛṣṇa. Celles-ci sont donc des émanations de Rukmiṇī. Ainsi, Kṛṣṇa, le chef de la dynastie Vṛṣṇi, vécut des jours heureux, dans la plus complète opulence, en compagnie de la déesse de la fortune. Les reines de Kṛṣṇa jouissaient d’une jeunesse et d’une beauté éternelles. Bien que Kṛṣṇa ait eu des petits-enfants et des arrière-petits-enfants, ni Lui ni Ses reines ne paraissaient plus de seize ou vingt ans. Les jeunes reines étaient si belles que lorsqu’elles se déplaçaient on aurait dit des éclairs sillonnant le ciel. Toujours richement vêtues et ornées de fines parures, elles se livraient continuellement à des divertissements variés comme la danse, le chant, ou les jeux de ballon sur les toits des palais. Les parties de danse et de tennis auxquelles se livrent les jeunes filles dans le monde matériel, se révèlent donc être des reflets dénaturés des Divertissements initiaux de Kṛṣṇa, Personne Suprême et Originelle, et de Ses épouses.

The roads and streets of the city of Dvārakā were always crowded with elephants, horses, chariots and infantry soldiers. When elephants are engaged in service, they are given liquor to drink, and it is said that the elephants in Dvārakā were given so much liquor that they would sprinkle a great quantity of it on the road and walk on the streets intoxicated. The infantry soldiers passing on the streets were profusely decorated with golden ornaments, and horses and golden chariots plied along the streets. In all directions of Dvārakā City, wherever one would turn his eyes he would find green parks and gardens, each of them filled with trees and plants laden with fruits and flowers. Because there were so many nice trees of fruits and flowers, all the sweetly chirping birds and buzzing bumblebees joined together to make sweet vibrations. The city of Dvārakā thus fully displayed all opulences. The heroes in the dynasty of Yadu used to think themselves the most fortunate residents of the city, and actually they enjoyed all transcendental facilities.

Les rues et les avenues de Dvārakā étaient toujours pleines de chars, d’éléphants, de chevaux, et de soldats. Pour faire travailler les éléphants, on leur donne un breuvage enivrant, et il est dit que les éléphants de Dvārakā en absorbaient une telle quantité qu’ils en aspergeaient abondamment la chaussée et ne s’en montraient pas moins ivres alors qu’ils déambulaient dans les rues. On y voyait également défiler des fantassins, richement parés d’or, et des chevaux attelés à des chars dorés circulaient à travers la ville. À Dvārakā, où que se porte le regard, on découvre parcs et jardins verdoyants, chacun abondamment planté d’arbres et d’arbustes chargés de fruits et de fleurs. Attirés par ce foisonnement d’arbres fruitiers et de fleurs splendides, les oiseaux joignent leurs doux ramages au vrombissement des bourdons pour produire, ensemble, de ravissants concerts. Ainsi, la ville de Dvārakā déployait-elle une opulence infinie à tout égard. Et de tous les habitants, les héros de la dynastie Yadu se considéraient volontiers les plus favorisés ; de fait, ils bénéficiaient de tous les atouts spirituels et absolus.

All the sixteen thousand palaces of Kṛṣṇa’s queens were situated in this beautiful city of Dvārakā, and Lord Kṛṣṇa, the supreme eternal enjoyer of all these facilities, expanded Himself into sixteen thousand forms and simultaneously engaged in different family affairs in those sixteen thousand palaces. In each and every one of the palaces there were nicely decorated gardens and lakes. The crystal-clear water of the lakes contained many blooming lotus flowers of different colors, like blue, yellow, white and red, and the saffron powder from the lotus flowers was blown all around by the breeze. All the lakes were full of beautiful swans, ducks and cranes, crying occasionally with melodious sounds. Lord Śrī Kṛṣṇa sometimes entered those lakes or the rivers with His wives and enjoyed swimming pastimes with them in full jubilation. Sometimes the wives of Lord Kṛṣṇa, who were all goddesses of fortune, would embrace the Lord in the midst of the water while swimming or taking a bath, and the red vermilion of kuṅkuma decorating their beautiful breasts would adorn the chest of the Lord with a reddish color.

La magnifique ville de Dvārakā abritait également dans ses murs les 16 000 palais des reines de Kṛṣṇa. Śrī Kṛṣṇa, Bénéficiaire suprême et éternel de toutes ces merveilles, Se multipliait en 16 000 Formes pour Se livrer simultanément à diverses occupations domestiques dans chacun des 16 000 palais. Tous s’agrémentaient par ailleurs de lacs et d’admirables jardins. L’eau des bassins, limpide comme le cristal, s’ornait de lotus épanouis aux couleurs variées ; certains bleus, d’autre jaunes, blancs, ou rouges, et la brise emportait avec elle la fine poudre jaune safran de leurs étamines pour la disséminer à la ronde. Ces lacs foisonnaient de cygnes, de canards et de grues d’une beauté superbe, qui émettaient de temps à autre des sons mélodieux. Occasionnellement, Kṛṣṇa, en compagnie de Ses épouses, Se baignait dans ces lacs et d’autres fois encore dans les rivières où ils folâtraient dans l’allégresse la plus complète. Parfois, au cours de leur baignade, les épouses du Seigneur, toutes déesses de la fortune, L’étreignaient dans l’eau, et le rouge vermillon du kuṅkuma, qui rehaussait la beauté de leurs seins, venait embellir la poitrine du Seigneur de teintes rougeâtres.

The impersonalists would not dare believe that in the spiritual world there are such varieties of enjoyment, but in order to demonstrate the factual, ever-blissful enjoyment in the spiritual world, Lord Kṛṣṇa descended to this planet and showed that the spiritual world is not devoid of such pleasurable facilities of life. The only difference is that in the spiritual world such facilities are eternal, never-ending occurrences, whereas in the material world they are simply impermanent perverted reflections. When Lord Kṛṣṇa was engaged in such enjoyment, the Gandharvas and professional musicians would glorify Him with melodious musical concerts, accompanied by kettledrums, mṛdaṅgas and other drums, along with stringed instruments and brass bugles, and the whole atmosphere would change into a greatly festive celebration. In a festive mood, the wives of the Lord would sometimes sprinkle water on His body with a syringelike instrument, and the Lord would similarly wet the bodies of the queens. When Kṛṣṇa and the queens engaged themselves in these pastimes, it seemed as if the heavenly king Yakṣarāja were engaged in pastimes with his many wives. (Yakṣarāja is also known as Kuvera and is considered the treasurer of the heavenly kingdom.) When the wives of Lord Kṛṣṇa thus became wet, their breasts and thighs would increase in beauty a thousand times, and their long hair would fall down to decorate those parts of their bodies. The beautiful flowers placed in their hair would fall, and the queens, seemingly harassed by the Lord’s throwing water at them, would approach Him on the plea of snatching the syringelike instrument. This attempt would create a situation wherein the Lord could embrace them as they willingly approached Him. Upon being embraced, the wives of the Lord would feel on their mouths a clear indication of conjugal love, and this would create an atmosphere of spiritual bliss. When the garland on the neck of the Lord then touched the breasts of the queens, their whole bodies became covered with saffron yellow. Being engaged in their celestial pastimes, the queens forgot themselves, and their loosened hair appeared like beautiful waves of a river. When the queens sprinkled water on the body of Kṛṣṇa or He sprinkled water on the bodies of the queens, the whole situation appeared just like that of an elephant enjoying in a lake with many she-elephants.

Les impersonnalistes n’oseraient croire que le monde spirituel offre une telle variété de plaisirs, mais afin de prouver la réalité des plaisirs éternels du royaume spirituel, Śrī Kṛṣṇa apparut sur la Terre et démontra que l’existence dans le monde spirituel n’est pas dénuée d’agréments. La seule différence, c’est que dans le monde spirituel, ces plaisirs sont éternels, ils ne connaissent pas de fin, tandis que l’univers matériel n’en offre, lui, que des reflets dénaturés et temporaires. Lorsque Śrī Kṛṣṇa Se livrait à ces joyeux Divertissements, les Gandharvas ainsi que des musiciens professionnels Le louaient par de fins concerts où s’unissait le son des mṛdaṅgas, celui des tambours, des timbales, des cordes et des cuivres, et l’atmosphère tout entière prenait alors un air de fête. Parfois, prises par le jeu, les reines aspergeaient d’eau le Corps du Seigneur à l’aide d’instruments ressemblant à de longues seringues, et le Seigneur leur rendait la pareille. Lorsque Kṛṣṇa et Ses épouses se livraient à ces Divertissements, on aurait dit Yakṣarāja, le monarque des cieux, qui s’égayait en compagnie de ses nombreuses épouses. (Yakṣarāja, qui porte également le nom de Kuvera, agit tel le trésorier du royaume édénique). Lorsque les épouses de Śrī Kṛṣṇa étaient toutes mouillées, la grâce de leur poitrine et de leurs cuisses qu’ornaient leurs longues chevelures défaites, s’en trouvait accrue des milliers de fois. Les reines perdaient alors les fleurs ravissantes qu’elles portaient aux cheveux et, apparemment harassées par le jeu du Seigneur, elles s’approchaient de Lui sous prétexte de Lui enlever la longue seringue dont Il Se servait pour les asperger. Cette manœuvre donnait ainsi l’occasion au Seigneur de les étreindre comme elles s’approchaient intentionnellement de Lui. Au cours de ces étreintes, les épouses du Seigneur recevaient sur la bouche un signe manifeste de Son amour, ce qui créait une atmosphère de félicité spirituelle. Lorsque la guirlande de fleurs qui pendait au cou du Seigneur touchait la poitrine des reines, leur corps tout entier se couvrait de jaune safran. Absorbées dans leurs Divertissements célestes, les reines perdaient notion d’elles-mêmes, et leurs chevelures défaites ressemblaient aux ondulantes vagues d’une rivière. Lorsque Kṛṣṇa et Ses reines s’aspergeaient mutuellement, la scène rappelait les jeux aquatiques d’un éléphant et de ses nombreuses compagnes.

After enjoying fully amongst themselves, the queens and Lord Kṛṣṇa would come out of the water, and they would give up their wet garments, which were very valuable, to be taken away by the professional singers and dancers. These singers and dancers had no means of subsistence other than the rewards of valuable garments and ornaments left by the queens and kings on such occasions. The whole system of society was so well planned that all the members of society in their different positions as brāhmaṇas, kṣatriyas, vaiśyas and śūdras had no difficulty in earning their livelihood. There was no competition among the divisions of society. The original conception of the caste system was so planned that a group of men engaged in a particular type of occupation would not compete with another group of men engaged in a different occupation.

