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CHAPTER 22

VINGT-DEUXIÈME CHAPITRE

Stealing the Garments of the Unmarried Gopī Girls

Kṛṣṇa vole les vêtements des gopīs non mariées

According to Vedic civilization, unmarried girls from ten to fourteen years of age are supposed to worship either Lord Śiva or Goddess Durgā in order to get a nice husband. But the unmarried girls of Vṛndāvana were already attracted by the beauty of Kṛṣṇa. They were, however, engaged in the worship of Goddess Durgā in the beginning of the Hemanta season (just prior to the winter season). The first month of Hemanta is Agrahāyana (October–November), and at that time all the unmarried gopīs of Vṛndāvana began to worship Goddess Durgā with a vow. They first ate haviṣyānna, a kind of food prepared by boiling together mung dāl and rice without any spices or turmeric. According to Vedic injunction, this kind of food is recommended to purify the body before one enacts a ritualistic ceremony. All the unmarried gopīs in Vṛndāvana used to daily worship Goddess Kātyāyanī early in the morning after taking a bath in the river Yamunā. Kātyāyanī is another name for Goddess Durgā. The goddess is worshiped by preparing a doll made of sand from the bank of the Yamunā. It is recommended in the Vedic scriptures that a deity may be made from different kinds of material elements: it can be painted, made of metal, made of jewels, made of wood, earth or stone or can be conceived within the heart of the worshiper. The Māyāvādī philosopher takes all these forms of the deity to be imaginary, but actually they are accepted in the Vedic literatures to be identical with either the Supreme Lord or a respective demigod.

Dans la civilisation védique, les jeunes filles de dix à quatorze ans doivent rendre un culte à Śiva ou à la déesse Durgā pour obtenir un bon époux. Les jeunes filles non mariées de Vṛndāvana, elles, avaient déjà succombé à la beauté de Kṛṣṇa. Elles s’étaient tout de même engagées dans le culte de la déesse Durgā, dès le début de la saison d’hemanta, qui précède tout juste l’hiver. Le premier mois de cette saison porte le nom d’Agrahāyana (correspondant à octobre-novembre), et c’est alors que toutes les gopīs non mariées de Vṛndāvana décidèrent de rendre un culte à la déesse Durgā. Elles commencèrent par manger l’haviṣyānna, une mixture de mung-dāl et de riz bouilli sans épices ni curcuma. Les Vedas préconisent ce genre de nourriture pour la purification du corps avant l’accomplissement de toute cérémonie rituelle. Toutes les gopīs non mariées de Vṛndāvana prirent donc l’habitude d’adorer chaque jour, très tôt le matin, après un bain dans la rivière Yamunā, la déesse Kātyāyanī – autre nom pour Durgā. Le culte de Kātyāyanī se rend en modelant une figurine de sable et de terre pris sur les berges de la Yamunā. Les Écrits védiques enseignent qu’une mūrti peut être formée à partir de divers éléments matériels : elle peut être peinte, forgée dans le métal, taillée dans des gemmes, sculptée dans le bois, la terre ou la pierre, ou bien encore conçue dans le cœur de l’adorateur. Les philosophes māyāvādīs tiennent toutes ces formes de mūrtis pour imaginaires, mais en vérité, les Écrits védiques les acceptent pour identiques soit au Seigneur Suprême, soit aux devas dont elles prennent la forme.

