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CHAPTER 73

SOIXANTE-TREIZIÈME CHAPITRE

Lord Kṛṣṇa Returns to the City of Hastināpura

Śrī Kṛṣṇa retourne à Hastināpura

The kings and princes released by Lord Kṛṣṇa after the death of Jarāsandha were rulers of different parts of the world. Jarāsandha was so powerful in military strength that he had conquered all these princes and kings, numbering 20,800. They were all incarcerated within a mountain cave especially constructed as a fort, and for a long time they were kept in that situation. When they were released by the grace of Lord Kṛṣṇa, they all looked very unhappy, their garments were niggardly, and their faces were almost dried up for want of proper bodily care. They were very weak due to hunger, and their faces had lost all beauty and luster. The kings’ long imprisonment had caused every part of their bodies to become slack and invalid.

Les rois et princes libérés par Śrī Kṛṣṇa après la mort de Jarāsandha se trouvaient gouverner différentes parties du monde. Jarāsandha jouissait d’une puissance militaire si grande qu’il avait conquis tous ces princes et rois, en tout vingt mille huit cents (20 800). Ils étaient incarcérés à l’intérieur d’une montagne, dans une caverne spécialement aménagée en forteresse, et ce, depuis bien longtemps. Quand la grâce de Śrī Kṛṣṇa vint les délivrer, ils avaient tous l’air malheureux, leurs vêtements n’étaient plus que haillons, et leurs visages s’étaient presque entièrement desséchés par manque de soin. La faim les avait fort affaiblis, et leurs visages avaient perdu toute beauté et tout éclat. Leur longue incarcération avait alangui et handicapé chacune des parties de leur corps.

However, because in that miserable condition they had had the opportunity to think about Lord Kṛṣṇa, they immediately saw Him now as the Supreme Personality of Godhead, Viṣṇu. They saw that the color of the transcendental body of Lord Kṛṣṇa resembled the hue of a newly arrived cloud in the sky. He appeared before them nicely covered by yellow silken garments, with four hands like Viṣṇu, and carrying the different symbols of the club, the conch shell, the disc and the lotus flower. His chest was marked with a golden line, and the nipples on His chest appeared like the whorls of lotus flowers. His eyes appeared to spread like the petals of a lotus, and His smiling face exhibited the symbol of eternal peace and prosperity. He wore glittering shark-shaped earrings, and His helmet was bedecked with valuable jewels. The Lord’s necklace of pearls and the bangles and bracelets nicely situated on His body all shone with a transcendental beauty. The Kaustubha jewel hanging on His chest glittered with great luster, and the Lord wore a beautiful flower garland. After so much distress, when the kings and princes saw Lord Kṛṣṇa, with His beautiful transcendental features, they looked upon Him to their hearts’ content, as if drinking nectar through their eyes, licking His body with their tongues, smelling the aroma of His body with their noses and embracing Him with their arms. Just by dint of their being in front of the Supreme Personality of Godhead, all reactions to their sinful activities were washed away. Therefore, without reservation, they surrendered themselves at the lotus feet of the Lord. It is stated in the Bhagavad-gītā that unless one is freed from all sinful reactions, one cannot fully surrender unto the lotus feet of the Lord. All the princes who saw Lord Kṛṣṇa forgot all their past tribulations. With folded hands and with great devotion, they offered prayers to Lord Kṛṣṇa, as follows.

Mais bien que soumis à cette misérable condition d’existence, et accablés par la souffrance, ils s’étaient vus accorder la grâce de pouvoir concentrer leurs pensées sur Dieu, la Personne Suprême, Śrī Viṣṇu.