Comblés par ces plaisirs, les reines et Śrī Kṛṣṇa sortaient de l’eau et abandonnaient leurs vêtements mouillés – tous de grande valeur – aux chanteurs et danseurs professionnels. Ceux-ci, en effet, n’avaient d’autres salaires que les parures et riches vêtements laissés en de telles occasions par les rois et les reines, en guise de récompense. L’organisation de la société était si bien conçue que chacun dans sa position respective, fût-il brāhmaṇa, kṣatriya, vaiśya ou śūdra, n’avait aucun mal à gagner sa vie ; aucune compétition n’opposait les classes sociales. Le système des castes originel était ainsi conçu qu’une classe d’hommes se livrant à une occupation spécifique ne rivalisait pas avec une autre d’occupation différente.

In this way, Lord Kṛṣṇa used to enjoy the company of His sixteen thousand wives. Some devotees of the Lord who want to love the Supreme Personality of Godhead in the mellow of conjugal love are elevated to the position of becoming wives of Kṛṣṇa, and Kṛṣṇa keeps them always attached to Him by His kind behavior. Kṛṣṇa’s behavior with His wives – His movements, His talking with them, His smiling, His embracing and similar other activities, which are just like those of a loving husband – kept them always very much attached to Him. That is the highest perfection of life. If someone remains always attached to Kṛṣṇa, it is to be understood that he is liberated, and his life is successful. With any devotee who loves Kṛṣṇa with his heart and soul, Kṛṣṇa reciprocates in such a way that the devotee cannot but remain attached to Him. The reciprocal dealings of Kṛṣṇa and His devotees are so attractive that a devotee cannot think of any subject matter other than Kṛṣṇa.

C’est ainsi que Śrī Kṛṣṇa aimait à jouir de la compagnie de Ses 16 000 épouses. Les dévots du Seigneur qui désirent exprimer leur amour à Dieu, la Personne Suprême, à travers le doux sentiment amoureux sont élevés à la condition d’épouses de Kṛṣṇa, et Kṛṣṇa, Lui, les garde toujours attachés à Sa Personne par Son aménité. Le comportement de Kṛṣṇa avec Ses épouses, Ses gestes, Ses paroles, Son sourire, Son étreinte et Ses autres agissements qui Le rendaient semblable à un époux plein d’affection, les attachaient toujours davantage à Sa Personne ; et telle est la plus haute perfection de l’existence. Si quelqu’un demeure sans cesse attaché à Kṛṣṇa, c’est qu’il a atteint la libération et la perfection de l’existence. Qu’un bhakta aime Kṛṣṇa de tout son cœur et de toute son âme, et Celui-ci répond à son amour en sorte qu’il lui sera impossible de ne pas demeurer attaché à Kṛṣṇa. Les échanges qui ont lieu entre Kṛṣṇa et Ses dévots exercent une telle fascination qu’un bhakta n’aura d’autres pensées que Kṛṣṇa.

For all the queens, Kṛṣṇa was their only worshipable object. They were always absorbed in thought of Kṛṣṇa, the lotus-eyed and beautifully blackish Personality of Godhead. Sometimes, in thought of Kṛṣṇa, they remained silent, and in great ecstasy of bhāva and anubhāva they sometimes spoke as if in delirium. Sometimes, even in the presence of Lord Kṛṣṇa, they vividly described the pastimes they had enjoyed in the lake or river with Him. Some of such talk is described here.

Pour chacune des reines, Kṛṣṇa était le seul Objet d’adoration. Constamment, elles demeuraient absorbées en la pensée de Kṛṣṇa, Personne Suprême aux yeux pareils-au-lotus et au Corps couleur d’orage. Perdues dans la pensée de Kṛṣṇa, elles restaient parfois silencieuses, puis, sous l’effet de l’extase sublime du bhāva et de l’anubhāva, elles se mettaient à parler comme prises de délire. D’autres fois, même en présence de Śrī Kṛṣṇa, elles décrivaient avec force détails les Divertissements auxquels elles avaient eu la joie de se livrer avec Lui dans le lac ou dans la rivière. Voici donc certains de ces propos.

The queens said, “Dear kurarī bird, now it is very late at night. Everyone is sleeping. The whole world is now calm and peaceful. At this time, the Supreme Personality of Godhead is sleeping, although His knowledge is undisturbed by any circumstance. Then why are you not sleeping? Why are you lamenting like this throughout the whole night? Dear friend, is it that you are also attracted by the lotus eyes of the Supreme Personality of Godhead and by His sweet smiling and attractive words, exactly as we are? Do those dealings of the Supreme Personality of Godhead pinch your heart as they do ours?

L’une des reines parla ainsi à l’oiseau kurarī : « Mon cher kurarī, la nuit est maintenant très avancée et tous se sont endormis. Le monde entier repose, tranquille et paisible. À cette heure nocturne, le Seigneur Suprême dort, Lui aussi, bien qu’en aucune circonstance Son savoir ne saurait être voilé. Sachant cela, pourquoi ne dors-tu pas ? Pourquoi te plaindre ainsi toute la nuit ? Cher ami, serait-ce que, comme moi, tu subis l’attrait qu’exercent les yeux pareils-au-lotus, le doux sourire et les propos séduisants de la Personne Suprême. Ces traits du Seigneur Souverain troublent-ils ton cœur comme ils troublent le mien ?

“Hello, cakravākī. Why have you closed your eyes? Are you searching after your husband, who may have gone to foreign countries? Why are you lamenting so pitiably? Alas, it appears that you are very much aggrieved. Or is it a fact that you also are willing to become an eternal servitor of the Supreme Personality of Godhead? We think that you are anxious to put a garland on the lotus feet of the Lord and then place it on your hair.

« Oh ! cakravākī, pourquoi fermes-tu les yeux ? Es-tu à la recherche de ton époux, qui serait parti en des contrées lointaines ? Pourquoi te plains-tu, et de façon si misérable ? Hélas, une peine immense semble te consumer. Ou serait-ce vrai que tu veuilles toi aussi devenir un serviteur éternel de Dieu, la Personne Suprême ? Je crois que tu es obsédé par l’idée de placer une guirlande sur les pieds pareils-au-lotus du Seigneur et de la porter ensuite sur ta tête.

“O dear ocean, why are you roaring all day and night? Don’t you like to sleep? We think you have been attacked by insomnia, or, if we are not wrong, our dear Śyāmasundara has tactfully taken away your gravity and power of forbearance, which are your natural qualifications. Is it a fact that for this reason you are suffering from insomnia like us? Yes, we admit that there is no remedy for this disease.

« Oh mon cher océan, pourquoi mugis-tu ainsi jour et nuit ? N’aimes-tu pas dormir ? Tu dois bien souffrir d’insomnie, ou si je ne me trompe, c’est mon bien-aimé Śyāmasundara qui t’a délicatement fait perdre gravité et patience, tes attributs naturels. Est-ce pour cela que tu souffres comme moi d’insomnie ? Oui, je crois bien qu’il n’y a pas de remède à cette maladie.

“Dear moon god, we think you have been attacked by a severe type of tuberculosis. For this reason, you are becoming thinner and thinner day by day. O lord, you are now so weak that your thin rays cannot dissipate the darkness of night. Or is it a fact that, just like us, you have been stunned by the mysteriously sweet words of our Lord Śyāmasundara? Is it a fact that it is because of this severe anxiety that you are so grave?

« Cher deva de la lune, je pense que tu es ravagé par la tuberculose, car je te vois t’amincir de jour en jour. Ô seigneur, tu es maintenant si faible que tes pâles rayons sont incapables de dissiper les ténèbres de la nuit. Ou alors, est-il vrai que, tout comme moi, les propos mystérieusement suaves de Śyāmasundara, mon Seigneur et Maître, t’ont frappé de stupeur ? Est-ce vraiment cette angoisse profonde qui te rend si grave ?

“O breeze from the Himalayas, what have we done to you that you are so intent on teasing us by awakening our lust to meet Kṛṣṇa? Do you not know that we have already been injured by the crooked policy of the Personality of Godhead? Dear Himalayan breeze, please know that we have already been stricken. There is no need to injure us more and more.

« Ô vent de l’Himalaya, que t’ai-je donc fait pour que tu sois si résolu à m’importuner en éveillant en moi le désir concupiscent de retrouver Kṛṣṇa ? Ne sais-tu pas que j’ai déjà été victime des manœuvres sournoises du Seigneur Suprême ? Ô vent de l’Himalaya, sache, je te prie, qu’on m’a déjà frappée ; à quoi bon me faire souffrir davantage.

“Dear beautiful cloud, the color of your beautiful body exactly resembles the bodily hue of our dearmost Śyāmasundara. We think, therefore, that you are very dear to our Lord, the chief of the dynasty of the Yadus, and because you are so dear to Him, you are absorbed in meditation, exactly as we are. We can appreciate that your heart is full of anxiety for Śyāmasundara. You appear excessively eager to see Him, and we see that for this reason only, drops of tears are gliding down from your eyes, just as they are from ours. Dear black cloud, we must admit frankly that to establish an intimate relationship with Śyāmasundara means to purchase unnecessary anxieties while we are otherwise comfortable at home.”

« Cher nuage, la teinte de ton corps superbe est en tout point semblable à celle de mon bien-aimé Śyāmasundara. J’en conclus donc que tu es très cher à mon Seigneur, le Chef de la dynastie Yadu, et que de ce fait, tu demeures absorbé en méditation, comme je le suis. Je vois bien que ton cœur se consume de passion pour Śyāmasundara. Tu brûles d’impatience de Le voir et c’est pour moi la seule explication au fait que des larmes coulent de tes yeux aussi abondantes que les miennes. Admettons-le en toute franchise, cher nuage noir, établir une relation intime avec Śyāmasundara c’est acquérir par là même de vaines angoisses qu’on aurait pu tout autant éviter en demeurant paisiblement chez soi. »

Generally the cuckoo sounds its cooing vibration at the end of night or early in the morning. When the queens heard the cooing of the cuckoo at the end of night, they said, “Dear cuckoo, your voice is very sweet. As soon as you vibrate your sweet voice, we immediately remember Śyāmasundara because your voice exactly resembles His. We must frankly admit that your voice is imbued with nectar, and it is so invigorating that it is competent to bring back life to those who are almost dead in separation from their dearmost friend. So we are very much obliged to you. Please let us know how we can welcome you or how we can do something for you.”

C’est le plus souvent aux dernières heures de la nuit ou tôt le matin que résonne le chant du coucou. Lorsque les reines l’entendirent alors que s’achevait la nuit, elles lui adressèrent ces paroles : « Cher coucou, ta voix est des plus suaves et dès qu’en retentissent les douces vibrations nous nous souvenons aussitôt de Śyāmasundara, car elle ressemble en tous points à la Sienne. Nous devons admettre en toute honnêteté que ta voix est imprégnée de nectar, elle est si vivifiante qu’elle peut ranimer ceux qui, séparés de leur bien-aimé, ont presque rendu l’âme ; nous t’en sommes donc très reconnaissantes. Veuille s’il te plaît nous apprendre comment te faire bon accueil ou te servir. »

The queens continued talking like that, and they addressed the mountain as follows: “Dear mountain, you are very generous. By your gravity only, the whole crust of this earth is properly maintained, although because you are discharging your duties very faithfully, you do not know how to move. Because you are so grave, you do not move hither and thither, nor do you say anything. Rather, you always appear in a thoughtful mood. It may be that you are always thinking of a very grave and important subject matter, but we can guess very clearly what you are thinking of. We are sure that you are thinking of placing the lotus feet of Śyāmasundara on your raised peaks, as we want to place His lotus feet on our raised breasts.