The unmarried gopīs used to prepare the deity of Goddess Durgā and worship it with candana pulp, garlands, incense, lamps and all kinds of presentations – fruits, grain and twigs of plants. After worshiping, it is the custom to pray for some benediction. The unmarried girls used to pray with great devotion to Goddess Kātyāyanī, addressing her as follows: “O supreme external energy of the Personality of Godhead, O supreme mystic power, O supreme controller of this material world, O Goddess, please be kind to us and arrange for our marriage with the son of Nanda Mahārāja, Kṛṣṇa.” The Vaiṣṇavas generally do not worship any demigods. Śrīla Narottama dāsa Ṭhākura has strictly forbidden all worship of the demigods for anyone who wants to advance in pure devotional service. Yet the gopīs, who are beyond compare in their affection for Kṛṣṇa, were seen to worship Durgā. The worshipers of demigods sometimes mention that the gopīs worshiped Goddess Durgā, but we must understand the purpose of the gopīs. Generally, people worship Goddess Durgā for some material benediction. Here, the gopīs prayed to the goddess to become wives of Lord Kṛṣṇa. The purport is that if Kṛṣṇa is the center of activity, a devotee can adopt any means to achieve that goal. The gopīs could adopt any means to satisfy or serve Kṛṣṇa. That was the superexcellent characteristic of the gopīs. They worshiped Goddess Durgā completely for one month in order to have Kṛṣṇa as their husband. Every day they prayed for Kṛṣṇa, the son of Nanda Mahārāja, to become their husband.

Les gopīs non mariées avaient coutume de modeler la mūrti de Durgā et de lui rendre un culte par l’offrande de pulpe de candana, de guirlandes, d’encens, de lampes et autres présents divers – fruits, céréales et brindilles. Après le culte, comme le veut la tradition, vient le moment où l’on implore quelque bénédiction. C’est avec grande dévotion que priaient les jeunes filles : « Ô énergie souveraine et éternelle de Dieu, la Personne Suprême, ô puissance surnaturelle suprême, ô maîtresse suprême de l’univers matériel, ô déesse, accorde-nous, c’est notre prière, ta bonté, fais que se réalise notre désir d’épouser le fils de Nanda Mahārāja, Kṛṣṇa. » En règle générale, les vaiṣṇavas évitent de vouer un culte aux devas. Śrīla Narottama dāsa Ṭhākura a interdit strictement toute forme d’adoration aux devas pour quiconque désire progresser sur la voie du service de dévotion pur. Les gopīs, cependant, dont l’amour pour Kṛṣṇa est sans rival, se livrèrent ouvertement à l’adoration de Durgā. Les adorateurs des devas cherchent parfois à en tirer une justification de leurs pratiques ; mais c’est qu’ils méconnaissent le vrai dessein des gopīs. En général, nous l’avons dit, les gens rendent un culte à la déesse Durgā dans le but d’obtenir d’elle quelque bénédiction matérielle. Mais les gopīs en implorant la déesse avaient un autre but : devenir les épouses du Seigneur, Śrī Kṛṣṇa. Nous en tirons l’enseignement que si Kṛṣṇa demeure le centre de ses actes, le bhakta peut adopter, pour atteindre ce centre, n’importe quel moyen. Pour satisfaire, pour servir Kṛṣṇa, les gopīs se trouvaient libres d’emprunter n’importe quelle voie : telle était leur rare excellence. Afin d’obtenir Kṛṣṇa comme époux, elles adorèrent la déesse Durgā dans tous les détails de son culte pendant une période d’un mois. Chaque jour, elles priaient que Kṛṣṇa, le Fils de Nanda Mahārāja, les épouse.

Early in the morning, the gopīs used to go to the bank of the Yamunā to take a bath. They would assemble together and, holding one another’s hands, loudly sing of the wonderful pastimes of Kṛṣṇa. It is an old system among Indian girls and women that when they take a bath in the river they place their garments on the bank and dip into the water completely naked. The portion of the river where the girls and women bathe was strictly prohibited to any male, and this is still the system. The Supreme Personality of Godhead, knowing the minds of the unmarried young gopīs, blessed them with their desired objective. They had prayed for Kṛṣṇa to become their husband, and Kṛṣṇa wanted to fulfill their desires.