Maintenant, ils pouvaient de leurs yeux contempler la carnation du Corps spirituel et absolu de Śrī Kṛṣṇa, carnation semblable à celle d’un nuage fraîchement formé dans le ciel. Le Seigneur apparut devant eux joliment vêtu de soies jaunes, doté de quatre bras, tel Viṣṇu, et portant les différents symboles : la masse, la conque, le disque et la fleur de lotus. Sur Son torse se distinguaient des lignes d’or, et les mamelons de Sa poitrine rappelaient le cœur des fleurs de lotus, Ses yeux s’allongeaient tels des pétales de lotus, et Son visage souriant brillait du symbole de la paix et de la prospérité éternelles. Il portait avec grâce d’étincelants pendants d’oreilles, ainsi qu’un casque incrusté de joyaux précieux. Son collier de perles et les bracelets qu’Il portait aux bras comme aux chevilles resplendissaient d’une beauté sublime. La pierre kaustubha, tombant sur Sa poitrine, scintillait d’un grand éclat. Le Seigneur portait aussi une magnifique guirlande de fleurs. Après tant de souffrance, lorsque les rois et princes virent Śrī Kṛṣṇa, lorsqu’ils purent contempler Ses traits merveilleux et sublimes, tous spirituels, ils fixèrent sur Lui leur regard jusqu’à ce que leur cœur se comble de satisfaction, comme si de leurs yeux ils buvaient du nectar, et de leur langue léchaient le Corps du Seigneur, comme si de leurs narines ils en humaient le parfum, et L’étreignaient de leurs bras. Le simple fait de se trouver devant Dieu, la Personne Suprême, les purifia de toutes les suites de leurs actes coupables. Aussi, sans nulle réserve, ils s’abandonnèrent aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur. La Bhagavad-gītā enseigne à cet effet qu’à moins d’être affranchi de toutes les suites de ses fautes, nul ne peut tout entier s’abandonner aux pieds pareils-au-lotus de Kṛṣṇa. Les princes qui Le virent oublièrent tous par là même leurs tribulations passées. Les mains jointes, et animés d’une grande dévotion, ils offrirent leurs prières à Śrī Kṛṣṇa  :

“Dear Lord, O Supreme Personality of Godhead, master of all demigods, You can immediately remove all Your devotees’ pangs because Your devotees are fully surrendered unto You. O dear Lord Kṛṣṇa, O eternal Deity of transcendental bliss and knowledge, You are imperishable, and we offer our respectful obeisances unto Your lotus feet. It is by Your causeless mercy that we have been released from the imprisonment of Jarāsandha, but now we pray that You release us from imprisonment within material existence, Your illusory energy. Please stop our continuous cycle of birth and death. We now have sufficient experience of the miserable material life in which we are fully absorbed, and having tasted its bitterness, we have come to take shelter under Your lotus feet. Therefore please give us Your protection. Dear Lord, O killer of the demon Madhu, we can now clearly see that Jarāsandha was not at fault in the least; it is actually by Your causeless mercy that we were bereft of our kingdoms, for we were very proud of calling ourselves rulers and kings. A ruler or king who becomes too much puffed up with false prestige and power gets no opportunity to understand his real constitutional position and eternal life. Under the influence of Your illusory energy, such a foolish so-called ruler or king becomes falsely proud of his position, just like a foolish person who considers a mirage in the desert a reservoir of water. Foolish persons think that their material possessions will give them protection; engaged in sense gratification, they falsely accept this material world as a place of eternal enjoyment. O Lord, O Supreme Personality of Godhead, we must admit that before this we were puffed up with our material opulences. It was as if we were intoxicated. Because we were all envious and wanted to conquer one another, we all engaged in fighting for supremacy, even at the cost of sacrificing the lives of many citizens.”