Les reines continuèrent à parler ainsi, puis elles s’adressèrent à la montagne : « Chère montagne, tu te montres fort généreuse. Sous l’effet de ton seul poids, tu crées le juste équilibre de l’écorce terrestre tout entière, et parce que tu accomplis très fidèlement ton devoir, tu ne te déplaces jamais. Tu es si grave que tu ne te promènes pas de-ci, de-là, et restes silencieuse. De plus, tu sembles toujours plongée en de profondes pensées. Peut-être portes-tu sans cesse ta méditation sur des sujets très sérieux et de très haute importance, mais il nous est toutefois facile de deviner l’objet de ta pensée. Nous sommes certaines que tu penses à mettre sur tes hautes cimes les pieds pareils-au-lotus de Śyāmasundara, tout comme nous désirons les placer sur nos hautes poitrines.

“Dear dry rivers, we know that because this is the summer season, all your beds are dry, and you have no water. Because all your water has now been dried up, you are no longer beautified by blooming lotus flowers. At the present moment, you appear very lean and thin, so we can understand that your position is exactly like ours. We have lost everything due to being separated from Śyāmasundara, and we no longer hear His pleasing words. Our hearts no longer work properly, and therefore we also have become very lean and thin. We think, therefore, that you are just like us. You have turned lean and thin because you are not getting any water from your husband, the ocean, through the clouds.” The example given herewith by the queens is very appropriate. The riverbeds become dry when the ocean no longer supplies water through the clouds. The ocean is supposed to be the husband of the river and therefore is supposed to support her. Unless a woman is supported by her husband with the necessities of life, she also becomes as dry as a dry river.

« Chères rivières asséchées, nous savons bien que c’est à cause de l’été que vos lits sont à sec et que vous n’avez plus d’eau ; de ce fait, les lotus épanouis qui vous embellissaient ont disparu et vous semblez maintenant très minces. Aussi, nous comprenons que vous êtes dans une situation identique à la nôtre. Séparées de Śyāmasundara, nous avons tout perdu et nous n’entendons plus Ses agréables paroles. Nos cœurs battent de façon irrégulière, ce qui nous a également rendues minces comme vous l’êtes. Oui, nous partageons le même sort. Votre maigreur provient de ce que l’océan, votre époux, ne vous fournit plus d’eau par l’intermédiaire des nuages. » L’exemple qu’utilisent les reines est très approprié. En effet, le lit des rivières s’assèche lorsque l’océan ne leur fournit plus d’eau par l’intermédiaire des nuages. Or puisqu’on tient l’océan pour l’époux de la rivière, il est donc de son devoir de veiller sur elle. Pareillement, à moins que son époux ne subvienne à ses besoins, une femme se dessèche bientôt comme le lit d’une rivière.

One queen addressed a swan as follows: “My dear swan, please come here, come here. You are welcome. Please sit down and take some milk. My dear swan, can you tell me if you have any message from Śyāmasundara? I take you to be a messenger from Him. If you have any such news, please tell me. Our Śyāmasundara is always very independent. He never comes under the control of anyone. We have all failed to control Him, and therefore we ask you, Is He keeping Himself well? I may inform you that Śyāmasundara is very fickle. His friendship is always temporary; it breaks even by slight agitation. But would you kindly explain why He is so unkind to me? Formerly He said that I alone am His dearmost wife. Does He remember this assurance? Anyway, you are welcome. Please sit down. But I cannot accept your entreaty to go to Śyāmasundara. When He does not care for me, why should I be mad after Him? I am very sorry to let you know that you have become the messenger of a poor-hearted soul. You are asking me to go to Him, but I am not going. What is that? You talk of His coming to me? Does He desire to come here to fulfill my long expectation for Him? All right. You may bring Him here. But don’t bring with Him His most beloved goddess of fortune. Do you think that He cannot be separated from the goddess of fortune even for a moment? Could He not come here alone, without Lakṣmī? His behavior is very displeasing. Does it mean that without Lakṣmī, Śyāmasundara cannot be happy? Can’t He be happy with any other wife? Does it mean that the goddess of fortune has the ocean of love for Him and none of us can compare to her?”

L’une des reines adressa ces mots à un cygne : « Cher cygne, viens, oui, viens, et sois le bienvenu. Assieds-toi et prends un peu de lait. Dis-moi, mon cher cygne, n’aurais-tu pas quelque message de Śyāmasundara ? Tu dois bien être Son messager. Si tu as des nouvelles de Lui, je t’en prie dis-le-moi. Notre Śyāmasundara est toujours très indépendant ; jamais Il ne tombe sous l’emprise de qui que ce soit. Nous avons toutes échoué à L’assujettir, et c’est pourquoi nous te demandons s’Il va bien ? Peut-être ne sais-tu pas que Śyāmasundara est très volage. Son amitié est très fugace ; elle s’évanouit au moindre prétexte. Mais aurais-tu la bonté de m’expliquer pourquoi Il Se montre si cruel envers moi ? Jadis, Il m’a affirmé que j’étais Sa seule épouse, celle qu’Il aimait par-dessus tout. Se souvient-Il de cette promesse ? Quoi qu’il en soit, tu es le bienvenu ; assieds-toi, je t’en prie. Je ne peux toutefois accéder à ta requête : il m’est impossible d’aller voir Śyāmasundara. Puisqu’Il ne Se soucie plus de moi, pourquoi serais-je folle de Lui ? Il me peine de t’apprendre que tu es devenu le messager d’une âme au cœur aride. Tu me demandes d’aller vers Lui, mais je n’irai pas. Que proposes-tu ? Qu’Il vienne me voir ? Voudrait-Il enfin combler ma longue attente ? Très bien, va donc Le chercher ; mais sans la déesse de la fortune, Sa bien-aimée. Crois-tu qu’Il soit incapable de Se séparer d’elle-même pour un instant ? Ne pourrait-Il pas venir seul, sans Lakṣmī ? Son comportement est très déplaisant. Faut-il comprendre que sans Lakṣmī, Śyāmasundara ne saurait être heureux ? Ne peut-Il trouver le bonheur avec aucune autre épouse ? Serait-ce que l’amour que Lui porte la déesse de la fortune est aussi vaste que l’océan et qu’aucune d’entre nous ne saurait lui être comparée ? »

All the wives of Lord Kṛṣṇa were completely absorbed in thought of Him. Kṛṣṇa is known as Yogeśvara, the master of all yogīs, and all the wives of Kṛṣṇa at Dvārakā used to keep this Yogeśvara within their hearts. Instead of trying to be master of all yogic mystic powers, it is better if one simply keeps the supreme Yogeśvara, Kṛṣṇa, within his heart. Thus one’s life can become perfect, and one can very easily be transferred to the kingdom of God. It is to be understood that all the queens of Kṛṣṇa who lived with Him at Dvārakā were in their previous lives very greatly exalted devotees who wanted to establish a relationship with Kṛṣṇa in conjugal love. Thus they were given the chance to become His wives and enjoy a constant loving relationship with Him. Ultimately, they were all transferred to the Vaikuṇṭha planets.

C’est ainsi que toutes les épouses de Śrī Kṛṣṇa demeuraient parfaitement absorbées en la pensée du Seigneur. On tient Kṛṣṇa pour Yogeśvara, le Maître de tous les yogīs, et c’est Lui que Ses épouses gardaient en leur coeur, à Dvārakā. Au lieu d’essayer de maîtriser tous les pouvoirs surnaturels par la pratique du yoga, il est certes préférable de simplement garder en son cœur le Yogeśvara suprême, Kṛṣṇa, car on peut ainsi connaître la perfection de l’existence et retourner sans mal dans le Royaume de Dieu. Il nous faut toutefois comprendre que toutes les reines qui vécurent à Dvārakā en compagnie de Kṛṣṇa furent dans leur vie passée de très grands dévots du Seigneur qui souhaitaient entretenir avec Lui une relation amoureuse. Aussi se virent-elles accorder le privilège de devenir Ses épouses et de goûter en Sa compagnie à des amours éternels. Finalement, elles furent toutes promues aux planètes Vaikuṇṭhas.

The Supreme Absolute Truth Personality of Godhead is never impersonal. All the Vedic literatures glorify the transcendental performance of His various personal activities and pastimes. It is said that in the Vedas and in the Rāmāyaṇa, only the activities of the Lord are described. Everywhere in the Vedic literature, His glories are sung. As soon as soft-hearted people such as women hear those transcendental pastimes of Lord Kṛṣṇa, they immediately become attracted to Him. Soft-hearted women and girls are therefore very easily drawn to the Kṛṣṇa consciousness movement. One who is thus drawn to the Kṛṣṇa consciousness movement and tries to keep himself in constant touch with such consciousness certainly gets the supreme salvation, going back to Kṛṣṇa in Goloka Vṛndāvana. If simply by developing Kṛṣṇa consciousness one can be transferred to the spiritual world, one can simply imagine how blissful and blessed were the queens of Lord Kṛṣṇa, who talked with Him personally and saw Lord Kṛṣṇa face to face. No one can properly describe the fortune of the wives of Lord Kṛṣṇa. They took care of Him personally by rendering various transcendental services like bathing Him, feeding Him, pleasing Him and serving Him. Thus no one’s austerities can compare to the service of the queens at Dvārakā.

Personne Suprême, la Vérité Absolue n’est jamais impersonnelle. Tous les Écrits védiques chantent la gloire de Ses multiples Actes et Divertissements absolus. Les Vedas et le Rāmāyaṇa ne dépeignent en tout et pour tout que les Activités du Seigneur. Dès qu’un cœur tendre – une femme par exemple – entend le récit des Divertissements absolus de Śrī Kṛṣṇa, il se sent aussitôt attiré vers Lui. C’est d’ailleurs en raison de leur nature sensible, que femmes et jeunes filles sont très facilement attirées au Mouvement pour la Conscience de Kṛṣṇa. Quiconque vient ainsi à ce Mouvement et s’efforce de toujours demeurer conscient de Kṛṣṇa, obtient sans aucun doute le salut suprême : il retourne à Goloka Vṛndāvana, auprès de Kṛṣṇa. Si par le simple fait de devenir conscient de Kṛṣṇa on peut être élevé jusqu’au monde spirituel, il est alors facile d’imaginer combien les reines de Kṛṣṇa furent bénies et heureuses, elles qui parlaient personnellement avec le Seigneur, elles qui se trouvaient face à face avec Lui. Personne ne saurait vraiment décrire la fortune des épouses de Śrī Kṛṣṇa. Elles s’occupèrent personnellement du Seigneur par l’offrande de divers services spirituels et absolus comme celui de Le baigner, de Le nourrir, celui de voir à Son bonheur et Le servir. Ainsi, nulle austérité ne peut être comparée au service d’amour des reines de Dvārakā.