De bon matin, les gopīs se rendaient sur les berges de la Yamunā pour prendre leur bain. Toutes réunies, elles se tenaient chacune par la main et chantaient à voix forte les merveilleux Divertissements de Kṛṣṇa. Selon une vieille coutume, les jeunes filles et les femmes indiennes, lorsqu’elles se baignent dans une rivière, déposent leurs vêtements sur la berge et pénètrent dans l’eau entièrement nues. L’accès à la partie de la rivière où se baignent les jeunes filles et les femmes est strictement interdit à tout homme, système encore aujourd’hui observé. Dieu, la Personne Suprême, connaissant la pensée des jeunes gopīs, les bénit en leur accordant l’objet de leur désir. Elles avaient prié que Kṛṣṇa devienne leur époux, et Kṛṣṇa désirait combler leur souhait.

At the end of the month, Kṛṣṇa, along with His friends, appeared on the scene. Another name of Kṛṣṇa is Yogeśvara, or master of all mystic powers. By practicing meditation, the yogī can study the psychic movement of other men, and certainly Kṛṣṇa could understand the desire of the gopīs. Appearing on the scene, Kṛṣṇa immediately collected all the garments of the gopīs, climbed up into a nearby tree, and with a smiling face began to speak to them.

Lorsque vint la fin du mois, Kṛṣṇa, avec Ses compagnons, apparut sur les lieux du bain. Kṛṣṇa est également connu sous le Nom de Yogeśvara, ou le Maître de tous pouvoirs surnaturels. Grâce à la pratique de la méditation, le yogī peut connaître par analyse les mouvements psychiques d’autres hommes ; certes donc, Kṛṣṇa, Yogī suprême, savait le désir des gopīs. Aussitôt sur les berges, Il ramassa tous les vêtements des gopīs, grimpa sur un arbre voisin, et, souriant, S’adressa aux jeunes filles :

“My dear girls,” He said, “please come here one after another and pray for your garments and then take them away. I’m not joking with you. I’m just telling the truth. I have no desire to play any joke with you, for you are tired from observing the regulative principles for one month by worshiping Goddess Kātyāyanī. Please do not come here all at once. Come alone; I want to see each of you in your complete beauty, for you all have thin waists. I have requested you to come alone. Now please comply.”

« Venez, Je vous prie, l’une après l’autre, M’implorer de vous rendre vos atours, puis les recevoir de Moi. Ce n’est pas simplement un jeu, mais la vérité. Je n’ai nulle intention de rire de vous, car vous avez observé tout un long mois les principes régulateurs propres au culte de la déesse Kātyāyanī. N’accourez pas toutes ensemble ! Venez seule, l’une après l’autre, que Je voie chacune d’entre vous dans sa pleine beauté, car toutes, vous avez la taille fine. Voilà ma demande. Maintenant, exaucez-la Je vous prie. »

When the girls in the water heard such joking words from Kṛṣṇa, they began to look at one another and smile. They were very joyous to hear such a request from Kṛṣṇa because they were already in love with Him. Out of shyness, they looked at one another, but they could not come out of the water because they were naked. Due to remaining in the water for a long time, they felt cold and were shivering, yet upon hearing the pleasing, joking words of Govinda, their minds were perturbed with great joy. They told Kṛṣṇa, “Dear son of Nanda Mahārāja, please do not joke with us in that way. It is completely unjust to us. You are a very respectable boy because You are the son of Nanda Mahārāja, and You are very dear to us, but You should not play this joke on us, because now we are all shivering from the cold water. Kindly deliver our garments immediately; otherwise we shall suffer.” They then began to appeal to Kṛṣṇa with great submission. “Dear Śyāmasundara,” they said, “we are all Your eternal servitors. Whatever You order us to do, we are obliged to perform without hesitation because we consider it our religious duty. But if You insist on putting this proposal to us, which is impossible to perform, then certainly we will have to go to Nanda Mahārāja and lodge a complaint against You. If Nanda Mahārāja does not take action, then we shall tell King Kaṁsa about Your misbehavior.”