« Cher Seigneur, ô Personne Suprême, Maître de tous les devas, Tu peux dans l’instant effacer toutes les misères de Tes dévots, car ils se sont tout entiers abandonnés à Toi. Ô Śrī Kṛṣṇa, ô Dieu éternel de félicité et de connaissance spirituelle et absolue, Tu es impérissable : nous offrons notre hommage respectueux à Tes pieds pareils-au-lotus. C’est par Ta miséricorde immotivée que nous avons été libérés de la prison où nous avait enfermés Jarāsandha, et nous T’implorons à présent de nous libérer des chaînes de l’énergie illusoire qui nous gardent prisonniers de l’existence matérielle. Mets donc un terme, nous T’en prions, au cycle interminable de nos naissances et de nos morts. Nous avons maintenant une expérience suffisante de la misérable condition matérielle où nous nous trouvons pleinement absorbés ; en ayant goûté l’amertume, nous avons résolu de prendre refuge à Tes pieds pareils-au-lotus. Cher Seigneur, ô Vainqueur du monstre Madhu, nous pouvons maintenant voir avec clarté que Jarāsandha n’a commis aucune faute envers nous. C’est en vérité Ta miséricorde immotivée qui nous a privés de nos royaumes, car nous tirions grand orgueil de nos titres de rois et de maîtres. Tout dirigeant qui s’enorgueillit outre mesure de son prestige et de ses pouvoirs, perd l’occasion de comprendre sa véritable position originelle ainsi que la vie éternelle. Ces insensés, sous le nom de chef ou de roi, tirent vanité de leurs positions par l’influence de Ton énergie illusoire ; ils sont tel l’étourdi qui tient un mirage dans le désert pour une véritable oasis. Les sots croient que leurs possessions matérielles les protégeront contre tous maux, et ceux qui s’adonnent aux plaisirs des sens acceptent bien à tort cet univers matériel comme un lieu de jouissance éternelle. Ô Seigneur, ô Personne Suprême, il nous faut reconnaître qu’avant ces tribulations, nous étions enflés d’orgueil du fait de nos atouts matériels. À cause de l’envie que nous nourrissions les uns envers les autres, et du désir qui nous animait de conquérir nos royaumes respectifs, nous nous sommes tous battus pour la suprématie absolue, au prix même de la vie de nombreux citoyens. »

This is the disease of political power. As soon as a king becomes rich in material opulences, he wants to dominate other nations by military aggression. Similarly, mercantile men want to monopolize a certain type of business and control other mercantile groups. Impelled by false prestige and infatuated by material opulences, human society, instead of striving for Kṛṣṇa consciousness, creates havoc and disrupts peaceful living. Thus men forget the real purpose of life: to attain the favor of Lord Viṣṇu, the Supreme Personality of Godhead.

Telle est la maladie inhérente au pouvoir politique. Dès qu’un roi ou une nation devient riche d’atouts matériels, le désir de dominer autrui en l’assaillant de sa force militaire ne tarde pas à se manifester. Dans un même ordre d’idée, les commerçants aspirent au monopole d’un certain type de commerce, ou à la domination de leurs concurrents. Ainsi, dégradée par la vanité, et infatuée de ses valeurs matérielles, la société humaine, plutôt que de chercher à s’élever dans la Conscience de Kṛṣṇa, provoque le désordre et trouble la paix générale. Et les hommes en oublient naturellement le véritable but de l’existence : atteindre la faveur de Śrī Viṣṇu, Dieu, la Personne Suprême.