Śukadeva Gosvāmī informed Mahārāja Parīkṣit that for self-realization the austerities and penances performed by the queens at Dvārakā have no comparison. The objective of self-realization is one: Kṛṣṇa. Therefore, although the dealings of the queens with Kṛṣṇa appear just like ordinary dealings between husband and wife, the principal point to be observed is the queens’ attachment for Kṛṣṇa. The entire process of austerity and penance is meant to detach one from the material world and enhance one’s attachment to Kṛṣṇa, the Supreme Personality of Godhead. Kṛṣṇa is the shelter of all persons advancing in self-realization. As an ideal householder, He lived with His wives and performed the Vedic rituals just to show less intelligent persons that the Supreme Lord is never impersonal. Kṛṣṇa lived with wives and children in all opulence, exactly like an ordinary conditioned soul, just to teach those souls who are actually conditioned that they must enter into the family circle of Kṛṣṇa, where He is the center. For example, the members of the Yadu dynasty lived in the family of Kṛṣṇa, and Kṛṣṇa was the center of all their activities.

Śukadeva Gosvāmī expliqua à Mahārāja Parīkṣit que dans le cadre de la réalisation spirituelle, les austérités et les sacrifices accomplis par les reines de Dvārakā ne souffraient aucune comparaison. La réalisation spirituelle n’a qu’un seul but : Kṛṣṇa. C’est pourquoi, bien que l’attitude des reines envers Kṛṣṇa rappelle exactement les relations qui existent habituellement entre mari et femme, il nous faut surtout noter l’attachement qu’elles éprouvaient pour Kṛṣṇa. La voie de l’ascèse et des austérités vise essentiellement à nous détacher du monde matériel et à raviver notre attachement pour Kṛṣṇa, Dieu, la Personne Suprême. Kṛṣṇa représente le refuge de tous ceux qui progressent sur la voie de la réalisation spirituelle. Dans Son rôle de chef de famille idéal, Il vécut avec Ses épouses et observa les rites védiques à seule fin de montrer aux êtres de moindre intelligence que le Seigneur Suprême n’a rien d’impersonnel. Kṛṣṇa vécut avec femmes et enfants dans l’opulence la plus complète, tout comme le ferait une âme conditionnée et ce, pour enseigner par l’exemple aux âmes réellement conditionnées que l’on peut très bien mener une vie de famille, si Kṛṣṇa en demeure le centre. Les membres de la dynastie Yadu, par exemple, faisaient partie de la famille même de Kṛṣṇa, et ils faisaient de Kṛṣṇa le centre de toutes leurs activités.

Renunciation is not as important as enhancing one’s attachment to Kṛṣṇa. The Kṛṣṇa consciousness movement is especially meant for this purpose. We are preaching the principle that it does not matter whether a man is a sannyāsī or a gṛhastha (householder). One simply has to increase his attachment for Kṛṣṇa, and then his life is successful. Following in the footsteps of Lord Śrī Kṛṣṇa, one can live with his family members or within the society or nation, not for the purpose of indulging in sense gratification but to realize Kṛṣṇa by advancing in attachment for Him. There are four principles of elevation from conditioned life to the life of liberation, which are technically known as dharma, artha, kāma and mokṣa (religion, economic development, sense gratification and liberation). If one lives a family life following in the footsteps of Lord Kṛṣṇa’s family members, one can achieve all four of these principles of success simultaneously by making Kṛṣṇa the center of all activities.

Le renoncement n’est pas aussi important que le fait d’accroître son attachement pour Kṛṣṇa : tel est le principe même de toute la prédication au sein du Mouvement pour la Conscience de Kṛṣṇa. Peu importe que nous soyons sannyāsī ou gṛhastha, il suffit d’accroître notre attachement pour Kṛṣṇa pour que notre vie soit couronnée de succès. En marchant sur les traces de Śrī Kṛṣṇa, on pourra mener une vie familiale, sociale, ou même prendre part à la vie active d’une nation, non plus dans le but d’y chercher quelque plaisir matériel, mais pour réaliser Kṛṣṇa, en faisant croître notre attachement pour Lui. Il existe quatre principes d’élévation successifs depuis la vie conditionnée jusqu’à la libération, et qui sont connus sous les appellations de dharma, artha, kāma et mokṣa – la piété, l’acquisition de biens, le plaisir des sens et la libération. Celui qui mène une vie de famille en marchant sur les traces des membres de la famille de Śrī Kṛṣṇa, obtient d’un coup le fruit de ces quatre principes de réussite en faisant de Kṛṣṇa le centre de toutes ses activités.

It is already known to us that Kṛṣṇa had 16,108 wives. All these wives were exalted liberated souls, and among them Queen Rukmiṇī was the chief. After Rukmiṇī there were seven other principal wives, and the names of the sons of these eight principal queens have already been mentioned. Besides the sons born of these eight queens, Lord Kṛṣṇa had ten sons by each of the other queens. Thus altogether Kṛṣṇa’s sons numbered 16,108 times ten. One should not be astonished to hear that Kṛṣṇa had so many sons. One should always remember that Kṛṣṇa is the Supreme Personality of Godhead and that He has unlimited potencies. He claims all living entities as His sons, so the fact that He had 161,080 sons attached to Him personally should be no cause for astonishment.

Kṛṣṇa avait donc 16 108 épouses et chacune d’elles était âme libérée, et d’entre toutes, la reine Rukmiṇī était la plus élevée. Mise à part Rukmiṇī, le Seigneur avait sept autres reines principales. Les noms des fils de ces huit reines principales ont déjà été mentionnés plus avant et Śrī Kṛṣṇa eut dix fils de chacune de Ses autres reines. Le nombre total des enfants de Kṛṣṇa s’élevait ainsi à dix fois 16 108. Il n’y a rien d’étonnant à ce que Kṛṣṇa ait eu tant de fils ; gardons toujours en mémoire que Kṛṣṇa est Dieu, la Personne Suprême, et qu’Il dispose de puissances sans limites. À vrai dire, Il revendique tous les êtres vivants comme Ses propres fils : aurait-Il eu 16 millions de fils et il n’y aurait aucune raison de s’étonner.

Among Kṛṣṇa’s greatly powerful sons, eighteen sons were mahā-rathas. The mahā-rathas could fight alone against many thousands of foot soldiers, charioteers, cavalry and elephants. The reputations of these eighteen sons are very widespread and are described in almost all the Vedic literatures. The eighteen mahā-ratha sons are listed as Pradyumna, Aniruddha, Dīptimān, Bhānu, Sāmba, Madhu, Bṛhadbhānu, Citrabhānu, Vṛka, Aruṇa, Puṣkara, Vedabāhu, Śrutadeva, Sunandana, Citrabāhu, Virūpa, Kavi and Nyagrodha. Of these eighteen mahā-ratha sons of Kṛṣṇa, Pradyumna is considered the foremost. Pradyumna happened to be the eldest son of Queen Rukmiṇī, and he inherited all the qualities of his great father, Lord Kṛṣṇa. He married the daughter of his maternal uncle, Rukmī, and from that marriage Aniruddha was born. Aniruddha was so powerful that he could fight against ten thousand elephants. He married the granddaughter of Rukmī, the brother of his grandmother Rukmiṇī. Because the relationship between these cousins was distant, such a marriage was not uncommon. Aniruddha’s son was Vajra. When the whole Yadu dynasty was destroyed by the curse of some brāhmaṇas, only Vajra survived. Vajra had one son, whose name was Pratibāhu. The son of Pratibāhu was named Subāhu, the son of Subāhu was named Śāntasena, and the son of Śāntasena was Śatasena.

D’entre les fils de Kṛṣṇa, tous d’une grande puissance, dix-huit étaient mahā-rathas. Les mahā-rathas pouvaient combattre seuls contre plusieurs milliers de soldats, chars, cavaliers et éléphants. La réputation de chacun de ces dix-huit fils est très largement répandue et s’inscrit dans les pages de presque tous les Textes védiques. Il s’agit de Pradyumna, Aniruddha, Dīptimān, Bhānu, Sāmba, Madhu, Bṛhadbhanu, Citrabhānu, Vṛka, Aruṇa, Puṣkara, Vedabāhu, Śrutadeva, Sunandana, Citrabāhu, Virūpa, Kavi et Nyagrodha. D’entre ces dix-huit mahā-rathas, fils de Kṛṣṇa, on tient Pradyumna pour le plus grand. Il se trouvait être le fils aîné de la reine Rukmiṇī, et il avait hérité toutes les qualités de son auguste père, Śrī Kṛṣṇa. Il épousa la fille de Rukmī, son oncle maternel, et de cette union naquit Aniruddha, fils de Pradyumna. Aniruddha avait une puissance telle qu’il pouvait affronter dix mille éléphants. Il épousa la petite-fille de Rukmī, le frère de Rukmiṇī qui était sa grand-mère. Ces cousins n’ayant que des liens de parenté lointains, leur mariage n’avait rien d’inhabituel. Aniruddha eut un fils, Vajra, et lorsque toute la dynastie Yadu fut anéantie par la malédiction d’un brāhmaṇa, seul Vajra survécut. Il eut lui-même un fils appelé Pratibāhu. Le fils de Pratibāhu fut Subāhu, le fils de Subāhu, Śāntasena et celui de Śāntasena Śatasena.

It is stated by Śukadeva Gosvāmī that all the members of the Yadu dynasty had many children. Just as Kṛṣṇa had many sons, grandsons and great-grandsons, each one of the kings named herewith also had similar family extensions. Not only did all of them have many children, but all were extraordinarily rich and opulent. None of them were weak or short-lived, and above all, all the members of the Yadu dynasty were staunch devotees of the brahminical culture. It is the duty of the kṣatriya kings to maintain the brahminical culture and protect the qualified brāhmaṇas, and all these kings discharged their duties rightly. The members of the Yadu dynasty were so numerous that it would be very difficult to describe them all, even if one had a duration of life of many thousands of years. Śrīla Śukadeva Gosvāmī informed Mahārāja Parīkṣit that he had heard from reliable sources that simply to teach the children of the Yadu dynasty there were as many as 38,800,000 tutors, or ācāryas. If so many teachers were needed to educate their children, one can simply imagine how vast was the number of family members. As for their military strength, it is said that King Ugrasena alone had ten quadrillion soldiers as personal bodyguards.