Lorsque les jeunes filles dans l’eau entendirent Kṛṣṇa prononcer ces propos moqueurs, elles se regardèrent, puis sourirent. Déjà amoureuses de Kṛṣṇa, elles sentirent une grande joie à entendre de Ses lèvres une telle requête. Timides, elles posèrent chacune sur les autres leur regard, mais à cause de leur nudité, elles n’osèrent point sortir de l’eau. Elles étaient depuis longtemps déjà dans la rivière : elles commençaient à avoir froid et à trembler ; cependant, d’avoir entendu les paroles espiègles, enjôleuses, de Govinda, leur mental se troublait, par l’effet d’une grande joie. Elles s’adressèrent à Kṛṣṇa : « Cher fils de Nanda Mahārāja, nous t’implorons de ne point plaisanter ainsi avec nous. Voilà qui est bien injuste de Ta part : tu es un garçon très respectable, toi, le fils de Nanda Mahārāja ; et aussi, tu nous es très cher, mais devrais-tu nous jouer ce tour ? Car nous voilà toutes tremblantes dans l’eau froide. Daigne maintenant nous rendre nos vêtements, sans quoi nous souffrirons. » Et elles reprirent, mais cette fois avec grande soumission : « Cher Śyāmasundara, nous sommes toutes Tes servantes éternelles. Quels que soient tes ordres, nous sommes contraintes de les exécuter sans hésitation, puisqu’il s’agit là de notre devoir religieux. Mais si tu persistes à vouloir que nous allions nues devant toi, pour nous chose impossible, alors nous devrons nous plaindre de toi auprès de Nanda Mahārāja. Et si Nanda Mahārāja ne te châtie point, nous dirons au roi Kaṁsa ta mauvaise conduite. »

Upon hearing this appeal by the unmarried gopīs, Kṛṣṇa answered, “My dear girls, if you think that you are My eternal servitors and you are always ready to execute My order, then My request is that, with your smiling faces, you please come here alone, one after another, and take away your garments. If you do not come here, however, and if you lodge complaints with My father, I shall not care anyway, for I know My father is old and cannot take any action against Me.”

À ces paroles des gopīs non mariées, Kṛṣṇa répondit : « Jeunes filles aimées, puisque vous vous dites Mes servantes éternelles, toujours prêtes à exécuter Mes ordres, faites ce que Je vous demande : venez ici seules, l’une après l’autre, avec votre visage souriant, reprendre vos vêtements. Si vous Me désobéissez, si vous allez vous plaindre à Mon père, quel désagrément pour Moi ? Je sais bien qu’il se fait vieux et ne peut plus rien contre Moi. »

When the gopīs saw that Kṛṣṇa was strong and determined, they had no alternative but to abide by His order. One after another they came out of the water, but because they were completely naked, they tried to cover their nakedness by placing their left hand over their pubic area. In that posture they were all shivering. Their simple presentation was so pure that Lord Kṛṣṇa immediately became pleased with them. All the unmarried gopīs who prayed to Kātyāyanī to have Kṛṣṇa as their husband were thus satisfied. A woman cannot be naked before any male except her husband. The unmarried gopīs desired Kṛṣṇa as their husband, and He fulfilled their desire in this way. Being pleased with them, He took their garments on His shoulder and began to speak as follows: “My dear girls, you have committed a great offense by going naked in the river Yamunā. Because of this, the predominating deity of the Yamunā, Varuṇadeva, has become displeased with you. Please, therefore, just touch your foreheads with folded palms and bow down before the demigod Varuṇa in order to be excused from this offensive act.” The gopīs were all simple souls, and whatever Kṛṣṇa said they took to be true. In order to be freed from the wrath of Varuṇadeva, as well as to fulfill the desired end of their vows and ultimately to please their worshipable Lord, Kṛṣṇa, they immediately abided by His order. Thus they became the greatest lovers of Kṛṣṇa, and His most obedient servitors.

