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TEXT 6

TEXT 6

Devanagari

Devanagari

सन्न्यासस्तु महाबाहो दु:खमाप्‍तुमयोगत: ।
योगयुक्तो मुनिर्ब्रह्म न चिरेणाधिगच्छति ॥ ६ ॥

Text

Texte

sannyāsas tu mahā-bāho
duḥkham āptum ayogataḥ
yoga-yukto munir brahma
na cireṇādhigacchati
sannyāsas tu mahā-bāho
duḥkham āptum ayogataḥ
yoga-yukto munir brahma
na cireṇādhigacchati

Synonyms

Synonyms

sannyāsaḥ — the renounced order of life; tu — but; mahā-bāho — O mighty-armed one; duḥkham — distress; āptum — afflicts one with; ayogataḥ — without devotional service; yoga-yuktaḥ — one engaged in devotional service; muniḥ — a thinker; brahma — the Supreme; na cireṇa — without delay; adhigacchati — attains.

sannyāsaḥ: l’ordre du renoncement; tu: mais; mahā-bāho: ô Arjuna aux bras puissants; duḥkham: le malheur; āptum: apporte à une personne; ayogataḥ: sans le service de dévotion; yoga-yuktaḥ: celui qui pratique le service de dévotion; muniḥ: le penseur; brahma: le Suprême; na cireṇa: sans délai; adhigacchati: atteint.

Translation

Translation

Merely renouncing all activities yet not engaging in the devotional service of the Lord cannot make one happy. But a thoughtful person engaged in devotional service can achieve the Supreme without delay.

Qui renonce simplement à l’action mais ne sert pas le Seigneur avec amour et dévotion ne saurait trouver le bonheur, ô Arjuna. Au contraire, l’homme réfléchi qui pratique le service de dévotion atteint rapidement l’Absolu.

Purport

Purport

There are two classes of sannyāsīs, or persons in the renounced order of life. The Māyāvādī sannyāsīs are engaged in the study of Sāṅkhya philosophy, whereas the Vaiṣṇava sannyāsīs are engaged in the study of Bhāgavatam philosophy, which affords the proper commentary on the Vedānta-sūtras. The Māyāvādī sannyāsīs also study the Vedānta-sūtras, but use their own commentary, called Śārīraka-bhāṣya, written by Śaṅkarācārya. The students of the Bhāgavata school are engaged in the devotional service of the Lord, according to pāñcarātrikī regulations, and therefore the Vaiṣṇava sannyāsīs have multiple engagements in the transcendental service of the Lord. The Vaiṣṇava sannyāsīs have nothing to do with material activities, and yet they perform various activities in their devotional service to the Lord. But the Māyāvādī sannyāsīs, engaged in the studies of Sāṅkhya and Vedānta and speculation, cannot relish the transcendental service of the Lord. Because their studies become very tedious, they sometimes become tired of Brahman speculation, and thus they take shelter of the Bhāgavatam without proper understanding. Consequently their study of the Śrīmad-Bhāgavatam becomes troublesome. Dry speculations and impersonal interpretations by artificial means are all useless for the Māyāvādī sannyāsīs. The Vaiṣṇava sannyāsīs, who are engaged in devotional service, are happy in the discharge of their transcendental duties, and they have the guarantee of ultimate entrance into the kingdom of God. The Māyāvādī sannyāsīs sometimes fall down from the path of self-realization and again enter into material activities of a philanthropic and altruistic nature, which are nothing but material engagements. Therefore, the conclusion is that those who are engaged in Kṛṣṇa conscious activities are better situated than the sannyāsīs engaged in simple speculation about what is Brahman and what is not Brahman, although they too come to Kṛṣṇa consciousness, after many births.

Il y a deux sortes de sannyāsīs, de renonçants: les māyāvādīs qui étudient la philosophie du sāṅkhya, et les vaiṣṇavas qui étudient la philosophie du Śrīmad-Bhāgavatam, l’authentique commentaire du Vedānta-sūtra. Les sannyāsīs māyāvādīs étudient aussi le Vedānta-sūtra, mais en se référant au commentaire de Śaṅkarācārya, le Śārīraka-bhāṣya. Les adeptes de l’école bhāgavata, à laquelle appartiennent les sannyāsīs vaiṣṇavas, pratiquent le service de dévotion en se conformant aux règles du Pāñcarātrikī. Ils se consacrent à de multiples occupations transcendantales au service du Seigneur. Toutefois, leurs diverses activités, accomplies par amour pour Kṛṣṇa, n’ont rien de matériel.

Les sannyāsīs māyāvādīs, au contraire, plongés dans leur étude philosophique du sāṅkhya et du vedānta et dans leurs spéculations intellectuelles, ne peuvent savourer le nectar du service de dévotion. Et comme leurs études finissent par devenir fastidieuses, ils se lassent de spéculer sur le Brahman et se tournent vers l’étude du Śrīmad-Bhāgavatam, sans toutefois en saisir le sens, si bien que cela aussi leur est très difficile. Les māyāvādīs ne retirent absolument rien de leurs arides spéculations ni de leurs interprétations impersonnalistes des Écritures, alors que les vaiṣṇavas, parce qu’ils s’absorbent dans le service dévotionnel, goûtent un véritable bonheur dans l’accomplissement de leurs devoirs spirituels. Ils sont en outre assurés d’atteindre le royaume de Dieu. Il arrive parfois que les sannyāsīs māyāvādīs échouent dans leur quête de la réalisation spirituelle et se lancent dans les activités à vocation altruiste ou humanitaire de ce monde, lesquelles sont toujours matérielles. Les vaiṣṇavas se trouvent donc dans une position plus sûre que celle des sannyāsīs qui s’évertuent à spéculer sur la nature du Brahman, même si, après de nombreuses renaissances, ils viennent eux aussi à adopter la conscience de Kṛṣṇa.