Śukadeva Gosvāmī souligne que chacun des membres de la dynastie Yadu eut de nombreux enfants. De même que Kṛṣṇa eut de nombreux fils, petits-fils et arrière-petits-fils, chacun des rois nommés ci-dessus eut une descendance similaire ; et non seulement eurent-ils tous de nombreux enfants mais tous jouissaient également d’une richesse et d’une opulence extraordinaires. Aucun d’entre eux n’était de faible constitution ; ils vécurent tous de longues années, et par-dessus tout, les membres de la dynastie Yadu furent tous fidèles et dévoués à la culture brahmanique. Il va du devoir d’un roi kṣatriya de protéger la culture brahmanique et les brāhmaṇas qualifiés, et tous ces rois remplirent leur devoir de façon parfaite. Les membres de la dynastie Yadu étaient si nombreux qu’il serait trop difficile de les décrire tous vivrait-on plusieurs milliers d’années. Śrīla Śukadeva Gosvāmī confia à Mahārāja Parīkṣit qu’il avait entendu de source sûre que la seule éducation des enfants de la dynastie Yadu avait nécessité 38 800 000 précepteurs ou ācāryas. S’il fallut tant de professeurs pour s’occuper de leurs enfants, on peut à peine s’imaginer le nombre fabuleux des membres de cette dynastie. Quant à leur puissance militaire, il est dit que le roi Ugrasena disposait à lui seul de dix quatrillons (10 x 1 000 000 000 000 000) de soldats qui lui servaient de gardes du corps personnels.

Before the advent of Lord Kṛṣṇa within this universe, there were many battles between the demons and the demigods. Many demons died in the fighting, and they all were given the chance to take birth in high royal families on this earth. Because of their royal exalted posts, all these demons became very much puffed up, and their only business was to harass their subjects. Lord Kṛṣṇa appeared on this planet just at the end of Dvāpara-yuga to annihilate all these demoniac kings. As it is said in the Bhagavad-gītā, paritrāṇāya sādhūnāṁ vināśāya ca duṣkṛtām: “The Lord comes to protect the devotees and annihilate the miscreants.” Some of the demigods were asked to appear on this earth to assist in the transcendental pastimes of Lord Kṛṣṇa. When Kṛṣṇa appeared, He came in the association of His eternal servitors, but some of the demigods also were requested to come down to assist Him, and thus they took their births in the Yadu dynasty. The Yadu dynasty had 101 clans in different parts of the country. All the members of these different clans respected Lord Kṛṣṇa in a manner befitting His divine position, and all of them were His devotees heart and soul. Thus all the members of the Yadu dynasty were very opulent, happy and prosperous, and they had no anxieties. Because of their implicit faith in and devotion to Lord Kṛṣṇa, they were never defeated by any other kings. Their love for Kṛṣṇa was so intense that in their regular activities – in sitting, sleeping, traveling, talking, sporting, cleansing, bathing – they were simply absorbed in thoughts of Kṛṣṇa and paid no attention to bodily necessities. That is the symptom of a pure devotee of Lord Kṛṣṇa. Just as when a man is fully absorbed in some particular thought he sometimes forgets his other bodily activities, the members of the Yadu dynasty acted automatically for their bodily necessities, but their actual attention was always fixed on Kṛṣṇa. Their bodily activities were performed mechanically, but their minds were always absorbed in Kṛṣṇa consciousness.

Avant que Śrī Kṛṣṇa n’apparaisse en cet univers, de nombreuses batailles opposaient asuras et devas. Nombre d’asuras moururent au combat, et tous eurent l’opportunité de renaître sur Terre au sein de hautes familles royales. La position prestigieuse qu’ils occupaient ainsi gonfla d’orgueil ces rois démoniaques dont la seule préoccupation était d’harasser leurs sujets et c’est afin de les anéantir tous que Śrī Kṛṣṇa apparut sur notre planète, juste à la fin du dvāpara-yuga. Comme l’enseigne la Bhagavad-gītā, paritrāṇāya sādhūnāṁ vināśāya ca duṣkṛtām : le Seigneur apparaît afin de protéger Ses dévots et d’anéantir les mécréants. Certains devas furent également conviés à apparaître sur cette Terre pour assister Śrī Kṛṣṇa dans Ses Divertissements absolus. Lorsque Kṛṣṇa descend en ce monde, L’accompagnent alors Ses serviteurs éternels, mais les devas reçurent également l’ordre d’apparaître pour assister le Seigneur et tous naquirent donc dans la dynastie Yadu. Cette dynastie comptait 101 clans disséminés à travers le pays tout entier. Chacun des membres de ces différents clans vénéraient Śrī Kṛṣṇa sous une forme seyant à Sa position divine, et chacun d’entre eux Lui avait voué son cœur et son âme. Ainsi tous les membres de la dynastie Yadu vivaient-ils dans l’opulence, le bonheur et la prospérité, et ne souffraient d’aucune anxiété. Parce qu’ils portaient à Śrī Kṛṣṇa une foi et une dévotion sans réserve, ils n’étaient jamais vaincus par d’autres rois. Leur amour pour Kṛṣṇa était si intense qu’au cours de leurs occupations habituelles – lorsqu’ils s’asseyaient, dormaient, voyageaient, discutaient, se divertissaient, se lavaient et se baignaient – ils ne s’absorbaient qu’en la pensée de Kṛṣṇa et n’accordaient aucune attention aux besoins du corps. Voilà bien la marque d’un pur dévot de Kṛṣṇa ; tout comme un homme parfaitement absorbé dans une pensée précise en oublie parfois les autres fonctions de son corps, les membres de la dynastie Yadu agissaient machinalement pour subvenir aux besoins de leurs corps : leur attention demeurait à jamais rivée sur Kṛṣṇa. Si leurs activités physiques s’accomplissaient par réflexe, leur pensée, elle, s’abîmait sans cesse dans la conscience de Kṛṣṇa.

Śrīla Śukadeva Gosvāmī has concluded the ninetieth chapter of the Tenth Canto of Śrīmad-Bhāgavatam by pointing out five particular excellences of Lord Kṛṣṇa. The first excellence is that before Lord Kṛṣṇa’s appearance in the Yadu family, the river Ganges was known as the purest of all things; even impure things could be purified simply by touching the water of the Ganges. This superexcellent power of the Ganges water was due to its having emanated from the toe of Lord Viṣṇu. But when Lord Kṛṣṇa, the Supreme Viṣṇu, appeared in the family of the Yadu dynasty, He traveled personally throughout the kingdom of the Yadus, and by His intimate association with the Yadu dynasty, the whole family not only became very famous but also became more effective in purifying others than the water of the Ganges.

Śrīla Śukadeva Gosvāmī conclut le quatre-vingt-dixième chapitre du dixième Chant du Śrīmad-Bhāgavatam en mettant l’accent sur cinq excellences particulières de Śrī Kṛṣṇa. En premier lieu, avant que le Seigneur n’apparaisse au sein de la famille Yadu, on tenait le Gange pour ce qu’il y avait de plus pur au monde ; par le seul contact de ses eaux même les corps impurs devenaient sanctifiés, et ce pouvoir incomparable du Gange est dû au fait qu’il émane de l’orteil de Śrī Viṣṇu. Néanmoins, lorsque Kṛṣṇa, le Viṣṇu Suprême, apparut au sein de la dynastie Yadu, Il voyagea personnellement à travers le royaume des Yadus, et de par les relations intimes qu’Il entretint avec cette dynastie, non seulement la dynastie tout entière devint célèbre, mais elle acquit vis-à-vis des autres hommes des vertus purificatrices supérieures à celles du Gange.

The next excellence of Lord Kṛṣṇa’s appearance was that although He apparently gave protection to the devotees and annihilated the demons, both the devotees and the demons achieved the same result. Lord Kṛṣṇa is the bestower of five kinds of liberation, of which sāyujya-mukti, or the liberation of becoming one with the Supreme, was given to demons like Kaṁsa, whereas the gopīs were given the chance to associate with Him personally. The gopīs kept their individuality to enjoy the company of Lord Kṛṣṇa, but Kaṁsa was accepted into His impersonal brahma-jyotir. In other words, both the demons and the gopīs were spiritually liberated, but because the demons were enemies and the gopīs were friends, the demons were killed and the gopīs protected.

Par ailleurs, bien qu’en apparence Śrī Kṛṣṇa ait accordé protection à Ses dévots et anéanti les êtres démoniaques, les premiers comme les seconds obtinrent le même résultat ; voilà un deuxième aspect de l’excellence de l’Avènement de Śrī Kṛṣṇa. Le Seigneur est le Pourvoyeur de cinq sortes de libérations. Les asuras comme Kaṁsa se virent accorder la sāyujya-mukti, celle qui consiste à ne plus faire qu’Un avec le Suprême, mais les gopīs, elles, obtinrent le privilège de vivre au contact du Seigneur en Personne. Les gopīs conservèrent leur individualité pour goûter la compagnie de Śrī Kṛṣṇa, alors que Kaṁsa fut admis dans Son brahma-jyotir impersonnel. En d’autres mots, asuras et gopīs accédèrent tous à la libération spirituelle, mais parce que les premiers étaient ennemis et les secondes amies, les asuras furent tués quand les gopīs furent protégées.

The third excellence of Lord Kṛṣṇa’s appearance was that the goddess of fortune, who is worshiped by demigods like Lord Brahmā, Indra and Candra, remained always engaged in the service of the Lord, even though the Lord gave more preference to the gopīs. Lakṣmījī, the goddess of fortune, tried her best to be on an equal level with the gopīs, but she was not successful. Nevertheless, she remained faithful to Kṛṣṇa, although she generally does not remain in one place even if worshiped by demigods like Lord Brahmā.

L’excellence de l’Avènement de Śrī Kṛṣṇa réside en troisième lieu dans le fait que la déesse de la fortune, qui reçoit l’adoration des devas comme Brahmā, Indra et Candra, continue toujours de servir le Seigneur, alors même que Kṛṣṇa accorde Sa préférence aux gopīs. Lakṣmījī, la déesse de la fortune, fait de son mieux pour accéder au même niveau que les gopīs, mais en vain. Néanmoins, elle demeura fidèle à Kṛṣṇa bien qu’en général elle ne reste jamais très longtemps au même endroit, y serait-elle même vénérée par des devas comme Brahmā.