Lorsqu’elles virent la fermeté, la détermination de Kṛṣṇa, les gopīs n’eurent d’autre choix que de Lui obéir. Elles sortirent de l’eau l’une après l’autre, s’efforçant d’atténuer leur nudité en plaçant leur main gauche devant la région pubienne. Elles restaient dans cette attitude, toutes tremblantes. Elles se présentaient de façon si simple, si pure, que Śrī Kṛṣṇa fût aussitôt satisfait d’elles. Ainsi, toutes les gopīs non mariées qui avaient prié Kātyāyanī d’obtenir Kṛṣṇa pour époux virent leur désir comblé. Car une femme ne peut se tenir nue devant un homme autre que son époux. Les gopīs non mariées désiraient Kṛṣṇa comme leur époux : Il leur donna satisfaction en les forçant à se montrer nues devant Lui. Heureux d’elles, Kṛṣṇa plaça sur Ses épaules leurs robes et leur dit : « Jeunes filles aimées, vous avez commis une grande offense en vous baignant nues dans la rivière Yamunā. Cette offense a fait que le deva-maître de la Yamunā, Varuṇadeva, soit irrité contre vous. Touchez, Je vous prie, votre front de vos mains jointes et prosternez-vous devant le deva Varuṇa pour qu’il vous pardonne. » Les gopīs étaient toutes des âmes simples : quoi que dise Kṛṣṇa, elles l’acceptaient comme la vérité. Pour s’affranchir de la colère de Varuṇadeva, et que se réalise leur vœu, mais surtout afin de satisfaire leur Seigneur adorable, Śrī Kṛṣṇa, elles se rendirent tout de suite à Son ordre. C’est ainsi que d’entre ceux qui aiment Kṛṣṇa, elles devinrent les plus grandes, et Ses servantes les plus fidèles.

Nothing can compare with the Kṛṣṇa consciousness of the gopīs. Actually, the gopīs did not care for Varuṇa or any other demigod; they only wanted to satisfy Kṛṣṇa. Kṛṣṇa became very ingratiated and satisfied by the simple dealings of the gopīs, and He immediately delivered their respective garments, one after another. Although Kṛṣṇa cheated the young unmarried gopīs and made them stand naked before Him and enjoyed joking words with them, and although He treated them just like dolls and stole their garments, they were still pleased with Him and never lodged complaints against Him. This attitude of the gopīs is described by Lord Caitanya Mahāprabhu when He prays, “My dear Lord Kṛṣṇa, You may embrace Me or trample Me under Your feet, or You may make Me brokenhearted by never being present before Me. Whatever You like, You can do, because You have complete freedom to act. But in spite of all Your dealings, You are My Lord eternally, and I have no other worshipable object.” This is the attitude of the gopīs toward Kṛṣṇa.

Rien ne peut être comparé à la conscience de Kṛṣṇa qu’ont les gopīs. En vérité, elles n’avaient guère souci de Varuṇa ou de tout autre deva ; leur seul désir était de satisfaire Kṛṣṇa. Infiniment reconnaissant et satisfait de leur être simple, Kṛṣṇa leur rendit aussitôt, l’une après l’autre, leurs robes. Bien que Kṛṣṇa les ait dupées, les ait forcées à se tenir nues devant Lui, qu’Il Se soit plu à leur adresser des propos narquois, bien qu’Il les ait traitées comme des marionnettes et leur ait dérobé leurs atours, les jeunes gopīs non mariées de Vṛndāvana ne s’en fâchèrent point, elles continuèrent de L’aimer, sans jamais se plaindre à quiconque de Lui. Śrī Caitanya Mahāprabhu célèbre cette attitude des gopīs dans Ses prières : « Kṛṣṇa demeure et demeurera toujours mon unique Seigneur, dût-Il m’écraser sous Son étreinte ou me briser le cœur par Son absence. Totale est Sa liberté d’agir à Sa guise en toutes circonstances, Il n’en reste pas moins l’éternel Objet que j’adore, sans y mettre de conditions. » Telle est l’attitude des gopīs envers Kṛṣṇa.

Lord Kṛṣṇa was pleased with them, and since they all desired to have Him as their husband, He told them, “My dear well-behaved girls, I know of your desire for Me and why you worshiped Goddess Kātyāyanī, and I completely approve of your action. Anyone whose full consciousness is always absorbed in Me, even if in lust, is elevated. As a fried seed cannot fructify, so any desire in connection with My loving service cannot produce any fruitive result, as in ordinary karma.