The kings continued, “O Lord, we were simply engaged in the abominable task of killing citizens and alluring them to be unnecessarily killed, just to satisfy our political whims. We did not consider that Your Lordship is always present before us in the form of cruel death. We were so foolish that we became the cause of death for others, forgetting our own impending death. But, dear Lord, the force of the time element, which is Your representative, is certainly insurmountable. The time element is so strong that no one can escape its influence; therefore we have received the reactions of our atrocious activities, and we are now bereft of all opulences and stand before You like street beggars. We consider our position Your causeless, unalloyed mercy upon us because now we can understand that we were falsely proud and that our material opulences could be withdrawn from us within a second by Your will. By Your causeless mercy only, we are now able to think of Your lotus feet. This is our greatest gain. Dear Lord, everyone knows that the body is a breeding ground of diseases. Now we are quite aged, and instead of being proud of our bodily strength, we are getting weaker day by day. We are no longer interested in sense gratification or the false happiness derived through the material body. By Your grace, we have now come to the conclusion that hankering after such material happiness is just like searching for water in a desert mirage. We are no longer interested in the results of our pious activities, such as performing great sacrifices to be elevated to the heavenly planets. We now understand that such elevation to a higher material standard may sound very relishable, but actually there cannot be any happiness within this material world. We pray for Your Lordship to favor us by instructing us how to engage in the transcendental loving service of Your lotus feet so that we may never forget our eternal relationship with Your Lordship. We do not want liberation from the entanglement of material existence. By Your will we may take birth in any species of life; it does not matter. We simply pray that we never forget Your lotus feet under any circumstances. Dear Lord, we now surrender unto Your lotus feet by offering our respectful obeisances unto You because You are the Supreme Lord, the Personality of Godhead, Kṛṣṇa, the son of Vasudeva. You are the Supersoul in everyone’s heart, and You are Lord Hari, who can take away all miserable conditions of material existence. Dear Lord, Your name is Govinda, the reservoir of all pleasure, because one who is engaged in satisfying Your senses satisfies his own senses automatically. Dear Lord, You are ever famous, for You can put an end to all the miseries of Your devotees. Please, therefore, accept us as Your surrendered servants.”

Les rois poursuivirent : « Ô Seigneur, à seule fin de satisfaire nos caprices politiques, nous conduisions simplement, pure abomination, nos citoyens à la mort, les incitant à se faire massacrer sans nécessité. Nous ne considérions point que Ta Grâce Se trouve à jamais présente devant nous sous la forme de la mort cruelle. Si grande notre sottise que nous causions la mort d’autrui sans songer à la nôtre propre, si imminente. Mais, cher Seigneur, la vengeance du facteur temps, lui qui Te représente, est pour le moins implacable ; il jouit d’une puissance telle que nul se saurait échapper à son emprise. Nous avons donc dû subir les conséquences de nos actes monstrueux, si bien que nous voilà à présent privés de tout, et debout devant Toi tels de pauvres hères mendiant dans les rues. Mais nous tenons notre position présente pour le résultat de Ta miséricorde pure et immotivée sur nos têtes, car nous comprenons à présent la vanité de notre orgueil, et que nos biens matériels peuvent nous être retirés en un instant si telle est Ta volonté. Et toujours par Ta grâce sans fin, et par elle seule, nous voilà à même de méditer sur Tes pieds pareils-au-lotus. Voilà bien le plus important de nos gains.

« Cher Seigneur, chacun sait que le corps représente un terrain favorable au développement de la maladie. À présent, nous voilà assez âgés, et la fierté de notre puissance physique a cédé la place à la réalisation de notre faiblesse chaque jour grandissante. Les plaisirs des sens, ou le faux bonheur obtenu par l’intermédiaire du corps matériel, ne nous intéressent plus. Par Ta grâce, nous sommes arrivés à la conclusion que d’aspirer à un tel bonheur matériel, ne vaut guère mieux que de chercher de l’eau dans un mirage. Les fruits de nos actes pieux, tel l’accomplissement de sacrifices pompeux visant l’élévation aux planètes édéniques, n’offrent plus d’attrait pour nous. Nous comprenons à présent qu’une telle promotion à un niveau de vie supérieur, bien qu’elle puisse sembler fort désirable, ne change rien au fait que le bonheur ne saurait exister en ce monde. Nous implorons donc Ta Grâce de nous favoriser en nous instruisant sur la façon de pratiquer le service d’amour sublime offert à Tes pieds pareils-au-lotus, afin que jamais nous n’oubliions la relation éternelle qui nous unit à Toi. Nous ne désirons point être libérés des griffes de l’existence matérielle. Si telle est Ta volonté, peu nous importe de renaître au sein de quelque espèce vivante que ce soit. Nous prions simplement de ne jamais oublier Tes pieds pareils-au-lotus en aucune circonstance. Cher Seigneur, nous nous abandonnons aujourd’hui à Tes pieds pareils-au-lotus en T’offrant notre hommage respectueux, car Tu es Dieu, la Personne Souveraine, Kṛṣṇa, le Fils de Vasudeva. Tu es l’Âme Suprême sise dans le cœur de chacun ; Tu es Śrī Hari, Celui qui peut nous soustraire à toutes les conditions misérables de l’existence. Cher Seigneur, Ton Nom est Govinda, Source intarissable de tout plaisir. Car, celui qui s’occupe à satisfaire Tes Sens, tout naturellement satisfait les siens aussi ; voilà bien qui Te vaut ce Nom. Ta renommée est éternelle, du fait que Tu peux mettre un terme à toutes les souffrances de Tes dévots. Nous T’en prions donc, accepte-nous comme Tes serviteurs soumis. »