The fourth excellence of Lord Kṛṣṇa’s appearance concerns the glories of His name. It is stated in the Vedic literature that by chanting the different names of Lord Viṣṇu a thousand times, one may be bestowed with the same benefits as by thrice chanting the holy name of Lord Rāma. And by chanting the holy name of Lord Kṛṣṇa only once, one receives the same benefit. In other words, of all the holy names of the Supreme Personality of Godhead, including Viṣṇu and Rāma, the holy name of Kṛṣṇa is the most powerful. The Vedic literature therefore specifically stresses the chanting of the holy name of Kṛṣṇa: Hare Kṛṣṇa, Hare Kṛṣṇa, Kṛṣṇa Kṛṣṇa, Hare Hare/ Hare Rāma, Hare Rāma, Rāma Rāma, Hare Hare. Lord Caitanya introduced this chanting of the holy name of Kṛṣṇa in this age, thus making liberation much more easily obtainable than in other ages. In other words, Lord Kṛṣṇa is more excellent than His incarnations, although all of them are equally the Supreme Personality of Godhead.

Le quatrième aspect de l’excellence de l’Avènement de Śrī Kṛṣṇa concerne les gloires de Son Nom. Les Textes védiques enseignent que le fait de chanter par trois fois le Nom de Rāma peut nous valoir les mêmes bienfaits que de chanter les mille différents Noms de Śrī Viṣṇu. Et de même, en ne chantant qu’une seule fois le Saint Nom de Kṛṣṇa, le même bienfait est acquis. En d’autres mots, d’entre tous les Saints Noms du Seigneur Suprême, y compris celui de Viṣṇu et de Rāma, le Saint Nom de Kṛṣṇa revêt le plus de puissance. Voilà pourquoi les Écrits védiques mettent particulièrement l’accent sur le chant du Saint Nom de Kṛṣṇa : Hare Kṛṣṇa Hare Kṛṣṇa Kṛṣṇa Kṛṣṇa Hare Hare/Hare Rāma Hare Rāma Rāma Rāma Hare Hare. Ce chant du Saint Nom de Kṛṣṇa, le Seigneur Caitanya le révéla en cet âge – l’âge de Kali – rendant ainsi l’accès à la libération plus facile qu’au cours des âges précédents. En d’autres termes, Śrī Kṛṣṇa surpasse en excellence Ses autres manifestations, bien que chacune d’entre elles soit tout autant Dieu, la Personne Suprême.

The fifth excellence of Lord Kṛṣṇa’s appearance is that He established the most excellent of all religious principles by His one statement in the Bhagavad-gītā that simply by surrendering unto Him one can discharge all the principles of religious rites. In the Vedic literature there are twenty kinds of religious principles mentioned, and each of them is described in different śāstras. But Lord Kṛṣṇa is so kind to the fallen, conditioned souls of this age that He personally appeared and asked everyone to give up all kinds of religious rites and simply surrender unto Him. It is said that this Age of Kali is three-fourths devoid of religious principles. Hardly one fourth of the principles of religion are still observed in this age. But by the mercy of Lord Kṛṣṇa, not only has this void of Kali-yuga been completely filled, but the religious process has been made so easy that simply by rendering transcendental loving service unto Lord Kṛṣṇa by chanting His holy names, Hare Kṛṣṇa, Hare Kṛṣṇa, Kṛṣṇa Kṛṣṇa, Hare Hare/ Hare Rāma, Hare Rāma, Rāma Rāma, Hare Hare, one can achieve the highest result of religion, namely being transferred to the highest planet within the spiritual world, Goloka Vṛndāvana. Considering all this, one can immediately appreciate the benefit of Lord Kṛṣṇa’s appearance on the earth and understand that His giving relief to the people of the world by His appearance was not at all extraordinary.

Enfin, l’Avènement de Śrī Kṛṣṇa est marqué d’une cinquième excellence. Dans la Bhagavad-gītā en effet, Kṛṣṇa définit en un verset le plus haut de tous les principes de la spiritualité : le simple abandon à Sa Personne contient en soi l’observance de tous les principes de la spiritualité. Les Textes védiques mentionnent vingt de ces principes et chacun d’entre eux se trouve décrit dans divers śāstras. Mais Śrī Kṛṣṇa fait preuve d’une telle bonté à l’égard des âmes déchues et conditionnées de cet âge qu’Il vient en Personne pour demander à tous de délaisser toute forme de religion pour ne s’abandonner qu’à Lui seul. Il est dit qu’en cet âge de Kali les trois quarts des principes religieux ne sont plus observés. Toutefois, par la miséricorde de Kṛṣṇa, non seulement cette lacune du kali-yuga a-t-elle été entièrement comblée, mais la voie d’élévation spirituelle a été rendue si facile que le simple fait d’offrir à Kṛṣṇa son service d’amour absolu sous la forme du chant de Ses Saints Noms : Hare Kṛṣṇa Hare Kṛṣṇa Kṛṣṇa Kṛṣṇa Hare Hare/Hare Rāma Hare Rāma Rāma Rāma Hare Hare, permet d’obtenir le plus haut fruit de la spiritualité, qui est d’être élevé jusqu’à Goloka Vṛndāvana, la plus haute planète du monde spirituel. On peut ainsi apprécier d’emblée les bienfaits qui découlent de l’Avènement de Kṛṣṇa ; et qu’Il ait ainsi soulagé le fardeau qui pesait sur l’humanité n’a donc rien d’extraordinaire.

Śrīla Śukadeva Gosvāmī thus concludes his description of the superexalted position of Lord Kṛṣṇa by glorifying Him in the following way: “O Lord Kṛṣṇa, all glories unto You. You are present in everyone’s heart as Paramātmā. Therefore You are known as Jananivāsa, one who lives in everyone’s heart.”

Śukadeva Gosvāmī conclut sa description de la grandeur suprême de  Kṛṣṇa en Le glorifiant en ces mots : « Gloire à Toi, ô Śrī Kṛṣṇa. Tu es dans le cœur de chaque être en tant que Paramātmā, et ainsi T’appelle-t-on Jananivāsa. »

As confirmed in the Bhagavad-gītā, īśvaraḥ sarva-bhūtānāṁ hṛd-deśe ’rjuna tiṣṭhati: “The Supreme Lord in His Paramātmā feature lives within everyone’s heart.” This does not mean, however, that Kṛṣṇa has no separate existence as the Supreme Personality of Godhead. The Māyāvādī philosophers accept the all-pervading feature of Para-brahman, but when Para-brahman, or the Supreme Lord, appears, they think that He appears under the control of material nature. Because Lord Kṛṣṇa appeared as the son of Devakī, the Māyāvādī philosophers accept Kṛṣṇa to be an ordinary living entity who takes birth within this material world. Therefore Śukadeva Gosvāmī warns them: devakī-janma-vāda, which means that although Kṛṣṇa is famous as the son of Devakī, actually He is the Supersoul, or the all-pervading Supreme Personality of Godhead. The devotees, however, take this word devakī-janma-vāda in a different way. The devotees understand that actually Kṛṣṇa was the son of Mother Yaśodā. Although Kṛṣṇa first appeared as the son of Devakī, He immediately transferred Himself to the lap of Mother Yaśodā, and His childhood pastimes were blissfully enjoyed by Mother Yaśodā and Nanda Mahārāja. This fact was admitted by Vasudeva himself when he met Nanda Mahārāja and Yaśodā at Kurukṣetra. He admitted that Kṛṣṇa and Balarāma were actually the sons of Mother Yaśodā and Nanda Mahārāja. Vasudeva and Devakī were only Their official father and mother. Their actual father and mother were Nanda and Yaśodā. Therefore Śukadeva Gosvāmī describes Lord Kṛṣṇa as devakī-janma-vāda.

Comme le confirme en effet la Bhagavad-gītā : iśvaraḥ sarva-bhūtānāṁ hṛd-deṣe ’rjuna tiṣṭhati ; Dieu, la Personne Suprême vit dans le cœur de chacun par Sa manifestation dite Paramātmā. Mais Kṛṣṇa n’en existe pas moins, sous une forme distincte, en tant que Dieu, la Personne Suprême. Les philosophes māyāvādīs acceptent l’aspect omniprésent du Parabrahman, mais lorsque ce Parabrahman, le Seigneur Suprême, vient en ce monde, ils pensent qu’Il Se trouve prisonnier du joug de la nature matérielle. Parce qu’Il apparut comme le fils de Devakī, les philosophes māyāvādīs voient en Kṛṣṇa un être ordinaire ayant pris naissance en ce monde matériel. C’est pourquoi Śukadeva Gosvāmī leur fait remarquer que si Kṛṣṇa est connu comme le fils de Devakī (devakī-janma-vāda), Il est en réalité l’Âme Suprême, ou Dieu, la Personne Suprême et Omniprésente. Ses dévots prennent toutefois l’expression devakī-janma-vāda dans un sens différent : pour eux, Kṛṣṇa est en fait le Fils de Mère Yaśodā. Bien qu’Il soit tout d’abord apparu comme le Fils de Devakī, Il fut aussitôt confié aux soins de Mère Yaśodā, et c’est elle, avec Nanda Mahārāja, qui put jouir de la félicité liée à Ses Divertissements d’enfance. Vasudeva lui-même dut l’admettre : quand il rencontra Nanda Mahārāja ainsi que Yaśodā, à Kuruksetra, il dut reconnaître que Kṛṣṇa et Balarāma étaient en fait les Fils de Mère Yaśodā et de Nanda Mahārāja. Vasudeva et Devakī n’étaient donc que Leurs père et mère officiels, Leurs véritables parents étant Nanda et Yaśodā. Voilà pourquoi Śukadeva Gosvāmī use des mots devakī-janma-vāda en parlant de Śrī Kṛṣṇa.

Śukadeva Gosvāmī then glorifies the Lord as one who is honored by the yadu-vara-pariṣat, the assembly house of the Yadu dynasty, and as the killer of different kinds of demons. Kṛṣṇa, the Supreme Personality of Godhead, could have killed all the demons by employing His different material energies, but He wanted to kill them personally, to give them salvation. There was no need of Kṛṣṇa’s coming to this material world to kill the demons; simply by His willing, many hundreds and thousands of demons could have been killed without His personal endeavor. But actually He descended for His pure devotees, to play as a child with Mother Yaśodā and Nanda Mahārāja and to give pleasure to the inhabitants of Dvārakā. By killing the demons and giving protection to the devotees, Lord Kṛṣṇa established the real religious principle, which is simply love of God. By following the factual religious principle of love of God, even the living entities known as sthira-cara were also delivered of all material contamination and transferred to the spiritual kingdom. Sthira means the trees and plants, which cannot move, and cara means the moving animals, especially the cows. When Kṛṣṇa was present, He delivered all the trees, monkeys and other plants and animals who happened to see Him and serve Him, both in Vṛndāvana and in Dvārakā.