Śrī Kṛṣṇa était content d’elles, et parce qu’elles désiraient toutes L’avoir pour époux, Il leur confia : « Jeunes filles douces et aimées, Je connais votre désir de M’avoir pour époux, Je sais pourquoi vous rendez un culte à la déesse Kātyāyanī, et J’approuve vos actes sans réserve. Quiconque absorbe toujours sa conscience en Ma Personne, serait-il animé par la convoitise, sera élevé. De même qu’une graine cuite ne peut porter de fruit, tout désir lié à Mon service d’amour ne peut produire de karma. »

There is a statement in the Brahma-saṁhitā: karmāṇi nirdahati kintu ca bhakti-bhājām. Everyone is bound by his fruitive activities, but the devotees, because they work completely for the satisfaction of the Lord, suffer no reactions. Similarly, the gopīs’ attitude toward Kṛṣṇa, although seemingly lusty, should not be considered to be like the lusty desires of ordinary women. The reason is explained by Kṛṣṇa Himself. Activities in devotional service to Kṛṣṇa are transcendental to any fruitive result.

La Brahma-saṁhitā enseigne : karmāṇi nirdahati kintu ca bhakti-bhājām, tous les êtres, en ce monde, sont prisonniers de leurs actes intéressés, mais les bhaktas, n’agissant que pour satisfaire le Seigneur, n’ont pas à souffrir des suites de leurs actes. De même, gardons-nous de comparer l’attitude des gopīs envers Kṛṣṇa, bien que revêtant des apparences de convoitise, au désir concupiscent des femmes du commun. Pourquoi ? Kṛṣṇa l’explique en Personne : les actes accomplis dans le cadre du service de dévotion transcendent tout karma.

“My dear gopīs,” Kṛṣṇa continued, “your desire to have Me as your husband will be fulfilled because it is with this desire that you worshiped Goddess Kātyāyanī. I promise you that during the next autumn season you shall be able to meet with Me, and you shall enjoy Me as your husband.”

Kṛṣṇa poursuivit : « Chères gopīs, votre désir de M’avoir pour époux sera certes comblé puisque, animées de lui, vous avez offert un culte à la déesse Kātyāyanī. L’automne prochain, Je le promets, il vous sera donné de Me rencontrer, de connaître la joie de M’avoir pour époux. »

Later Kṛṣṇa, in the company of His cowherd boyfriends, took shelter of the shade of some trees and became very happy. Thus He addressed the inhabitants of Vṛndāvana: “My dear Stoka-kṛṣṇa, My dear Varūthapa, My dear Bhadrasena, My dear Sudāmā, My dear Subala, My dear Arjuna, My dear Viśāla, My dear Ṛṣabha – just look at these most fortunate trees of Vṛndāvana. They have dedicated their lives to the welfare of others. Individually they are tolerating all kinds of natural disturbances, such as hurricanes, torrents of rain, scorching heat and piercing cold, but they are very careful to relieve our fatigue and give us shelter. My dear friends, I think they are glorified in this birth as trees. They are so careful to give shelter to others that they are like noble, highly elevated charitable men who never deny charity to one who approaches them. No one is denied shelter by these trees. They supply various kinds of facilities to human society, such as leaves, flowers, fruit, shade, roots, bark, flavor extracts and fuel. They are the perfect example of noble life. They are like a noble person who has sacrificed everything possible – his body, mind, activities, intelligence and words – for the welfare of all living entities.”