After hearing the prayers of the kings released from the prison of Jarāsandha, Lord Kṛṣṇa, who is always the protector of surrendered souls and the ocean of mercy for the devotees, replied to them as follows in His sweet, transcendental voice, which was grave and full of meaning. “My dear kings,” He said, “I bestow upon you My blessings. From this day forth you will be attached to My devotional service without fail. I give you this benediction, as you have desired. You may know from Me that I am always sitting within your hearts as the Supersoul, and because you have now turned your faces toward Me, I, as master of everyone, shall always give you good counsel so that you may never forget Me and so that gradually you will come back home, back to Godhead. My dear kings, your decision to give up all conceptions of material enjoyment and turn instead toward My devotional service is factually the symptom of your good fortune. Henceforward you will always be blessed with blissful life. I confirm that all you have spoken about Me in your prayers is factual. It is a fact that the materially opulent position of one who is not fully Kṛṣṇa conscious is the cause of his downfall and his becoming a victim of the illusory energy. In the past there were many rebellious kings, such as Haihaya, Nahuṣa, Vena, Rāvaṇa and Narakāsura. Some of them were demigods and some of them demons, but because of their false perception of their positions, they fell from their exalted posts, and thus they no longer remained kings of their respective kingdoms and were lost in the violence of abominable conditioned life.

Après avoir entendu les prières des rois délivrés de la prison de Jarāsandha, Śrī Kṛṣṇa, à jamais le Protecteur des âmes soumises, et Océan de miséricorde pour Ses dévots, leur répondit de Sa voix douce et sublime, mais aussi grave et pleine de sens : « Chers rois, J’étends sur vous Ma bénédiction. À compter de ce jour, vous serez attachés à Mon service de dévotion sans jamais défaillir. Comme vous l’avez désiré, Je vous accorde cette grâce. Sachez que Je suis toujours dans votre cœur en tant que l’Âme Suprême, et qu’à présent, puisque vous avez vers Moi tourné votre regard, Moi, Maître de tous les êtres, vous conseillerai désormais afin que jamais vous ne M’oubliiez et que peu à peu vous progressiez sur la voie du retour à Dieu, en votre demeure originelle.

« Mes chers rois, votre décision de renoncer au concept même du plaisir matériel pour vous tourner vers le service de dévotion offert à Ma Personne constitue le véritable signe de votre bonne fortune. À partir d’aujourd’hui, vous vous verrez toujours bénis d’une existence heureuse. Je confirme en outre la véracité de tout ce que vous avez dit à Mon sujet dans vos prières. Il est vrai que l’opulence matérielle de ceux qui ne sont pas tout entiers conscients de Kṛṣṇa entraîne leur chute, et que par elle ils deviennent victimes de l’énergie illusoire. Les temps passés virent tant de rois rebelles – Haihaya, Nahuṣa, Vena, Rāvaṇa et Narakāsura. Certains d’entre eux étaient devas, et d’autres asuras, mais les uns comme les autres, du fait de leur perception erronée de leur position, se virent choir de leur poste élevé, et perdirent leurs royaumes.