Śukadeva Gosvāmī glorifie ensuite le Seigneur pour avoir mis à mort divers asuras et pour être honoré par le yadu-vara-pariṣat, la maison d’assemblée de la dynastie Yadu. Kṛṣṇa, la Personne Suprême, aurait pu tuer tous les êtres démoniaques grâce à Ses diverses énergies matérielles, mais Il voulait les tuer Lui-même pour ainsi leur accorder le salut. Kṛṣṇa n’avait pas à venir au sein de l’univers matériel pour mettre à mort les asuras ; de par Sa seule volonté, des centaines et des milliers d’êtres démoniaques auraient pu être anéantis sans qu’Il n’ait Lui-même à fournir le moindre effort. Mais en vérité, Il choisit d’apparaître pour Ses purs dévots, pour jouer le rôle d’enfant auprès de Mère Yaśodā et de Nanda Mahārāja, et pour faire la joie des habitants de Dvārakā. En détruisant les asuras et en protégeant Ses dévots, Kṛṣṇa établit ainsi le véritable principe de toute spiritualité, soit l’amour pour Dieu. En observant ce principe, même les êtres qualifiés de sthira-cara furent purifiés de toute souillure matérielle et promus au royaume spirituel. Sthira indique les êtres immobiles, tels les arbres et les plantes, et cara indique les animaux qui se meuvent, et plus particulièrement les vaches. Lorsque Kṛṣṇa Se trouvait sur la planète, Il délivra tous les arbres, les singes ainsi que les autres plantes et animaux qui eurent la possibilité de Le voir et de Le servir, à Vṛndāvana comme à Dvārakā.

Lord Kṛṣṇa is especially glorified for giving pleasure to the gopīs and the queens of Dvārakā. Śukadeva Gosvāmī glorifies Lord Kṛṣṇa for His enchanting smile, by which He enchanted not only the gopīs of Vṛndāvana but also the queens of Dvārakā. The exact words used in this connection are vardhayan kāma-devam. In Vṛndāvana, as the boyfriend of many gopīs, and in Dvārakā, as the husband of many queens, Kṛṣṇa increased their lusty desires to enjoy with Him. For God realization or self-realization, one generally has to undergo severe austerities and penances for many, many thousands of years, and then it may be possible to realize God. But the gopīs and the queens of Dvārakā, simply by enhancing their lusty desires to enjoy Kṛṣṇa as their boyfriend or husband, received the highest type of salvation.

Śrī Kṛṣṇa est particulièrement glorifié en tant que la Source de plaisir pour les gopīs et les reines de Dvārakā. Śukadeva Gosvāmī glorifie Kṛṣṇa pour Son sourire enchanteur par lequel Il charma non seulement les gopīs de Vṛndāvana mais aussi les reines de Dvārakā. Les mots exacts utilisés à cet égard sont vardhayan kāma-devam, indiquant que Kṛṣṇa, l’Amant des nombreuses gopīs de Vṛndāvana et l’Époux des nombreuses reines de Dvārakā, fit croître les désirs concupiscents qu’elles ressentaient pour Lui. En général, quiconque désire réaliser son moi spirituel ou réaliser Dieu, doit se plier à de rudes austérités pendant des milliers et des milliers d’années ; alors seulement peut-on réaliser Dieu. Mais les gopīs et les reines de Dvārakā obtinrent, elles, la plus haute forme de salut seulement en intensifiant la concupiscence qui les faisait désirer jouir de la compagnie de Kṛṣṇa, leur amant ou leur époux.

This behavior of Lord Kṛṣṇa with the gopīs and queens is unique in the history of self-realization. Usually people understand that for self-realization one has to go to the forest or mountains and undergo severe austerities and penances. But the gopīs and the queens, simply by being attached to Kṛṣṇa in conjugal love and enjoying His company in a so-called sensuous life full of luxury and opulence, achieved the highest salvation, which is impossible to achieve even for great sages and saintly persons. Similarly, demons such as Kaṁsa, Dantavakra and Śiśupāla, who all treated Kṛṣṇa as an enemy, also got the highest benefit of being transferred to the spiritual world.

Ce comportement de Kṛṣṇa avec les gopīs et les reines est unique dans l’histoire de la réalisation spirituelle. Pour atteindre la réalisation du soi, on devrait plutôt se rendre dans la forêt ou dans les montagnes afin de s’y plier à de rudes pénitences : telle est du moins l’idée que se font généralement les gens de la réalisation spirituelle. Mais les gopīs et les reines étaient simplement attachées à Kṛṣṇa par l’amour et jouissaient en Sa compagnie de ce qui semblait être une vie de plaisirs sensuels, dans le luxe et l’opulence, et c’est ainsi qu’elles accédèrent à la plus haute forme de salut, que même les saints et les grands sages ne peuvent atteindre. Pareillement, les asuras comme Kaṁsa, Dantavakra, Śiśupāla, etc., obtinrent eux aussi la faveur suprême d’être promus au monde spirituel.

In the beginning of Śrīmad-Bhāgavatam, Śrīla Vyāsadeva offered his respectful obeisances to the Supreme Truth, Vāsudeva, Kṛṣṇa. After that he taught his son, Śukadeva Gosvāmī, to preach Śrīmad-Bhāgavatam. It is in this connection that Śukadeva Gosvāmī glorifies the Lord with the word jayati. Following in the footsteps of Śrīla Vyāsadeva, Śukadeva Gosvāmī and all the ācāryas in disciplic succession, the whole population of the world should glorify Lord Kṛṣṇa, and for their best interest they should take to this Kṛṣṇa consciousness movement. The process is easy and helpful. It is simply to chant the mahā-mantra, Hare Kṛṣṇa, Hare Kṛṣṇa, Kṛṣṇa Kṛṣṇa, Hare Hare/ Hare Rāma, Hare Rāma, Rāma Rāma, Hare Hare. Lord Caitanya has therefore recommended that one be callous to the material ups and downs. Material life is temporary, and so the ups and downs of life may come and go. When they come, one should be as tolerant as a tree and as humble and meek as the straw in the street, but certainly he must engage himself in Kṛṣṇa consciousness by chanting Hare Kṛṣṇa, Hare Kṛṣṇa, Kṛṣṇa Kṛṣṇa, Hare Hare/ Hare Rāma, Hare Rāma, Rāma Rāma, Hare Hare.

Au début du Śrīmad-Bhāgavatam, Śrīla Vyāsadeva offrit son hommage respectueux à la Vérité Suprême, Vāsudeva, Kṛṣṇa ; après quoi il instruisit son fils, Śukadeva Gosvāmī, afin que celui-ci prêche le message du Śrīmad-Bhāgavatam. C’est à ce propos que Śukadeva Gosvāmī glorifie le Seigneur comme jayati. Marchant sur les traces de Śrīla Vyāsadeva, de Śukadeva Gosvāmī et de tous les ācāryas de la succession disciplique, l’humanité entière devrait glorifier Śrī Kṛṣṇa et, pour son plus grand intérêt, prendre part à ce Mouvement pour la Conscience de Kṛṣṇa. C’est une voie facile et salutaire ; il suffit de chanter le mahā-mantra Hare Kṛṣṇa Hare Kṛṣṇa Kṛṣṇa Kṛṣṇa Hare Hare/Hare Rāma Hare Rāma Rāma Rāma Hare Hare. Le Seigneur Caitanya a donc recommandé de ne pas être troublé par les hauts et les bas de l’existence. Ceux-ci vont et viennent, car la vie matérielle est temporaire. Lorsqu’ils se font sentir, il importe alors de se montrer aussi tolérant qu’un arbre, aussi humble et soumis qu’une paille dans la rue, mais il est impératif de devenir conscient de Kṛṣṇa en chantant Hare Kṛṣṇa Hare Kṛṣṇa Kṛṣṇa Kṛṣṇa Hare Hare/Hare Rāma Hare Rāma Rāma Rāma Hare Hare.

The Supreme Personality of Godhead, Kṛṣṇa, the Supersoul of all living entities, out of His causeless mercy comes down and manifests His different transcendental pastimes in different incarnations. Hearing the attractive pastimes of Lord Kṛṣṇa’s different incarnations is a chance for liberation for the conditioned soul, and the most fascinating and pleasing activities of Lord Kṛṣṇa Himself are still more attractive because Lord Kṛṣṇa personally is all-attractive.

Kṛṣṇa, le Seigneur Souverain, l’Âme Suprême de tous les êtres vivants, apparaît en ce monde de par Sa miséricorde sans cause et y révèle Ses multiples Divertissements absolus. L’écoute des fascinants Divertissements que révèlent les diverses manifestations de Śrī Kṛṣṇa offre à l’âme conditionnée l’opportunité d’accéder à la libération ; quant aux Divertissements de Kṛṣṇa Lui-même, les plus fascinants et les plus sublimes de tous, ils exercent un attrait plus grand car Kṛṣṇa, le Seigneur originel, exerce Lui-même une fascination infinie.

Following in the holy footsteps of Śrīla Śukadeva Gosvāmī, we have tried to present this book, Kṛṣṇa, for being read and heard by the conditioned souls of this age. By hearing the pastimes of Lord Kṛṣṇa, one is sure and certain to get salvation and be transferred back home, back to Godhead. It is stated by Śukadeva Gosvāmī that as we hear the transcendental pastimes of the Lord, we gradually cut the knots of material contamination. Therefore, regardless of what one is, if one wants the association of Lord Kṛṣṇa in the transcendental kingdom of God for eternity in blissful existence, one must hear about the pastimes of Lord Kṛṣṇa and chant the mahā-mantra, Hare Kṛṣṇa, Hare Kṛṣṇa, Kṛṣṇa Kṛṣṇa, Hare Hare/ Hare Rāma, Hare Rāma, Rāma Rāma, Hare Hare.

Marchant ainsi sur les traces sacrées de Śrīla Śukadeva Gosvāmī, nous avons essayé de présenter le Livre de Kṛṣṇa, pour que les âmes conditionnées de cet âge puissent lire et entendre les Divertissements de Śrī Kṛṣṇa. Quiconque se prête à cette écoute est sûr et certain d’obtenir le salut et de retourner en sa demeure originelle, le Royaume de Dieu. Śrīla Śukadeva Gosvāmī nous avise que l’écoute des Divertissements spirituels et absolus du Seigneur doit nous amener progressivement à trancher les liens qui nous gardent prisonniers de la souillure matérielle. Aussi, quiconque, indépendamment de toute considération, désire vivre éternellement et en toute félicité en la compagnie de Kṛṣṇa, dans Son Royaume absolu, doit écouter le récit des Divertissements de Kṛṣṇa et chanter le mahā-mantra Hare Kṛṣṇa Hare Kṛṣṇa Kṛṣṇa Kṛṣṇa Hare Hare/Hare Rāma Hare Rāma Rāma Rāma Hare Hare.