Se réfugiant à l’ombre des arbres, Kṛṣṇa manifesta Son bonheur. Tout en marchant, Il parlait aux habitants de Vṛndāvana : « Cher Stoka-kṛṣṇa, cher Varūthapa, cher Bhadrasena, cher Sudāmā, cher Subala, cher Arjuna, cher Viśāla, cher Ṛṣabha, regardez donc les arbres de Vṛndāvana, considérez leur heureuse fortune ! Ils ont voué leur existence au bien d’autrui. Chacun d’entre eux supporte bien des désagréments naturels, tornades, pluies torrentielles, chaleur torride, froid glacial, et pourtant, ils restent attentifs à nous soulager de notre lassitude et à nous offrir leur abri. Amis, Je pense que leur naissance en ce corps d’arbre les glorifie. Par le grand soin qu’ils mettent à abriter autrui, ils rappellent les hommes nobles, les âmes belles qui jamais ne refusent la charité à quiconque les approche. Nul ne se voit refuser leur abri. Ils donnent en outre aux hommes feuilles, fleurs, fruits, ombre, racines, écorce, essences parfumées et la nourriture du feu. Ils illustrent parfaitement ce que l’on peut appeler une existence noble. Ils sont comme ces êtres magnanimes qui ont tout sacrifié – le corps, le mental, les actes, l’intelligence et les paroles – pour travailler au bien de tous les êtres vivants. »

Thus the Supreme Personality of Godhead walked on the bank of the Yamunā, touching the leaves of the trees and their fruits, flowers and twigs and praising their glorious welfare activities. Different people may accept certain welfare activities to be beneficial for human society, according to their own views, but the welfare activity that can be rendered to people in general, for eternal benefit, is the spreading of the Kṛṣṇa consciousness movement. Everyone should be prepared to propagate this movement. As instructed by Lord Caitanya, one should be humbler than the grass on the ground and more tolerant than the tree. The toleration of the tree is explained by Lord Kṛṣṇa Himself, and those who are engaged in the preaching of Kṛṣṇa consciousness should learn lessons from the teachings of Lord Kṛṣṇa and Lord Caitanya through Their direct disciplic succession.

Ainsi, le Seigneur Suprême Se promenait sur les berges de la Yamunā, touchant des arbres les feuilles, les fruits, les fleurs et les rameaux, faisant l’éloge de leurs œuvres glorieuses. Chacun, selon ses vues particulières, reconnaîtra comme bienfaisantes pour la société humaine certaines « œuvres », mais l’œuvre de bienfaisance universelle, qui confère à tous un éternel bienfait, réside dans la propagation du Mouvement pour la Conscience de Kṛṣṇa. Et chacun doit être prêt à y participer. Comme l’enseigne Śrī Caitanya, il faut devenir plus humble que le fétu de paille qui traîne sur le sol et plus tolérant que l’arbre. Ce que signifie la tolérance de l’arbre, Śrī Kṛṣṇa en Personne nous l’explique, et ceux qui sont engagés dans la diffusion de la Conscience de Kṛṣṇa se doivent de tirer profit de Ses enseignements comme de ceux de Śrī Caitanya, à travers la succession disciplique dont Ils constituent l’origine.

While passing through the forest of Vṛndāvana on the bank of the Yamunā, Kṛṣṇa sat down at a beautiful spot and allowed the cows to drink the cold and transparent water of the Yamunā. Being fatigued, the cowherd boys, Kṛṣṇa and Balarāma also drank. After seeing the young gopīs bathe in the Yamunā, Kṛṣṇa passed the rest of the morning with the boys.

Alors qu’Il traversait la forêt de Vṛndāvana, en longeant les rives de la Yamunā, Kṛṣṇa S’arrêta en un lieu merveilleux, S’assit, et laissa les vaches s’abreuver aux eaux froides et transparentes de la Yamunā. La lassitude poussa aussi les jeunes pâtres, Kṛṣṇa et Balarama à étancher leur soif. Après avoir contemplé les jeunes gopīs se baignant dans la Yamunā, Kṛṣṇa passa le reste de la matinée en compagnie des garçons.

Thus ends the Bhaktivedanta purport of the twenty-second chapter of Kṛṣṇa, “Stealing the Garments of the Unmarried Gopī Girls.”

Ainsi s’achèvent les enseignements de Bhaktivedanta pour le vingt-deuxième chapitre du Livre de Kṛṣṇa, intitulé: « Kṛṣṇa vole les vêtements des gopīs non mariées ».