“Every one of you must understand that anything material has its starting point, growth, maintenance, expansion, deterioration and, finally, disappearance. All material bodies are subject to these six conditions, and any relative acquisitions accumulated by this body are definitely subject to final destruction. Therefore, no one should be attached to perishable things. As long as one is within this material body, he should be very cautious in worldly dealings. The most perfect way of life in this material world is simply to be devoted to My transcendental loving service and to execute honestly the prescribed duties of one’s particular position. As far as you are concerned, you all belong to kṣatriya families. Therefore, you should live honestly, according to the prescribed duties befitting the royal order, and make your citizens happy in all respects. Keep to the standard of kṣatriya life. Do not beget children out of sense gratification, but simply take charge of the welfare of the people in general. Everyone takes birth in this material world in continuation of his previous life, and thus he is subject to the stringent laws of nature, such as birth and death, distress and happiness, profit and loss. One should not be disturbed by duality but should always be fixed in My devotional service and thus remain balanced in mind and satisfied in all circumstances, considering all things to be given by Me. Thus one can live a very happy and peaceful life, even within this material condition. In other words, one should actually be callous to the material body and its by-products and should be unaffected by them. One should remain fully satisfied in the interests of the spirit soul and engage in the service of the Supersoul. One should engage his mind only in thinking of Me, one should simply become My devotee, one should simply worship Me, and one should offer his respectful obeisances unto Me alone. In this way, one can cross over this ocean of nescience very easily and at the end come back to Me. In conclusion, your lives should constantly be engaged in My service.”

« Baignant dans la violence de l’existence conditionnée, chacun d’entre vous doit comprendre que toute chose matérielle connaît un début, une période de croissance, une autre de stabilisation, puis d’expansion, un déclin et une fin. Tout corps matériel est sujet à ces six conditions ; et toute acquisition relative à ce corps se trouve également, et sans qu’il soit permis d’en douter, sujette à la destruction finale. Par suite, nul ne devrait s’attacher aux choses périssables. Tant que l’on habite le corps matériel, il faut agir avec grande prudence en ce monde. Le mode de vie le plus parfait ici-bas, c’est simplement de se vouer à Mon service d’amour, spirituel et absolu, et de se soumettre de bonne foi aux devoirs que prescrivent à chacun les Écritures selon sa position. En ce qui vous concerne, vous appartenez tous à des familles kṣatriyas ; vous devez donc vivre honnêtement, selon les obligations qui incombent à l’ordre royal, et rendre vos citoyens heureux à tous les égards. Tenez-vous-en aux normes d’existence des kṣatriyas. N’engendrez point d’enfant pour le simple plaisir des sens ; veillez simplement au bien-être des hommes en général. Tous prennent naissance en ce monde en raison de désirs impurs nourris au cours de leur existence passée, et se voient dès lors assujettis aux sévères lois de la nature, telles la naissance et la mort, le malheur et le bonheur, le gain et la perte. Nul ne doit se laisser égarer par la dualité, mais bien plutôt demeurer ferme dans Mon service, et de ce fait garder un mental équilibré et satisfait en toutes circonstances, tenant toute chose pour un don de Ma Personne. Ainsi, chacun pourra vivre une existence des plus heureuses et des plus paisibles, même en ce monde. Pour tout dire, il s’agit de se montrer insoucieux du corps matériel et de ce qu’il peut produire sans jamais s’en laisser affecter. L’on doit demeurer pleinement satisfait dans la poursuite des intérêts de l’âme spirituelle, et se mettre au service de l’Âme Suprême. L’on ne devrait emplir son mental que de Moi, et seulement devenir Mon dévot, M’adorer, offrir à Moi seul l’hommage de son respect. Par cette voie, on pourra traverser l’océan de l’ignorance avec grande aise, et enfin revenir à Moi. Pour conclure, vos vies doivent tout entières être engagées à Mon service. »