The transcendental pastimes of the Supreme Personality of Godhead, Kṛṣṇa, are so powerful that simply by hearing, reading and memorizing this book, Kṛṣṇa, one is sure to be transferred to the spiritual world, which is ordinarily very difficult to achieve. The description of the pastimes of Lord Kṛṣṇa is so attractive that it automatically gives us an impetus to study repeatedly, and the more we study the pastimes of the Lord, the more we become attached to Him. This very attachment to Kṛṣṇa makes one eligible to be transferred to His abode, Goloka Vṛndāvana. As we have learned from the previous chapter, to cross over the material world is to cross over the stringent laws of material nature. The stringent laws of material nature cannot check the progress of one who is attracted by the spiritual nature. This is confirmed in the Bhagavad-gītā by the Lord Himself: “Although the stringent laws of material nature are very difficult to overcome, one who surrenders unto the Lord can very easily cross over nescience.” There is no influence of material nature in the spiritual world. As we have learned from the Second Canto of Śrīmad-Bhāgavatam, the ruling power of the demigods and the influence of material nature are conspicuous by their absence in the spiritual world.

Les Divertissements absolus de la Personne Suprême, Kṛṣṇa, recèlent une puissance telle que le simple fait d’écouter, de lire et se rappeler le Livre de Kṛṣṇa, nous assure d’être élevés jusqu’au monde spirituel, ce à quoi il est d’ordinaire très difficile d’atteindre. Le récit des Divertissements de Kṛṣṇa exerce une attirance telle qu’on se voit naturellement incité à en réitérer l’étude, et plus on étudie les Divertissements du Seigneur, plus on s’attache à Sa Personne. Or, c’est précisément cet attachement à Kṛṣṇa qui nous donne qualité pour être promus à Goloka Vṛndāvana, Sa Demeure. Comme nous l’a enseigné le chapitre précédent, quitter ce monde revient à échapper aux lois strictes de la nature matérielle. Celles-ci ne peuvent opposer d’obstacle au progrès de celui qui conçoit un attrait pour la nature spirituelle. Le Seigneur Lui-même le confirme dans la Bhagavad-gītā : bien que les lois sévères de la nature matérielle s’avèrent très difficiles à surmonter, quiconque s’abandonne à Lui peut s’affranchir sans mal de l’ignorance. Quoi qu’il en soit, l’énergie matérielle n’exerce pas son influence dans le monde spirituel. Comme nous l’a appris le deuxième Chant du Śrīmad-Bhāgavatam, le pouvoir dominateur des devas et l’influence de la nature matérielle brillent par leur absence dans le monde spirituel.

Śrīla Śukadeva Gosvāmī has therefore advised Mahārāja Parīkṣit in the beginning of the Second Canto that every conditioned soul should engage himself in hearing and chanting the transcendental pastimes of the Lord. Śrīla Śukadeva Gosvāmī also informed King Parīkṣit that previously many other kings and emperors went to the jungle to prosecute severe austerities and penances in order to go back home, back to Godhead. In India it is still a practice that many advanced transcendentalists give up their family lives and go to Vṛndāvana to live there alone and completely engage in hearing and chanting the holy pastimes of the Lord. This system is recommended in Śrīmad-Bhāgavatam, and the Six Gosvāmīs of Vṛndāvana followed it, but at the present moment many karmīs and pseudo devotees have overcrowded the holy place of Vṛndāvana just to imitate this process recommended by Śukadeva Gosvāmī. It is said that many kings and emperors formerly went to the forest for this purpose, but Śrīla Bhaktisiddhānta Sarasvatī Ṭhākura does not recommend that one take up this solitary life in Vṛndāvana prematurely.

Dans les propos qu’il tient à Mahārāja Parīkṣit au début du deuxième Chant, Śrīla Śukadeva Gosvāmī stipule que toute âme conditionnée devrait se livrer à l’écoute et au chant des Divertissements absolus du Seigneur. Śrīla Śukadeva Gosvāmī fait également savoir au roi Parīkṣit que dans les temps passés nombre d’autres rois et empereurs se rendirent dans la jungle pour accomplir de rudes pénitences et austérités en vue de retourner en leur demeure originelle, le Royaume de Dieu. De nos jours encore, en Inde, l’usage veut que nombre de spiritualistes avancés renoncent à leur vie de famille et se rendent à Vṛndāvana pour y vivre seuls et se consacrer entièrement à l’écoute et au chant des saints Divertissements du Seigneur. Le Śrīmad-Bhāgavatam recommande cette ligne de conduite et les six Gosvāmīs de Vṛndāvana y furent fidèles, mais aujourd’hui, nombre de karmīs et de soi-disant bhaktas ont envahi les saints lieux de Vṛndāvana et ne font qu’imiter la voie recommandée par Śukadeva Gosvāmī. Il est dit que jadis de nombreux rois et empereurs partirent pour la forêt à cette fin, mais Śrīla Bhaktisiddhānta Sarasvatī Ṭhākura Gosvāmī Mahārāja ne nous recommande pas d’adopter prématurément ce mode de vie solitaire à Vṛndāvana.

One who prematurely goes to Vṛndāvana to live in pursuance of the instructions of Śukadeva Gosvāmī again falls victim to māyā, even while residing in Vṛndāvana. To check such unauthorized residence in Vṛndāvana, Śrīla Bhaktisiddhānta Sarasvatī Ṭhākura has sung a nice song in this connection, the purport of which is as follows: “My dear mind, why are you so proud of being a Vaiṣṇava? Your solitary chanting of the holy name of the Lord is based on a desire for cheap popularity, and therefore your chanting is only a pretension. Such an ambition for a cheap reputation may be compared to the stool of a hog because such popularity is another extension of the influence of māyā.” One may go to Vṛndāvana for cheap popularity, and instead of being absorbed in Kṛṣṇa consciousness, one may always think of money and women, which are simply temporary sources of happiness. It is better that one engage whatever money and women he may have in his possession in the service of the Lord, because sense enjoyment is not for the conditioned soul.

Quiconque risquerait de se rendre prématurément à Vṛndāvana en vertu des instructions de Śukadeva Gosvāmī tomberait à nouveau victime des pièges de māyā, alors même qu’il réside à Vṛndāvana. Afin de refréner ces retraites fantaisistes à Vṛndāvana, Śrīla Bhaktisiddhānta Sarasvatī Ṭhākura a composé un très beau chant dont voici la teneur : « Mon cher mental, pourquoi es-tu si fier d’être un vaiṣṇava ? Le culte et le chant des Saints Noms du Seigneur auxquels tu te livres ainsi en solitaire reposent sur l’aspiration à une popularité de pacotille et c’est pourquoi ta méditation sur les Saints Noms n’est qu’une simulation. Une telle ambition pour une réputation de peu de valeur peut être comparée aux excréments d’un porc, puisqu’une telle popularité n’est qu’une autre manifestation de l’influence de māyā. »

On peut très bien se rendre à Vṛndāvana pour s’acquérir une renommée à vil prix, et au lieu d’être absorbé dans la conscience de Kṛṣṇa, ne penser jour et nuit qu’à l’argent et aux femmes, qui ne sont que des sources de bonheur éphémères. Mieux vaut certes consacrer au Seigneur l’argent et les femmes que l’on puisse avoir sous sa tutelle, car le plaisir des sens ne s’adresse pas à l’âme conditionnée.

The master of the senses is Hṛṣīkeśa, Lord Kṛṣṇa. Therefore, the senses should always be engaged in His service. As for material reputation, there were many demons like Rāvaṇa who wanted to go against the laws of material nature, but they all failed. One should therefore not take to the demoniac activity of claiming to be a Vaiṣṇava just for false prestige, without performing service to the Lord. But when one engages oneself in the devotional service of the Lord, automatically the Vaiṣṇava reputation comes to him. There is no need to be envious of the devotees who are engaged in preaching the glories of the Lord. We have practical experience of being advised by the so-called bābājīs in Vṛndāvana that there is no need to preach and that it is better to live in Vṛndāvana in a solitary place and chant the holy name. Such bābājīs do not know that if one is engaged in preaching, or in glorifying the Supreme Personality of Godhead, the good reputation of a preacher automatically follows one. One should not, therefore, prematurely give up the honest life of a householder to lead a life of debauchery in Vṛndāvana. Śrīla Śukadeva Gosvāmī’s recommendation to leave home and go to the forest in search of Kṛṣṇa is not for immature persons. Mahārāja Parīkṣit was mature. Even in his householder life, or from the very beginning of his life, he worshiped Lord Kṛṣṇa’s mūrti. In his childhood he worshiped the Deity of Lord Kṛṣṇa, and later, although he was a householder, he was always detached, and therefore when he got the notice of his death, he immediately gave up all connection with household life and sat down on the bank of the Ganges to hear Śrīmad-Bhāgavatam in the association of devotees.

Śrī Kṛṣṇa est le Maître des sens, Hṛṣīkeśa. Aussi les sens devraient-ils être employés à Le servir. Quant à la réputation matérielle, nombre d’asuras comme Rāvaṇa désirèrent s’opposer aux lois de la nature matérielle, mais tous échouèrent. Aussi ne doit-on pas se prêter au jeu démoniaque qui consiste à prétendre être un vaiṣṇava à seule fin de jouir d’un faux prestige, sans pour autant servir le Seigneur. Par contre, quiconque s’engage dans le service de dévotion offert au Seigneur s’entourera tout naturellement d’une réputation de vaiṣṇava. Rien ne sert d’envier les bhaktas qui s’emploient à répandre les gloires du Seigneur. Nous nous sommes fait dire par les soi-disant bābājīs de Vṛndāvana qu’il est inutile de se consacrer à la prédication et qu’il est préférable de vivre à Vṛndāvana en un lieu solitaire pour chanter le Saint Nom. De tels bābājīs ignorent que si l’on s’emploie à des activités missionnaires ou à glorifier Dieu, la Personne Suprême, on s’attire naturellement la bonne réputation d’un prédicateur. Nul ne devrait donc renoncer prématurément à une honnête vie de famille pour aller mener une vie de débauche à Vṛndāvana. Lorsque Śrīla Śukadeva Gosvāmī recommande de quitter son foyer pour se rendre dans la forêt en quête de Kṛṣṇa, il ne s’adresse pas aux êtres immatures. Mahārāja Parīkṣit, lui, avait prouvé sa maturité : depuis le tout début de sa vie, et même lorsqu’il était chef de famille, il vénérait la mūrti de Kṛṣṇa. Dans son enfance, il rendait un culte à la Forme arcā du Seigneur, et par la suite, alors qu’il était chef de famille, il demeura toujours détaché du plaisir matériel, et c’est pourquoi lorsqu’il fut averti de sa mort prochaine, il renonça aussitôt à tout lien familial pour se rendre sur les rives du Gange y écouter le Śrīmad-Bhāgavatam en compagnie de vaiṣṇavas.

Thus ends the Bhaktivedanta purport of the ninetieth chapter of Kṛṣṇa, “Summary Description of Lord Kṛṣṇa’s Pastimes.”

Ainsi s’achèvent les enseignements de Bhaktivedanta pour le quatre-vingt-dixème chapitre du Livre de Kṛṣṇa, intitulé: « Description sommaire des Divertissements de Śrī Kṛṣṇa ».