After delivering His instructions to the kings and princes, Lord Kṛṣṇa immediately arranged for their comfort and asked many servants and maidservants to take care of them. Lord Kṛṣṇa requested Sahadeva, the son of King Jarāsandha, to supply all necessities to the kings and show them all respect and honor. In pursuance of the order of Lord Kṛṣṇa, Sahadeva offered them all honor and presented them with ornaments, garments, garlands and other paraphernalia. After taking their baths and dressing very nicely, the kings appeared happy and gentle. Then they were supplied nice food. Lord Kṛṣṇa supplied everything for their comfort, as befitting their royal positions. Since the kings were so mercifully treated by Lord Kṛṣṇa, they felt great happiness, and their bright faces appeared just like the stars in the sky after the end of the rainy season. All nicely dressed and ornamented, their earrings glittering, they were then seated on chariots bedecked with gold and jewels and drawn by decorated horses. After seeing that each was taken care of, Lord Kṛṣṇa, in a sweet voice, asked them to return to their respective kingdoms. By His liberal behavior, unparalleled in the history of the world, Lord Kṛṣṇa released all the kings who had been in the clutches of Jarāsandha, and the kings, being fully satisfied, began to chant His holy name, think of His holy form and glorify His transcendental pastimes as the Supreme Personality of Godhead. Thus engaged, they returned to their respective kingdoms. The citizens of their kingdoms were greatly pleased to see them return, and when they heard of the kind dealings of Lord Kṛṣṇa, they were all very happy. The kings began to manage the affairs of their kingdoms in accordance with the instructions of Lord Kṛṣṇa, and all those kings and their subjects passed their days very happily. This is a vivid example of a Kṛṣṇa conscious society. If the people of the world, taking into account their respective material qualities, divide the whole society into four orders for material progress and four orders for spiritual progress, centering these orders on Kṛṣṇa and following the instructions of Kṛṣṇa as stated in the Bhagavad-gītā, the entire human society will undoubtedly be happy. This is the lesson we have to take from this incident.

Après avoir prodigué Ses enseignements aux rois et aux princes présents, Śrī Kṛṣṇa demande que de nombreux serviteurs et servantes veillent à leur confort et prennent soin d’eux. Śrī Kṛṣṇa prie Sahadeva, le fils du roi Jarāsandha, de fournir aux rois tout ce dont ils pourraient avoir besoin, et de leur accorder tout respect et tout honneur. Répondant au désir du Seigneur, Sahadeva comble les monarques et leur présente des habits, des parures, des guirlandes et bien d’autres objets. Après avoir pris leur bain et s’être bien vêtus, les rois paraissent heureux et paisibles. On leur offre alors de délicieux mets. Śrī Kṛṣṇa veille au moindre détail de leur confort comme l’exige leur position royale. Et ainsi traités par Śrī Kṛṣṇa, avec tant de miséricorde, tous ressentent une joie profonde, et leurs visages illuminés rappellent les étoiles dans le ciel à la fin de la saison des pluies. Tous sont fort agréablement vêtus et parés, et leurs pendants d’oreilles scintillent. Chacun est ensuite placé sur un char incrusté d’or et de pierreries, et tiré par des chevaux finement décorés. Puis, s’assurant que rien n’a été oublié, Śrī Kṛṣṇa, d’une voix douce, leur demande de s’en retourner dans leurs royaumes respectifs.

Dans son infinie libéralité, inégalée dans l’histoire du monde, Śrī Kṛṣṇa avait libéré tous les rois des griffes de Jarāsandha, et ceux-ci, se sentant comblés, commencèrent à chanter Son Saint Nom, à méditer sur Sa divine Forme, et à glorifier Ses Divertissements spirituels en tant que Dieu, la Personne Suprême. C’est ainsi absorbés qu’ils prirent le chemin de leurs royaumes, où leurs sujets se montrèrent fort heureux de leur retour, et transportés de joie en apprenant la bonté avec laquelle les avait traités Śrī Kṛṣṇa. Les rois reprirent leurs fonctions suivant les instructions du Seigneur, et tous vécurent avec leurs sujets des jours fort heureux. Tel est l’exemple vivant d’une société consciente de Kṛṣṇa. Si les peuples du monde divisent leur société en quatre groupes, déterminés par les attributs matériels de chacun et destinés à favoriser le progrès matériel aussi bien que spirituel de la population, quatre groupes centrés sur Kṛṣṇa, suivant Son enseignement – qu’Il prodigue dans la Bhagavad-gītā –, l’humanité tout entière connaîtra sans nul doute le bonheur. Telle est la leçon que nous devons tirer de ce récit.

After thus causing the annihilation of Jarāsandha by Bhīmasena and after being properly honored by Sahadeva, the son of Jarāsandha, Lord Kṛṣṇa, accompanied by Bhīmasena and Arjuna, returned to the city of Hastināpura. When they reached the precincts of Hastināpura, they blew their respective conch shells, and by hearing the sound vibrations and understanding who was arriving, everyone immediately became cheerful. But the enemies of Kṛṣṇa, upon hearing the conch shells, were very sorry. The citizens of Indraprastha felt their hearts become joyful simply by hearing the vibration of Kṛṣṇa’s conch shell because they could understand that Jarāsandha had been killed. Now the performance of the Rājasūya sacrifice by King Yudhiṣṭhira was almost certain. Bhīmasena, Arjuna and Kṛṣṇa, the Supreme Personality of Godhead, arrived before King Yudhiṣṭhira and offered their respects to the king. King Yudhiṣṭhira attentively heard the narration of the killing of Jarāsandha and the setting free of the kings. He also heard of the tactics adopted by Kṛṣṇa to kill Jarāsandha. The king was naturally affectionate toward Kṛṣṇa, but after hearing the story he became even more bound to Him in love; tears of ecstasy glided from his eyes, and he was so stunned that he was almost unable to speak.

Après avoir veillé à l’annihilation de Jarāsandha par Bhīmasena et avoir été dûment honoré par Sahadeva, fils de Jarāsandha, Kṛṣṇa, accompagné de Bhīmasena et d’Arjuna, S’en retourna à Hastināpura. Parvenus à l’enceinte de la ville, ils soufflèrent chacun dans leur conque ; entendant ce son et comprenant par qui il était produit, tous s’animèrent de joie. Mais les ennemis de Kṛṣṇa, pour leur part, perçurent dans ce même son une cause de détresse. Les habitants d’Indraprastha, eux, sentirent leurs cœurs s’emplir de joie dès qu’ils entendirent vibrer la conque de Kṛṣṇa, car ils pouvaient comprendre par-là que Jarāsandha avait trouvé la mort. Dès lors, l’accomplissement du sacrifice rājasūya par le roi Yudhiṣṭhira ne faisait plus de doute. Bhīmasena, Arjuna et Kṛṣṇa, Dieu, la Personne Suprême, se présentèrent devant le roi Yudhiṣṭhira et lui offrirent leurs respects. L’empereur prêta une oreille attentive à la narration de la mise à mort de Jarāsandha et de la délivrance des rois. Il apprit également par quelle tactique Kṛṣṇa avait détruit Jarāsandha. Le roi portait une affection toute naturelle au Seigneur, mais après l’écoute de ce récit, son amour pour Lui s’accrut encore. Des larmes d’extase coulèrent de ses yeux, et si grande fut sa stupeur qu’il se trouva presque incapable de parler.

Thus ends the Bhaktivedanta purport of the seventy-third chapter of Kṛṣṇa, “Lord Kṛṣṇa Returns to the City of Hastināpura.”

Ainsi s’achèvent les enseignements de Bhaktivedanta pour le soixante-treizième chapitre du Livre de Kṛṣṇa, intitulé: « Śrī Kṛṣṇa retourne à Hastināpura ».